Point de vue

La bêtise humaine

26 juin 2013

Quand on n’aime pas l’amour, d’horribles évènements surviennent. Il y a des agissements, des comportements qui inquiètent et interpellent tous les citoyens.

Manès enseignait sa doctrine au IIIe siècle après Jésus Christ, que le bien et le mal sont deux principes antagonistes qui gouvernent le monde. Cette doctrine de l’ancienne religion zoroastrique opposait la lumière et les ténèbres. On s’aperçoit qu’à côté du bien qui procure la joie et inversement, c’est une autre voie que choisissent certaines personnes, au grand désespoir de la cité. L’être social devient un loup pour l’homme oubliant l’amour du prochain. Il est inconstant et déraisonnable, incapable de tenir ses engagements humains.

S’orientant vers la bêtise, il peut confondre volonté et pouvoir, de sorte que cet état de fait lui communique des pensées qui lui font agir de manière désordonnée. On n’est loin de penser qu’au 21e siècle, qu’on entendrait encore évoquer dans des faits divers certains mots insoutenables comme barbarie, atrocité, infanticide. Le vivant, la vie, le souffle n’ont plus de sens chez ces individus. Leur capacité à déshumaniser l’être et à le réduire en cendres est effrayante. Ainsi en est-on arrivé dans notre monde. On a comme l’impression que tous les verrous sociaux ont sauté du jour au lendemain, on ne s’aime plus et on ne sait plus aimer. Cette joie humaine qui fait de l’existence un plaisir de la vie, une force de progrès disparaît. Elle ne fait pas sens. Certaines personnes ne se sentent plus être et préfèrent entraîner dans leur sillage les plus équilibrés qu’eux. Moins courageux, ils refusent d’affronter la réalité pour se réfugier dans l’illusion. Ils savent qu’en détenant une arme à feu, et en tirant sur leur semblable ils ne caressent pas, mais expriment leur sadique volonté d’écourter la vie. L’horreur qu’ils commentent en décapitant leur cadavre et en le brûlant n’est pas un hasard, mais un désir d’en finir avec leur mal-être. Ils n’intègrent pas en eux cette capacité humaine de s’accepter pour mieux se voir à travers l’autre, comme leur miroir. Or qu’est-ce donc l’humain ? Si ce n’est pas ce petit être capable d’utiliser sa raison pour donner à l’autre, ce qu’il a acquis de l’humanité. C’est cette intelligence qui le rend différent des autres espèces voisines. La joie d’être dans le bien pour faire le bien autour de soi est cette énergie qui doit animer sa pensée or, malheureusement elle s’étiole.

Tristes sont ces hommes, qui n’ont plus leur place à côté de ceux qui se projettent dans un avenir prospère, où le vivant sera l’alpha et l’oméga de tout comme le soleil qui guide et éclaire la vie. Mathéo, ce jeune innocent de quatre ans, originaire de la ville de Saint–Denis, s’est vu ôter la vie par celui-là qui a renoncé à la joie de vivre. Qu’on soit père, mère, géniteur ou autre, nul n’a encore ce pouvoir divin de ravir le souffle à un autre, encore plus à Mathéo qui faisait ses premiers pas de découverte de l’humain et de l’humanité. Les Mathéo ne seront jamais l’auteur de leur malheur, car ils n’auraient jamais été complices du dérèglement humain. Ils méritent la vie et ne demandent qu’à vivre quand la barbarie humaine, comme un seigneur de second rang en dispose. Il est grand temps que la société s’analyse et se guérisse de ses tares. Sinon, de notre cécité, de notre silence, nous contribuerons à asseoir cette catégorie d’espèces humaines qui prônent le non-être dans des crimes inadmissibles. Il est temps que l’on mène de vraies et signifiantes campagnes de sensibilisation et de prévention contre les actes inhumains, sordides qui ramènent la personne à la nature brute, qui n’est pas complètement finie ni polie. On a bien des sous qu’on investit dans des recherches à peine utiles. On peut aussi se préoccuper de ce qui fait le quotidien des faits divers, en associant tous les spécialistes engagés dans la lutte contre ce fléau qui, à l’humanité, lui ravit ces prometteuses fines fleurs.

Les praticiens, les associations de prévoyance des abus de tous ordres, les juristes et les médecins, les éducateurs, et ne seront jamais de trop dans cette lutte contre la barbarie. Il suffit d’une volonté politique commune pour que rien ne soit plus comme dans le passé, pour crier haut et fort les valeurs humaines, que nous partageons tous. Il faut des projets qui nous rassemblent et nous font vivre en symbiose, et non en âne dépourvus de tous sens de responsabilité. Faire appel à la joie donne le bonheur de vivre et non à l’humiliation et à l’extinction d’un membre de la communauté.

L’homme criminel, auteur responsable de ses actes doit assumer ce qui lui arrive quand, de sa capacité, il n’a pas su rendre raison des choses et de soi-même. Il n’a pas su en humain, s’affirmer comme un être libre et responsable, il sacrifie sa personne livrée à l’errance de passions. Sa joie aurait été celle de ceux pour qui il a décidé d’écourter la vie.

Bienvenu H. Diogo


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