L’échec de l’intégration, la République doit se poser des questions

28 mars 2012

Français d’origine… homme de couleur… beur… métèque… des mots du discours populaire et du politique qui reviennent souvent dans les discussions et les débats. Des mots qui masquent certainement une gêne à accepter des Français issus de la diversité. Et pourtant, il n’est dit nulle part dans notre Constitution qu’il y aurait des Français natifs de France et des Français d’ailleurs. Il n’y a qu’une France pour tous les Français, qui réunit des individus de couleur, d’ethnies et de religions, de cultures différentes, qui se considèrent tous semblables, face à la Nation, et jouissent des mêmes droits et devoirs.
Une catégorie de Français est mise à l’écart et est ainsi forcée de se replier sur elle-même, car elle vit la discrimination sociale. Elle ressent le degré d’exclusion, de désespérance auquel on la soumet. C’est par la périphrase « d’homme de couleur » ou « de brun » que certains sont désignés alors qu’ils ont un patronyme. Français né sur le sol français, l’idée d’être considéré comme étranger ne quitte certains esprits qui donnent encore priorité au droit de sang sur le droit du sol.
Une intolérance incompréhensible qui crée entre les groupes sociaux ou les communautés la méfiance et la défiance. Elle rend toute situation de vie exécrable. On s’épie, on n’ose pas se parler, ni se fréquenter. On s’ignore et on tombe dans une France de l’indifférence, qui hésite entre la reconnaissance et la méconnaissance. Le Français de la diversité est vu comme le conquérant qui s’en prend aux biens, qui aspire à dominer et à exterminer. Alors, la méfiance grandit et exaspère. C’est donc cette France, qui ne sait plus compter sur ses semblables, qui est gagnée par ce mal sans nom, qui n’arrive plus à rassembler autour de sa Nation pour son rayonnement et son développement.

Des barrières pour un brassage gagnant

Dans une nation, comme la nôtre, française, c’est avec toutes les couches sociales, les catégories professionnelles et les cultures et coutumes que nous l’édifions. Aucune des composantes ne peut avoir la prétention d’avoir la supériorité sur une autre. Ni l’instruction, ni la possession, ni la couleur de peau, ni la religion ne constituent une forme de vie supérieure qui autoriserait un Français à violer l’article 1er de la Déclaration des droits de l’Homme qui stipule que : « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune ». C’est avec la conjugaison de cette diversité qu’on développera les valeurs universelles humaines.
A l’opposé de la mer qui permet des liaisons lointaines, l’homme français se sert de la terre pour créer des limites de voisinage. Un cloisonnement citadin qui confère le caractère du conservatisme érigé en principe. Ne reste que cette coupure des avoirs, que la politique des privilégiés met en place sur des espaces sociaux. Celle-ci ne favorise pas un partage équitable du vivre ensemble, elle protège, au contraire, contre les empiétements.
La démocratie en ce sens est moins le pouvoir du peuple que celui de la puissance du cadastre. Des centaines de Français issus de la diversité sont exclus de droits au logement, à l’emploi et se voient proposer un droit « aux cages à lapin ». A tel point qu’on se demande ce que représente une communauté démocratique quand certaines catégories de citoyens sont quasiment privées de tout, à commencer par leurs droits, et qu’ils sont absents dans certaines villes protégées pendant qu’ils forment un tiers de la population d’autres économiquement faibles.
La République a favorisé un niveau d’exclusion, de désespérance, de sentiment d’injustice ressentis dans certains quartiers et villes, au point que l’appartenance à une certaine commune peut ramener sur le devant de la scène « la question des politiques de lutte contre la ghettoïsation en France » qui crée des frustrations, et des problèmes identitaires.

Bienvenu H. Diogo


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Messages

  • voilà depuis ton petit age vous écouter tes maitre d’école et tes professeurs et les anciens combattants te parlent de la françe à ton a vie c’est le paradis et quand tu es là et tu écoute les injures des racistes et des fascistes et disent que du mal de toi le fils et le petit fils de l’ancien combattant qui fait la Tunisie ;la cors ;italie ;france et allemagne tu dis a quoi certes cette intégration


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