La réhabilitation de la morale à l’école

7 septembre 2011

Luc Chatel, le ministre de l’Éducation nationale, veut rétablir les leçons de morale en classes de Primaire. Le maître va consacrer quelques minutes à un échange sur la morale. Parmi les sujets à débattre, il y aura les notions de respect, de tolérance et de vivre ensemble. Une idée qui divise les politiques et mécontente les enseignants auxquels on rajoute des charges supplémentaires.

S’il est incontestable que, devant les actes d’incivilités grandissants enregistrés ces dernières années, l’enseignement de la morale paraît aujourd’hui une des solutions, néanmoins, il reste que ces leçons que font déjà au quotidien les maîtres devraient être du ressort des parents. Cependant, malgré les défections des parents, et le manque crucial de professeurs imputable à la politique de réduction en nombre d’enseignants dans le Primaire, ces derniers veulent néanmoins poursuivre la mission, pourvu que les moyens leur soient donnés.

Que l’on forme le cœur, que l’on enseigne surtout à pratiquer la tolérance, la patience, le courage, le respect des règles, indubitablement et incontestablement, ce ne serait qu’une avancée bénéfique pour nos jeunes citoyens. Et c’est bien le souhait des enseignants et des citoyens, pour avoir la paix dans les quartiers et dans les écoles. Et c’est justement pour cette même raison que les enseignants, qui considèrent que seule l’école est la grande institution dans laquelle se retrouvent tous les Français, acceptent de jouer le jeu. Or, malgré la bonne volonté manifestée par ceux-ci, pour cette cause nationale, ils ne sont pas du tout aidés. On constate qu’ici à La Réunion, comme ailleurs en Métropole, des effectifs d’élèves augmentent dans les classes pendant qu’on en supprime. Les conditions d’écoute ne sont donc pas favorables pour qu’une leçon de morale soit entendue et ses valeurs comprises.

Rester républicain et ne pas faire la morale d’État

La morale dont nous parlons ne doit pas faire penser à un enfermement idéologique ou à un dogme religieux. Les cours de morale doivent se limiter à l’éducation civique comme déjà enseignée. De même, les jeunes ne doivent pas être manipulés, ni conditionnés. Les jeunes doivent être capables de déduire la morale du civisme. Il ne serait pas question de les mener vers le conditionnement des esprits. Le rôle de l’Éducation nationale est donc d’« éduquer » lorsque les parents sont défaillants. La référence souvent implicite aux valeurs sociales et morales détermine les choix et les comportements. Dispenser quelques règles de morale pour inculquer le respect de soi, des autres, de l’environnement, des professeurs, des biens d’autrui et quelques règles de savoir-vivre et de politesse paraît évident, pour éviter à nos jeunesses de tomber dans les horreurs qui s’étalent à leurs yeux au travers de la mondialisation. La conception de la République comme idéal moral doit être défendue et préservée, si nous voulons amener les futurs citoyens au défi d’une réussite personnelle et collective. Alors, lutter contre le cynisme ou le découragement, en enseignant par la morale la droiture et la loyauté pour rendre ce monde moins barbare, revient à nos gouvernants. C’est à eux, les premiers, de donner l’exemple, de ne pas se soustraire aux règles et lois communes, de permettre à chacun de mener une vie libre et confiante. C’est à ce moment seulement que ces jeunes, instruits des valeurs et principes de la République, développeront dans la solidarité une vie collective, agiront dans le respect de leur conscience, de leurs valeurs et de leurs engagements. La morale républicaine est celle que nos dirigeants devraient faire rayonner autour d’eux dans leur pratique quotidienne, en évitant de la mettre à mal dans des affaires politico-financières auxquelles ils sont très souvent impliqués, afin que le modèle qu’ils proposent à nos jeunesses ne les aliène. Ainsi, les repères collectifs identifiés, les valeurs traditionnelles d’autorité et d’ordre garanties, par la morale, le citoyen naissant montrera une entière disponibilité à l’acquisition d’une formation de l’esprit républicain.

Bienvenu H. Diogo


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