Élie, c’était il y a deux cents ans

7 décembre 2011

Combattant de la liberté, héros méconnu, il fut le principal organisateur de la révolte des esclaves de Saint-Leu. Ce fut l’épisode le plus tragique de l’histoire de l’esclavage à La Réunion. Une des plus grandes révoltes de la période esclavagiste, animée par Élie à la Réunion.
Dans quelques semaines, nous célébrerons le 20 décembre. L’année Élie doit associer les mouvements culturels, éducatifs et associatifs autour de cet évènement pour rapprocher davantage la Réunion de son histoire dramatique. Ce serait l’occasion à ne pas rater, pour inciter tout patriote à connaître cet aspect de son histoire longtemps caché et étouffé par le système dominant, qui œuvre de tous les moyens, pour effacer de la mémoire, le soulèvement des esclaves contre les maîtres colonisateurs qui ont tenté de leur ôter toute humanité.
Aujourd’hui, plus que jamais, dans les écoles, dans les milieux sociaux, dans les villes, des actions doivent être menées pour enseigner et faire sortir de l’ignorance, cette majorité des Réunionnais maintenue dans l’ombre des fondements de ses moments tragiques qui ont fait nos héros du 20 décembre. Ce glorieux passé, le Réunionnais doit être en phase avec, et l’assumer avec fierté pour faire respecter ses droits.
Ce nécessaire regard sur son passé le ragaillardira et lui enlèvera définitivement ce complexe qui l’habite et le retient, lorsqu’il a à défendre ses droits humains et ses droits au travail dans la dignité.
Ce 20 décembre 2011, qui s’annonce différent des commémorations passées, doit tracer la voie du refus de l’oubli. La voie qui exige de tous les fils d’ÉLIE, des continuateurs de ses idées, du courage à œuvrer pour bâtir dans l’unité une île forte. Ile où, dans le respect mutuel, cafres, zarabes, créoles métis et créoles blancs doivent se tenir main dans la main, pour accompagner non dans la division ou le mépris, mais dans une totale communion, la construction d’une réunionite forte et solidaire. La réalité n’est plus à la division, ni au mépris d’un clan ou d’une communauté, le tout est de composer avec l’autre et de faire ensemble avec lui, pour édifier l’avenir, pour avancer vers des lendemains prospères. Il est reconnu dans tous les cieux que seule l’union fait la force. Aucun combat noble pour un avenir meilleur ne peut se gagner en rangs dispersés. La générosité et l’ingéniosité du Réunionnais doivent partout prévaloir.
Chacun est invité à réfléchir sur les moyens concrets de rendre hommage, en ce 20 décembre, à Élie comme à ces vaillants esclaves rebelles exécutés par le pouvoir colonial de l’époque. C’est par cet acte qu’on restera réellement fidèles à nos ancêtres. Ce contexte de révoltes induit une somme d’enseignements. Il sert désormais de leçons pour orienter les actions justes contre toutes formes d’oppressions, d’injustices, d’ostracisme, dont sont victimes au quotidien, ceux ou celles des créoles réunionnais, qui n’ont plus où se loger, de quoi se soigner. Et pourtant, ils espèrent connaitre des jours meilleurs.
Politiquement, culturellement, sociologiquement, et idéologiquement, la commémoration conjointe du 20 décembre et de l’année Élie resserrera les liens entre différents acteurs sociaux, qui se donnent pour objectifs de lutter contre les mesures discriminatoires, qui empêchent un développement durable, humain, solitaire et responsable de l’île.
L’année Élie aura donné encore plus de fierté, de courage et de liberté à tous les créoles, face à tout ce qui tend à les maintenir dans la résignation, dans l’indifférence, dans les contraintes d’aujourd’hui et de celles à venir. Elle induit aussi la détermination à faire respecter la Déclaration universelle des droits de l’homme, en amenant les autorités de la République à négocier avec les représentants du peuple sur un mode concerté de gestion des affaires locales, dans le cadre d’un partenariat équitable. Enfin, en célébrant le 20 décembre, et l’année Élie, c’est incontestablement à la fois les interdits, les tabous, les verrous de plus de deux siècles qu’on est en train de faire sauter. Et avec courage !

Bienvenu H. Diogo


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