Quand on touche aux symboles de la République

4 mai 2011

De plus en plus, les citoyens se plaignent de l’incivilité grandissante dans nos villes. Tous les symboles de la nation sont touchés, que ce soient les agents de santé, les postiers, les enseignants, les juges, et même ceux qui sont chargés d’assurer la sécurité publique et la protection des personnes et des biens, comme les policiers et les maires de communes. Depuis quelques semaines, des polémiques se développent autour de l’incivilité un peu partout dans le pays.

En métropole, un maire et un enseignant ont répondu par des gifles aux incivilités de jeunes adolescents qui leur manquaient de respect, peut-être un peu excédés des comportements anti-républicains.

Le maire est sans doute le personnage public chargé de l’ordre et de la sécurité de ses administrés. Officier d’état civil et de police judiciaire, il gère la commune et participe à ce titre à la gestion des services de l’État dans la commune. A ce titre, des égards à ses fonctions devaient lui être rendus.

La valeur de l’autorité publique se perd. Et la cause du déclin de la civilité serait imputée à l’affaiblissement de l’État et de la loi. La multiplication et la banalisation des phénomènes de petite délinquance ramènent aujourd’hui à revisiter collectivement la notion de civilité, qui ne doit pas nécessairement être liée ou confondue avec l’idée de politesse, encore moins de civilisation. Car la civilité, cet esprit de justice et de pudeur, fait l’un des fondements de la doctrine de notre République. Elle oblige les citoyens, égaux qu’ils soient tous devant la loi, à se respecter mutuellement.

Il semble aujourd’hui que certains individus dans la société créent leur propre logique de la République, en prenant des libertés, en voulant transformer la tradition et en essayant de codifier les mœurs. Ceci afin de donner à la puissance publique le moins d’occasions possibles d’intervenir. Afin de mieux se protéger et avoir la meilleure garantie contre l’intrusion du pouvoir, ils souhaitent s’autocontrôler la violence. Ainsi, selon eux, le progrès de la civilité n’apparaîtra plus comme l’expression du pouvoir, mais comme une conquête de la liberté. Certes, il est toujours appréciable de se sentir libre en démocratie et ne pas être tenu de tout faire comme tout le monde.

Il est possible qu’on puisse comprendre leur vision par rapport à notre notion de démocratie, sauf qu’on ne peut pas se mettre en marge des mœurs et comportements républicains partagés par tous, sous le prétexte de la conquête de la liberté individuelle du citoyen.

Le progrès de la civilité ne doit pas être vu comme l’expression de la volonté de l’État, comme certains auraient tendance à le croire, mais plutôt comme une œuvre collective de conquête de la liberté et de la découverte de la vie privée. On serait tenté, pour pallier à l’incivilité qui, en fait, semble être le résultat de la crainte de s’assumer, de la peur du conflit, de proposer plus de vigilance de chacun, plus d’éducation et l’effort d’une meilleure maîtrise de notre langue.

Bienvenu H. Diogo


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