Le rythme scolaire : Tout est dit, mais tout reste à faire

9 février 2011

Depuis quelques mois, un mot occupe l’esprit du monde de l’Éducation nationale : Le rythme scolaire. Ce mot qui fait peur fait parler plus d’un, met en ébullition tous les acteurs concernés depuis le lancement de la Grande consultation nationale. A La Réunion, la question du rythme scolaire ne laisse personne indifférent. Cependant, tout le monde s’interroge sur la prise en compte réelle des spécificités du département. Les enfants ont de longues journées de travail qui ne correspondent pas aux périodes propices à l’apprentissage.
Lorsqu’on parle du rythme scolaire, on pense à l’allongement des jours et des semaines de cours, ou à la suppression des semaines de vacances comme des congés scolaires. Tout ceci semble normal, et nous devons admettre que soit secoué de temps en temps le “Mammouth”, afin de repenser le temps de travail des enfants et des enseignants pour assurer la réussite des élèves.
Cependant, même si on admet, inévitable et nécessaire, l’élaboration d’un calendrier scolaire avec le rythme scolaire adéquat, aucun travail sérieux ne peut par contre se faire, si les initiateurs du projet ne mesurent pas l’importance de la tâche. C’est un grand chantier qui nécessiterait facilement plus d’une année pour sa réalisation effective. L’importance de ce travail ne doit pas être négligée. Pour cela, excepté la contribution très précieuse des praticiens biologistes et chronobiologistes, il convient avant tout de concerter en premier lieu les enseignants, les syndicats des enseignants et de parents d’élèves, ceux-là qui sont au cœur de la réalité scolaire, et qui connaissent mieux que quiconque les élèves et leurs besoins. Ce n’est qu’après que peut être concerté le lobby du tourisme. L’affaire de l’école ne doit pas être marchande, il s’agit de répondre aux problématiques de moyens et de temps à dégager, pour que maîtres et élèves puissent avancer, l’un dans son enseignement, l’autre dans l’acquisition des savoirs et savoir-être. L’avenir de la jeunesse ne doit pas être sacrifié au profit de quelques intérêts de lobbies.
Tant qu’on ne reconnaîtra pas que réussir à établir un rythme scolaire, c’est avant tout régler les problèmes de transport des élèves, c’est fournir aux classes des équipements de base, de chauffage et de climatisation, c’est doter l’école de bâtis, de moyens humains et de travail, l’intension demeurera vaine. Car on n’aura pas abordé le problème à la base. A cela, d’autres facteurs non moins importants ne doivent pas être négligés, nous voulons citer entre autres la rémunération des enseignants pour leurs investissements et le surplus de temps qu’ils auront à accorder pour que l’aménagement du rythme scolaire soit effectif et une réalité. Rien ne doit être laissé au hasard, chaque parcelle d’idée devra devenir une mine exploitable.
Somme toute, l’aménagement du rythme scolaire ne peut pas se faire à la légère, des difficultés de travail s’accentuent pour les élèves comme pour les enseignants. Dans le premier degré, les enfants travaillent six heures par jour, ce qui fait de longues journées de cours, sans compter des heures passées dans les transports scolaires. Cette situation, comme d’autres, est sensible, elle mérite que le travail qui implique les trente académies de France ne soit pas conçu que sur le plan national, mais qu’une attention particulière soit accordée aux spécificités régionales ou académiques. Enfin, dans cette organisation, il est nécessaire de s’interroger sur la correspondance entre les vacances et les calendriers climatiques, car ici à La Réunion, le rendement en termes de travail pour les élèves comme pour les enseignants ne peut être le même en hiver comme en été où il fait plus chaud.

Bienvenu H. Diogo


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