Point de vue

L’Ecole de la Refondation

19 septembre 2012

Nous nous habituons depuis des décennies à la coutume de la Rénovation de l’Ecole, à chaque fois qu’un ministre succède à un autre. Une fois encore, le nouveau promet une Refondation. C’est-à-dire reconstruire l’école sur des bases et des valeurs nouvelles. Même si le discours devient lassant et cassant, on est persuadé de l’existence de nombreux problèmes qui entravent son fonctionnement. L’urgence nous oblige à accompagner pour une énième fois les bonnes volontés qui souhaitent voir stable cette Ecole en souffrance qui offrira un emploi et un avenir meilleur pour la jeune génération scolarisée.

L’école si elle ne peut pas tout, peut beaucoup, et alors qu’il faut penser l’avenir, on se contente de panser les plaies ouvertes du passé. Un peu d’air dans l’école permettrait à chacun, à sa place, de souffler. Les représentants des parents d’élèves, les personnels de l’enseignement, les élèves, les associations, les acteurs sociaux et les villes se concertent pour émettre des idées, débattre et faire des propositions pour l’avenir de l’institution. Pour la grand-messe, de grands thèmes ont été retenus afin d’« accoucher » d’une loi-cadre pour l’Ecole. Quoi de plus normal et de plus recherché, que de mouiller sa chemise pour sauvegarder notre école, pour ne pas être comptable un jour du malaise grandissant qui s’affiche au travers de l’illettrisme social.

La Réussite scolaire

Tant voulue, tant espérée, la réussite pour tous devait être notre principal leitmotiv. La réussite scolaire de l’enfant au travers de la sélection ne peut plus fonctionner de nos jours. Elle fait partie des soins que les parents accordent à l’éducation, des soins qu’apportent les acteurs sociaux et les communes au bien-être de l’enfant, des conditions et moyens pédagogiques mis en œuvre et évalués par l’équipe pédagogique légitimée. Elle ne peut venir de la gestion décidée par certains spécialistes et lobbies financiers. Il est donc impérieux de savoir quelle orientation l’on voudrait désormais donner à l’Ecole et quel citoyen la France a-t-elle besoin demain. On doit donc se tenir prêt à accepter des bouleversements qui nécessiteront des sacrifices pour recentrer l’école sur l’essentiel des fondamentaux. Chaque enfant peut apprendre à connaitre et à penser, il suffit que l’éducation des parents lui communique l’amour et la joie. Ce qui doit favoriser l’union de son âme avec l’esprit collectif. Ce n’est qu’après que l’institution relayera par l’instruction le rôle des familles, et par le renforcement de son estime, l’aidera à comprendre le sujet de ce qu’il fait, comment et pourquoi, afin de lutter contre le décrochage cognitif et la relégation des tâches au second plan.

Les Familles culturellement éloignées

L’enfant ne tombe de nulle part, il a une famille et à celle-ci à la charge d’accompagner sa réussite. C’est elle qui peut tout de même donner la joie et l’amour à sa progéniture. Certes, on ne peut nier les difficultés auxquelles elle peut être confrontée, lorsque le système semble surprotéger l’enfant au point que les parents aient l’impression de perdre un peu de leur autorité. Cependant, ils doivent cesser de moins s’intéresser à la scolarité et s’insérer socialement et culturellement. Un effort de soutien à la parentalité dans un cadre partenarial est nécessaire, avec un solide appui des services sociaux dans un travail de prévention, pour créer le lien manquant avec la famille.

L’Enseignant et l’Instruction

On confie des missions extrascolaires à l’enseignant, il serait préférable qu’on accorde plus d’importance à la formation des enseignants, qui allierait connaissance didactique, pédagogique, psychologique et analyse de pratique. Les enseignants doivent pouvoir travailler dans la tranquillité sans immixtion extérieure afin d’élaborer pour les élèves des parcours d’apprentissages différentiés dans des classes à effectifs réduits. L’enseignement doit se faire avec de véritables équipes pédagogiques, et des principaux qui travailleront en lien avec les directeurs d’écoles en assurant ainsi la liaison école–collège. La possibilité devrait être offerte à certains enseignants du primaire de continuer à suivre dans certaines matières, certains de leurs élèves qui n’ont pas acquis certaines capacités avant de passer au collège. Les enseignants pourront homogénéiser leurs pratiques en travaillant en synergie en EPLE entre écoles maternelles-primaires et collèges. Ce regroupement en communauté d’écoles paraît aujourd’hui indispensable pour mutualiser les moyens afin de prévenir et lutter efficacement contre les échecs scolaires. Le maître doit être protégé en tant qu’agent de l’Etat en exercice dans son intégrité morale et physique.
La refonte de l’Ecole deviendra une réalité lorsque l’enfant sera placé véritablement au cœur des préoccupations de la Nation. L’arrêt de la toute-puissance des décideurs du tourisme et de l’intrusion de l’« extérieur » seront les voies indiquées pour élaborer de manière apaisée un calendrier scolaire qui prendra en compte la reforme du rythme scolaire, la réduction de la durée actuelle de la journée de classe, qui souffraient des intérêts outre que ceux de l’enfant et de sa réussite scolaire.

Bienvenu H. Diogo


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