Communication mensongère en période électorale par les pouvoirs

25 septembre 2013

La réputation de grands menteurs attachés au pouvoir en France semble avoir un impact négatif sur les citoyens et électeurs qui décident très peu de participer au choix de leurs représentants. Même les plus honnêtes sont comptés parmi les plus indélicats. Mais peut-on, dans cette atmosphère détestable, avoir le suffrage des citoyens et l’adhésion à sa politique sans être suspecté de menteur ?

Tout détenteur de pouvoir en France est taxé de menteur, les politiciens, à tort ou à raison, encore plus. Ce discrédit touche les chefs d’entreprise, les médias et tous ceux qui ont le pouvoir de gouverner. De moins en moins ils sont acceptés. La médiatisation de plus en plus grande des affaires et son retentissement donnent l’impression de l’existence de nombreuses affaires économico-politiques qui font des dirigeants tous des tricheurs et des menteurs. La parole des dirigeants est désormais mise en doute, de telle sorte qu’on se demande si les médias n’ont pas une grande part de responsabilité parce qu’ils sont à la recherche de “scoops” pour faire du sensationnel. A l’affût des petites phrases des responsables politiques ou des acteurs sociaux, les médias ne relèvent pas toujours les informations précises, et peuvent entraîner des confusions dans l’esprit des électeurs. Avec plus d’informations et moins de vérifications, et des paroles chocs prises hors du contexte d’énonciation, on se demande si les médias à sensation sont vraiment dans le rôle de contre-pouvoir. Ils peuvent opérer parfois des choix d’informations ou taire certaines, et participer ainsi au mensonge par la désinformation. L’information est parfois abondante que les moyens de vérification paraissent insuffisants.

Le mensonge politique est fortement lié aux fonctionnements démocratiques et aux attentes des citoyens. Les élus pris à défaut d’arguments convaincants augmentent les fausses promesses, ils veulent séduire, font de fausses promesses, accusent faussement leurs adversaires, simplifient excessivement leur pensée pour créer des ambigüités ou des quiproquos. Parfois les élus montrent leur bonne foi en disant des choses fausses par manque de connaissance dans le domaine d’intervention, au lieu de s’entourer de conseillers spécialistes ou d’experts dans le domaine où, logiquement, ils ne sont pas qualifiés. Mais le mensonge est parfois inévitable. Comme un arracheur de dents, les dirigeants qui visent le pouvoir doivent tenir un discours mobilisateur. Ils sont donc amenés à l’usage de discours rassurants fondés sur des approximations, en simplifiant la réalité par des pourcentages, des conditionnels, afin de ne pas révéler la réalité des faits qui peuvent décourager ou aller en leur défaveur, car pouvant susciter la méfiance des pessimistes dans les affaires politiques. Il est aussi vrai que le citoyen n’est pas toujours prêt à entendre qu’il y aura une réduction des salaires parce qu’il y a la crise. Or, c’est peut-être une vérité sur une situation économique catastrophique que ne voudra comprendre l’électeur, qui souhaiterait voir s’améliorer sa condition de vie en choisissant son représentant. Et donc, pour répondre à ces exigences, certains élus avides de pouvoir préfèrent se réfugier dans le discours de mensonge pour arriver à leur but.

Comment exiger aux élus des comportements que nous ne pouvons pas assurer nous-mêmes ?

La détention du pouvoir oblige la traduction dans les faits, les promesses faites lors des campagnes. Mais l’élu en France étant soutenu par une formation politique pour laquelle il porte ses idéologies, il est souvent confronté aux exigences citoyennes et à la défense des idées de son parti. Afin de satisfaire son électorat, il ajuste son discours pour ne pas déplaire aux électeurs méfiants, il leur ment. Il doit soigner aussi le paysage politico-médiatique, qui guette ses failles pour le « mettre en touche » de la compétition. Plus redoutables sont les médias, qui peuvent selon leur sensibilité faire ou défaire les prétendants aux pouvoirs. L’irruption des médias dans la sphère politique pose des problèmes de démocratie. On se demande si les multinationales de la communication sont encore crédibles, si elles ne donnent dans la pluralité qu’une apparence démocratique et si elles n’accaparent pas trop de pouvoirs de décision dans notre démocratie. Tous, mécènes de partis politiques, ils semblent créer des doutes sur la sincérité de leur impartialité et neutralité dans l’information qu’ils véhiculent. Le transport des informations est quelques fois comparé au relais d’idées d’un groupe ou d’un parti. Et l’imaginaire citoyen se forme ainsi dans la communication mensongère. Ce transport des idées par les ondes se joue des limites à ne pas franchir. Cette confiscation du pouvoir par les médias devient inquiétante pour la démocratie. Le citoyen floué et traité par cette manipulation des médias doit devenir plus réaliste et accepter l’évidence de certaines situations, pour que la connivence et la lutte de pouvoir de contrôle et de gouvernance ne se fassent pas à ses dépens. Ce type de médias, en même temps qu’ils se chargent d’informer apparaissent promouvoir l’image de leurs candidats. Ils manquent ainsi de neutralité dans le jeu démocratique.

Le pouvoir en France est la traduction en actes d’une école de pensée, d’une idéologie ou d’idéaux, on ne peut donc échapper aux mensonges engendrés par ses erreurs de conception. Les évènements historiques des dernières décennies nous ont prouvé que tous candidats aux élections, de bonne foi, se sont basés sur l’idéologie pour transformer ou changer la société, ont menti par incompétence. La responsabilité des dirigeants politiques et des médias dans la communication est aujourd’hui dénoncée, car les mensonges de chacun n’encouragent plus à croire à la véracité des actes ou des faits relatés dans les informations. Les intérêts des uns et la recherche de pouvoirs des autres créent une connivence dangereuse de menteurs qui freinent la bonne marche de notre démocratie. Ils arriveront à séduire les citoyens et leur électorat par d’autres choix de la pratique démocratique que celui contestable du mensonge.

Bienvenu H. Diogo


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