Yves Ethève : l’inusable président...

16 novembre 2004

Prenez le problème... pardon, prenez l’homme dans tous les sens, tournez-le, retournez-le, examinez-le sous tous les angles et sous toutes les coutures, fermez les yeux pour mieux penser ce que vous avez vu, puis rouvrez-les.
Il est là, toujours là, irremplaçable à un poste dont on se dit qu’il est taillé sur mesure pour son tempérament, son extraordinaire disponibilité, ses coups de gueule qui ignorent les (bonnes) manières et la sensibilité des autres, son savoir-faire posé sur une intelligence particulièrement adaptée aux subtilités souvent gros doigts du monde du football.

Yves Ethève rempile. Une fois encore, une fois de plus. Ses gros et grands défauts ont eu raison des petites qualités de ceux qui, hier, l’avaient combattu. Ceux-là reviennent, mais derrière lui, sur une liste qui pourra se dresser selon l’ordre alphabétique des noms de ceux et celles qui la composent. Tous seront élus... Pas de panachage ni de recomposition... Il n’y en a qu’une, de liste, menée par le plus fort, l’inusable, l’éternel jeune premier, le toujours debout à la barre Yves Ethève.
Le plus extraordinaire de tout cela, c’est qu’il peut s’amuser à poser une main sur l’épaule de tous ceux qui l’ont re-joint, et leur dire qu’il connaît bien tous leurs défauts, défauts qui l’ont, en quelque sorte, consacré au poste de président. Il a traversé les tempêtes de sable dans ce qui aurait été pour bien d’autres des traversées du désert.

Il les a traversées stoïquement et en est sorti vainqueur. La preuve ? "Nous ne formons plus qu’un, tous ensemble, tous avec moi !"

Je suis assez bien placé pour le savoir : le bilan d’Yves Ethève est positif, très positif. Il a su fédérer toutes les facettes de la puissance populaire du football. Les techniciens ont pu s’exprimer et leur potentiel a été optimisé. Et lorsqu’en 1998, avec Axel Royer, nous avions eu à examiner avec lui le destin qui pourrait être celui du centre de La Plaine-des-Cafres, il n’a pas mis une demi-seconde pour prendre le pari qu’il fallait foncer. J’ai souvent pensé qu’il nous avait sûrement devancés dans l’idée selon laquelle il urgeait d’innover. En tout cas, je le dis sans flatterie : Yves Ethève a su être à la hauteur d’une belle ambition dont il partage pleinement la réussite.
Une ombre cependant sur un tableau remarquable dans ce milieu difficile. À vouloir (à trop vouloir !) que le football joue un rôle social - ce que nous comprenons - Yves Ethève a oublié que ce qui est toléré pouvait et allait être dépassé plus souvent qu’il n’est permis.
La C.D.C.G. (Commission départementale de contrôle de la gestion) qu’il a mise sur pied n’a encore révélé que la partie visible de l’iceberg de la démesure du football réunionnais. La C.D.C.G. examine les comptes et les documents avant d’appliquer le règlement. Le cadre de son travail est cerné, car légal.
Il est un autre corps partenarial qui pourrait, à côté de la C.D.C.G., aider la L.R.F. à assainir un monde qui a “révélé” cette année seulement la Saint-Louisienne, l’U.S.B., le S.D.F.C. et les Léopards comme clubs dont la gestion est critiquable.
Si Yves Ethève conviait les maires - ou leurs adjoints - à une table ronde, nul doute qu’il entendrait certains lui dire leurs exaspérations devant “la faiblesse coupable” de nombre de nos dirigeants sportifs qui ne sont nullement préparés à refuser de céder à certaines demandes qui, ajoutées les unes aux autres, finissent par faire mauvais effet à l’heure des bilans comptables.
Le maire des Avirons n’est pas allé par quatre chemins pour révéler la part énorme des recettes fiscales de sa commune qui est consacrée au club phare de la ville. D’autres maires sont tout aussi critiques et inquiets : le robinet des finances communales va être fermé.
Yves Ethève sait qu’il peut compter sur moi - je suis adjoint au maire - pour en causer avec lui. Avant ou après son assemblée générale du 12 décembre prochain... Mais je ne suis sûrement pas le seul à vouloir le rencontrer.

Raymond Lauret


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