Regards sur l’Afrique, ou l’Afrique à découvrir

15 juillet 2011

Proche de l’océan Indien, au carrefour des mondes dans l’histoire, l’Afrique est mal connue. Continent pour certains, elle peut être un pays pour d’autres. Les uns comme les autres ont peut-être raison. Si les premiers ont raison, les seconds n’ont pas complètement tort, car l’Afrique peut être aussi un gros village planétaire avec ses variétés culturelles et linguistiques. Tous les Africains ne sont pas chrétiens ou musulmans comme on pouvait le croire, de même l’Afrique n’est pas constituée uniquement de noirs. Cet article est le premier de trois parties que nous consacrons à la présentation du continent, berceau de l’humanité aux mille facettes. Il aura pour but de rétablir la vérité sur les grands espaces africains et leurs liens séculaires, politico-socio-économiques, culturels et cultuels avec La Réunion et l’espace océan Indien.

Les clichées ou l’image tronquée de l’Afrique

Les représentations sur l’Afrique reposent par volonté délibérée ou par erreur, sur des images fausses ou simplifiées à l’excès, parfois anciennes. Ce sont des clichés qui n’aident pas à comprendre les hommes, le milieu et l’environnement géopolitique africain. Or l’Afrique au quotidien, invente l’humanité et participe au développement humain, par son apport en ressources humaine, naturel énergétique et à la globalisation du monde. Mais dans cet échange universel, il reste le plus perdant des « donneurs universels », lui n’a rien en retour.

La civilisation africaine est mal connue

Pour des raisons politiques et économiques, et pour des raisons de domination coloniale, une image fabriquée de toute pièce a été donnée de l’Afrique : espace de toutes les maladies, espace de toutes les misères, peuple inculte, sans civilisation et sans culture écrite. L’Afrique pour certains, c’est en compréhension, l’Afrique subsaharienne, appelée aussi « l’Afrique noire ». C’est une connotation voulue et exprimée d’un héritage colonial, par référence à la traite négrière atlantique. L’histoire de l’Afrique du Nord est volontairement omise du fait que le Maghreb, proche de la méditerranée, est d’abord considérée lointaine de l’Afrique noire. Or bien que arabophone et berbérophone, elle n’est pas distincte de celle de l’autre partie du continent. Au contraire elle est une entité non hiérarchisée.
L’occident a voulu pour des intérêts parfois avoués, diviser ce continent en y créant des hiérarchies en termes de connaissances, de civilisations, de couleurs et de religions. Cette Afrique-là est fausse, et ne correspond en réalité qu’à celle pensée et fabriquée par l’histoire européenne et mondiale. Elle est au contraire une et indivisible. Elle est aussi une multitude de peuples et un espace complexe au carrefour du monde.

L’Afrique, un des carrefours du monde

L’immense écrivain — poète et homme d’État, Léopold Cedar Senghor affirmait, que l’Afrique a accouché l’humanité. Depuis très longtemps, avant l’épisode coloniale l’Afrique était déjà reliée au monde méditerranéen et à l’océan Indien. Puis depuis le XVème siècle, elle était reliée à l’océan Atlantique. Le continent que l’on peut regrouper en grandes régions linguistiques et culturelles, — sociologiques et économiques, peut être divisé en région Afrique de l’Ouest entre savane et forêt, en région Afrique du Nord, en Afrique Orientale, en Afrique centrale et en Afrique du Sud.
Depuis des millénaires, le Nord et l’Ouest étaient reliés entre elles. Les peuples de civilisation néolithique saharienne étaient d’une grande puissance économique et politique très reconnue. L’Égypte des pharaons dans la vallée du Nil était une des références connues dans le développement socio-économique des populations, ayant élaboré la première civilisation historique. Les quelques vestiges humains trouvés çà et là, avec la découverte de Lucie et Tumaï ont participé au processus d’hominisation du monde.
Les échanges de tous genres, surtout commerciaux ont permis dès le Moyen-Âge, de mettre en place un réseau de pistes caravaniers à travers le Sahara, permettant ainsi un flux économique entre l’Afrique de l’Ouest, le pays du Golf de Guinée et les pays des rives de la méditerranée. À cette période, les pays noirs du Sud de la méditerranée acheminaient de l’or, de la gomme, des esclaves, de l’ivoire, de peaux, de poivre et de la cola vers les rives de la méditerranée. Du Maghreb descendaient du sel, du cuivre, des étoffes, des barres de fer et aussi des livres du Coran.
Entre des esclaves qui montaient et les livres du Coran qui descendaient, on pouvait comprendre que ce commerce qui débutait, était loin d’être équitable. Ce n’était pas anodin. Il était intéressé et exercé dans un but inavoué. Il traduisait la volonté d’exploiter et de coloniser le sud du Sahara. Ainsi s’annoncent les prémisses de l’histoire africaine. Une histoire qui grâce à l’Afrique, s’ouvre sur des mondes aujourd’hui reliés, mais qu’on ne dit pas.

( À suivre)

Bienvenu H. Diogo


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