Misère sociale et pauvreté culturelle

10 avril 2013

Cultiver, entretenir et prendre soin de soi-même est sûrement ce que nous apportent dans le domaine de la culture le théâtre, la danse, la musique, les musées et tout ce qui touche aux arts. Cet ensemble de structures sociales et de manifestations intellectuelles, artistiques et religieuses, forme la culture d’un groupe par rapport à un autre. Il apparaît essentiel dans la formation de l’individu de s’attacher les liens culturels pour que sa condition sociale ne soit pas assimilée à la misère sociale.

La civilisation nouvelle met entre parenthèses la culture

Les manières d’agir, de penser, et les comportements humains en général sont conditionnés par l’accès à la culture. La culture apporte un savoir-faire et un ensemble de connaissances qui assurent un comportement implicite et une cohésion sociale indispensable au bon vivre-ensemble. Elle garantit un ensemble d’activités considérées sous l’angle de leur importance économique sur le marché.

La difficulté à peu prés nouvelle de cette société de masse est qu’elle est essentiellement consommatrice. Elle entretient à sa faveur ce désert de non savoir en soutenant l’insouciance et l’attentisme des assistés. Le citoyen est plus préoccupé par tout ce qui est éphémère, il s’éloigne de tout ce qui fait durer la vie et libère. Ce socle de culture qui mène à la voie de la connaissance et de la compréhension contribue à élever l’humain dans la pensée et à le rendre différent d’un analphabète ou d’un illettré-ignorant. Tout est mis en œuvre pour détester la culture, on pense plutôt aux divertissements et aux choses qui ne sont pas faites pour se parfaire par la culture. L’esprit humain doit parvenir à se libérer de ce que lui impose cette société de l’excès et de démesure qui le compromet dans l’injustice sociale. Les moyens mis à disposition du citoyen par la société de consommation masque l’esprit de clairvoyance dont dispose certains individus qui refusent de se plier aux exigences sociales du agir pour avoir. Le temps passé aux loisirs ne sert plus à se perfectionner pour acquérir une meilleure position sociale. Une telle société qui ne prend pas soin de l’humain et de sa culture, mais qui nourrit plus le corps que l’âme doit être écartée. Elle a formaté l’individu dont l’économie moderne avait besoin, qui devient un être sans histoire et sans bases, un crétin sans sensibilité, qui se contenterait de CDD ; un individu formé à une tâche précise, débarrassée de la culture générale, qui lui permettait, il y a encore quelque temps de réfléchir de se représenter dans un système et d’opérer un jugement en toute indépendance. Cette société à travers son système libéral rétablit la misère par le biais de l’abrutissement du citoyen. Le citoyen devient le produit de son système. Citant la formule de J. Brighelli dans son ouvrage, "La Fabrique du Crétin", « le savoir est un cercle dont le centre est partout, et la circonférence nulle part. » Nous pensons qu’il faut donc sans restriction, de la culture pour construire la personne, or tout est mis en place pour « fabriquer » des citoyens n’ayant que des besoins matériels, et jamais prêts pour goûter aux joies de la culture.

La totale allergie aux activités de l’esprit, favorise des analphabètes qui ne peuvent échanger de rien par manque de culture. Derrière l’anéantissement de toutes les aptitudes et facultés de l’esprit, c’est tout un projet qui se met en place. Une discussion sérieuse sur la culture est tenue de considérer le respect de la tradition culturelle qui ne détourne pas l’individu du champ de l’essentiel pour l’empêcher de juger une chose indépendamment de sa fonction ou de son utilité.

L’individu qui refuse l’amour de la beauté, de prendre soin de la nature de l’art et de sa nature se coupe de sa faculté de discernement et se place dans une situation où constamment il sera sans repère et balancera sous la pression de la réalité sociale et ses aspirations à se hisser parmi les héritiers du savoir culturel. Il lui faut se sensibiliser au goût du beau libérateur et promoteur.

Bienvenu H. Diogo


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