L’isolement et la solitude sont des composantes de la société qu’il faut désormais accepter

3 avril 2013

Le mode de vie de l’homme, ses fréquentations et ses relations avec les membres de sa communauté, peuvent suite à un évènement imprévu induire un comportement qui l’isole de son groupe social et le rend la solitaire. Son comportement semble être le reflet du degré du rapport qu’il entretient avec sa communauté. La société encourage l’esprit de compétition. Le faire-ensemble lui est inconnu. Le groupe est éduqué à la conquête des biens de consommations et à la recherche du profit individuel dans la concurrence. Le groupe crée lui-même l’isolement de ses membres en lui rendant son élite inaccessible. Ses lois et ses structures sociales offrent plus d’indépendance et d’autonomie à ses membres qu’il fait suffisants. Certaines personnes en société se singularisent par leur isolement dû à leur capacité à vivre replier sur eux-mêmes.

Les nouvelles technologies, apportant plus d’autonomie aux personnes, les rendent à la fois dépendantes. Le développement d’internet et d’autres outils de communication permettent de communiquer à distance avec la famille ou les amis, ils réduisent les distances. On peut étant chez soi, sans effectuer un voyage d’affaires, conclure des contrats,ou organiser par vidéoconférence des réunions de bureau. Le gain de temps est inestimable, en revanche, le côté virtuel très apprécié, fait perdre ce contact humain et renforce l’isolement.

La solitude est un mode de vie parfois voulu ou parfois subi

Les jeunes tirent profit des nouvelles technologies. Ils s’en servent pour passer des commandes en ligne, ils consultent des sites capables de leur apporter des informations précieuses ou encore, ils jouent tous seuls avec des partenaires virtuels. L’addiction aux jeux vidéo et autres jeux en ligne, les prive de toutes communications extérieures, et cette absence de rapport à l’autre les empêche de toutes possibilités de relation sociale. Cette situation les plonge dans la solitude de communication et induit le comportement agressif et de repli sur soi même souvent observé.

En revanche, l’isolement géographique par l’absence de visites et de contact avec les membres de la famille, serait à l’origine de la solitude que subissent les personnes âgées, qui vivent en situation de handicap moteur ou sensoriel. L’accès à la modernité de certaines personnes est souvent cité comme la cause de la montée de l’individualisme. Des personnes sans activités professionnelles au chômage comblent leur temps de solitude en consommant toute la journée les séries de télé et des émissions de jeux ou de divertissements. Cette dépendance généralisée vis-à-vis des produits de consommation peut favoriser l’isolement qui crée la solitude. La consommation effrénée de la télévision monopolise le temps de communication familiale, chacun vit dans sa bulle, et l’outil censé enclencher les échanges tue l’esprit familial. La solitude dans ce cas relève d’une mauvaise préparation à la communication. Il n’est pas rare de constater que, les goûts, le vécu de certaines personnes et leur comportement en communauté rendent insupportables la cohabitation. Alors, ne partageant pas les mêmes valeurs ni les mêmes visées, chacun va de son côté pour se protéger de l’autre. Ce qui apparaît un peu comme un instinct de protection et de survie.

Le veuvage et le divorce

Les normes et les statuts créés par certaines habitudes sociales campent le couple dans une classe inamovible. Le fait de se séparer ou de perdre un membre du couple peut faire changer de statut au conjoint vivant qui subit une exclusion sociale. Il n’est plus le bienvenu dans les endroits où ils se rendaient à deux, il ne peut plus communiquer avec le couple ami qui les invitait à leur table, car il est devenu célibataire. Il subit contre son gré un isolement qui le bouleverse de l’intérieur, car il est désormais rejeté. Cette indifférence des amis le plonge dans une solitude affective qu’il vit comme un second drame. Dans sa fuite, il se terre dans sa « tour d’ivoire ».

La solitude n’existe pas

Contrairement à l’époque moderne, la solitude était vécue dans les temps anciens comme une vertu, permettant de se retrouver seul avec ses réflexions. Elle était un passage obligé pour se redécouvrir seul face à la nature. Aujourd’hui, elle devient une affaire de société et est perçue négativement. Elle relève d’un choix de vivre. On a besoin de solitude pour apprécier le silence. L’avènement des maisons individuelles et la construction des appartements dans des tours, et des maisons individuelles ont fait éclater les modes de vie traditionnelle où trois générations vivaient sous un même toit et partageaient ensemble le même repas. Certaines personnes qui ne sont plus disposées à faire des concessions pour le partage de l’espace ont opté pour l’indépendance, en saisissant l’occasion qu’offrent les logements individuels. Elles ont rompu la norme de vie familiale et ont préféré créer la distance, en logeant dans des quartiers ou des villes un peu plus éloignés du foyer familial. Cette solitude voulue explique la nécessité manifeste de personnes étouffées par un système abrutissant d’activités professionnelles, qui en sont à la recherche pour leur propre épanouissement.

On ne peut pas discuter de la solitude comme s’il existait qu’une sorte. L’isolement comme la solitude constituent un bien pour la personne dans la société, surtout lorsqu’elle est voulue. L’immense mutation sociale induit la solitude. On peut cependant retrouver sa liberté même si l’on a subi l’exclusion, c’est une possibilité de rebond à envisager sous l’angle de la reconstruction.

Bienvenu H. Diogo


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