Les mal-logés et les sans-abri chez nous.

21 septembre 2011

Des locataires d’habitats sociaux expulsés, des demandeurs de logement social étranglés, mécontents des loyers exorbitants, contraints de s’entasser dans des logements trop petits, des hébergés précaires chez des proches, ce sont là, l’autre frange de notre population, moins nantie et condamnée à ne jamais avoir droit au logement décent ou tout simplement à devenir SDF. Pendant combien de temps, peut-on encore rester sourd à leur cri d’appel et que fait le premier bailleur national ?
On nous objectera qu’il manque de logements, que leur situation n’est pas assez urgente ou grave, qu’on ne peut pas les passer avant les autres demandeurs, ou alors qu’ils gagnent toujours trop ou pas assez, que certains ne sont pas solvables. Des arguments fallacieux qu’on ne cesse de nous opposer. Et pourtant, ils vivent dans des situations d’exclusion. Ils vivent mal à cause du plomb, de l’humidité, d’errance urbaine. Pire, c’est la police qu’on leur envoie en réponse, comme interlocuteur pour les déloger quand ils occupent de force, les logements vacants, longtemps abandonnés. Pendant ce temps, les vendeurs de sommeil continuent impunément d’abuser de ces personnes qui demeurent dans des abris, dans des logements de fortune très précaires, et insalubres. Quand on sait qu’avec l’augmentation de la population citadine, la suroccupation des logements devient un problème de milliers de locataires, la dégradation de la qualité d’habitat dans certaines localités de nos communes, doit interpeller plus d’un, à commencer par nos élus et nos gouvernants. La nécessité d’une politique immédiate et ambitieuse de rénovation devient un axe prioritaire pour répondre aux besoins imminents d’une couche très défavorisée de la population. De même, la construction de nouveaux logements sociaux décents adaptés aux ressources, et leur mise sur le marché s’imposent et deviennent une urgence. Le slogan, "un logement pour tous maintenant et tout de suite", prend aujourd’hui tout son sens. D’où qu’ils se cachent, d’où ils se trouvent, bailleurs publics et privés, doivent en tenir compte. Des terres en friches dans la cité, des espaces constructibles, doivent dès aujourd’hui, être mis en valeur pour répondre et satisfaire une demande croissante de logements. Alors que des locaux professionnels fleurissent partout sur le marché, et sont alloués aux sociétés de profits, plus de deux cent mille demandeurs réunionnais de logements restent en attente. Pendant que les bailleurs sociaux, les élus, le préfet et les collectivités se désengagent de leurs prérogatives, les marchands de sommeil, sans scrupules, plument les laisser pour compte. Les personnes âgées et les enfants, sont les victimes collatérales de cette situation du mal-logement. On ne peut que s’indigner du sort réservé à ces « victimes silencieuses » de cette crise. Ils subissent des conditions de vie insupportables qui les pénalisent durablement dans leur parcours. La fondation Abbé Pierre dresse un tableau affligeant des situations de ces écoliers ou collégiens de mal-logés, contraints de faire leurs devoirs dans la cage d’escalier. Outre les conséquences sur la vie scolaire de ces enfants, qui taisent leur situation à l’école et restreignent leurs réseaux sociaux par honte, sont constatés des problèmes de santé et des échecs scolaires.
On n’est plus dans l’inacceptable, on est dans l’impensable. Ces centaines de milliers de sans-abri et de mal-logés, fragilisés et marginalisés, vivent une situation d’exclusion extrême, qui nous oblige à mener avec force, une lutte implacable contre l’injustice et pour le droit au logement pour tous. Des actions auprès des institutions devraient se poursuivre, pour faire appliquer partout la loi de réquisition de logements vides et le droit au logement opposable.

Bienvenu H. Diogo


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