La pagaille à l’africaine (suite et fin)

19 janvier 2011

Tout porte à croire que cette pagaille est savamment structurée et organisée dans les pays d’Afrique et principalement dans ceux des anciennes colonies françaises. Il est certain que vu les intérêts personnels des uns et des autres, personne ne souhaite qu’elle s’arrête. Les nombreuses tentatives faites montrent que la tâche ne serait pas facile à celui qui l’entreprendra, parce qu’elle compromettra certains intérêts personnels. Cependant, elle devient nécessaire pour que cette Afrique malade des maux divers, dont le principal, la mauvaise gouvernance, soit éradiquée.
Il n’est de secret pour personne que malgré la pléthore de cadres valables que regorge l’Afrique, jamais n’est en place qui devrait l’être. On préfère imposer un incompétent qui peut être un parent, un ami ou une maîtresse pour mieux dominer le peuple et se protéger de contrôles éventuels des actions des administrés, quand cela pouvait être possible.
Deux solutions semblent être possibles pour cette « Afrique francophone » indépendante. Soit éduquer le peuple à connaître ses droits et devoirs par une formation à l’éducation citoyenne, qui lui permettra de comprendre le jeu électoral et démocratique et lui favoriser un choix libre en toute conscience. Les partis politiques, qui doivent être le reflet des aspirations du peuple, devront avoir l’obligation d’accompagner le mouvement démocratique électoral. Ils sauront s’approprier les réformes de l’appareil de l’Etat et des institutions, en particulier la loi électorale, afin d’empêcher les fraudes qui permettent l’accession au pouvoir de dictateurs qui gouvernent sans partage du pouvoir. Les contre-pouvoirs susceptibles de contrôler ou de dénoncer les abus des gouvernants sont souvent mal vus, voire ignorés. Soit l’Afrique francophone se remet à l’idée déjà préconisée par le feu Kwame Nkrumah, ex-président de la République du Ghana, qui conseillait la création d’États fédéraux dans un Etat confédéral, afin de finir avec les mini-Etats existants, pour constituer de grands groupes étatiques mettant en commun leurs énormes ressources et en se dotant d’instruments juridiques forts et incontestables. Ceux-ci aideront à organiser au sein de ces fédérations des réformes touchant l’économie, le politique, le social et le culturel.
Des réformes qui concerneraient également le transfert des nouveaux domaines de compétences et le financement des régions ainsi constituées. Cette solution de disparition de menus Etats au profit d’Etats fédéraux aura l’avantage de voir disparaître le poids des dettes contractées par certains pays déjà très appauvris. Et c’est à ce moment que, pour mieux diriger les affaires de la fédération, des présidences tournantes de régions seraient envisagées pour briser les tendances claniques ou ethniques qui gangrèneraient les futures fédérations. Lesdites fédérations sauront faire entendre leurs voix au sein d’une Confédération qui serait comme le Parlement des fédérations.
Aujourd’hui, les récents évènements politiques et économiques survenus dans la partie occidentale de l’Afrique en témoignent (la crise en Côte-d’Ivoire). Il nous apparaît que l’éducation du citoyen dans la réforme des institutions peut permettre une gouvernance démocratique des Etats en Afrique dite francophone, l’autre solution serait un développement des Etats à travers une mutualisation des ressources au sein d’une fédération et d’une confédération dotées d’outils juridiques forts permettant une gouvernance sans trop de failles pouvant assurer un développement commun et le bien-vivre des peuples dans la paix.

 Bienvenu H. Diogo  


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