
La Plateforme réunionnaise transmet au chef de l’Etat un nouveau manifeste
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20 mars 2009
Il est des hasards de l’Histoire qui interpellent. A La Réunion, le destin a voulu que la manifestation générale du 19 mars 2009 tombe le jour d’anniversaire de la départementalisation de l’île. Soixante-trois ans plus tard, une date annonçant l’espoir du progrès laisse la place à une journée de protestation contre le désarroi. D’un côté, un rêve qui se réalise ; de l’autre, des désillusions qui s’expriment. Et on se demande : que s’est-il donc passé ?
Pour le fils de 26 ans et le père de 53 ans qui écrivent ces mots, ce tiers de siècle raconte le cheminement d’un rêve collectif. Un rêve pour La Réunion. Entre espoir et résignation…
Le 19 mars 1946 marque un tournant dans l’histoire de La Réunion : l’île devient département français. Pour nous, trois rêves animent cette période. Un rêve de rupture avec le système colonial qui génère une société dévastée par l’injustice et la misère : une population illettrée, sous-alimentée, ne vivant guère plus de 50 ans. Un rêve d’idéaux qui vise à transformer La Réunion en une terre où les droits de l’Homme sont partagés par tous : égalité, fraternité, liberté et justice sociale. Un rêve d’assimilation enfin : l’intégration à la France, l’accès aux mêmes lois comme sésame pour élever la société sur les voies du progrès. Nos députés ont eu le courage d’assumer ces rêves audacieux. Mais ils n’ont pas défendu une vision de La Réunion de demain. La Départementalisation était censée répondre à tous les problèmes. La réalité montrera qu’à défaut de projet, les améliorations espérées sont restées à l’état de formulation éthérée.
“Les années Debré” débutent dans les années 1960, après quinze ans de frustrations devant la stagnation de l’île. Cette époque est aussi habitée par des rêves : celui du rattrapage, celui d’une départementalisation-adaptée, celui de la “Réunion, France de l’Océan Indien”, un rêve d’une plus grande France. Une France qui souhaite réaffirmer sa place dans le monde, une place écornée après la Seconde Guerre mondiale et la décolonisation. A l’attentisme et à l’idéalisme de la période précédente se substituent le volontarisme et le pragmatisme. Les progrès sont fulgurants : infrastructures, santé, éducation, production locale transforment le visage de La Réunion. Le changement progresse vite, trop vite sans doute, et les premières fractures apparaissent. Malaises identitaires, montée du chômage de masse, migration parfois douloureuse vers la métropole, espace démocratique restreint et vie politique polarisée à l’extrême. Une époque partagée entre un sentiment d’amélioration et de régression.
Nouveau tournant dans les années 1980, avec l’arrivée de la gauche au pouvoir. Les lois de décentralisation de 1982 annoncent une ère de responsabilité. La Réunion cicatrisée de ses blessures du passé semble pouvoir prendre son envol, rattraper définitivement son retard, devenir un modèle de développement, un département exemplaire. Mais, c’est là que La Réunion manque le coche. Confiante dans les progrès réalisés, l’île n’est pas portée par un projet à la hauteur des enjeux de cette nouvelle étape. Le nouveau rêve pour La Réunion n’est pas formulé. Le modèle “Debré” perdure, entraînant toute une série de dysfonctionnements. C’est le temps des illusions : celui du pouvoir, de l’argent et de la reconnaissance ; les ambitions individuelles dominent, le combat pour l’intérêt général s’évanouit.
Aujourd’hui, qu’en est-il de ce rêve collectif, de ce rêve pour La Réunion ? Force est de constater que la société réunionnaise n’est plus portée par une ambition, un idéal vers lequel tendre. Les Réunionnais ne sont pas réunis autour d’une cause qui les inciterait à se mobiliser. L’horizon se réduit souvent au quotidien, au court terme. La société se trouve dans une impasse. En dépit de la modernité, les décalages sont flagrants. L’omniprésence des embouteillages, le manque d’infrastructures de base en matière de gestion de l’eau et des déchets, un lien social qui s’effrite, une pauvreté manifeste, une société de comptoir et surtout un chômage d’une ampleur tragique, qui ferme les portes aux jeunes et à l’avenir.
63 ans après la départementalisation, la population descend dans la rue pour dénoncer les atteintes quotidiennes à la dignité. Ce ne sont plus deux députés qui revendiquent devant le Parlement la justice sociale, l’égalité et le respect. C’est une population désormais éclairée, moins craintive, qui affirme dans la rue le besoin de changer. Et demain, les Etats généraux appelleront l’ensemble des Réunionnais à exprimer leur rêve pour La Réunion de demain. Les rêves qui ont été brisés durant ces soixante-trois ans sont l’occasion d’être remplacés par une vision nouvelle. C’est une occasion unique de passer à une autre étape, et ouvrir cette porte que nous avons refermée 25 ans plus tôt. Pour proposer ce nouveau contrat, cette nouvelle vision de La Réunion, il faut s’interroger. Se demander : que voulons-nous pour La Réunion de demain ? Qu’est-ce qui nous ferait rêver ?
Aux habitants de La Réunion, dans leur diversité unique au monde, il faut leur dire qu’ils ont l’opportunité de rêver ce qu’il souhaite pour leurs enfants, pour leur quartier, pour leur île. La priorité de demain ne passera pas forcément par la croissance et par le tout-technologique ou le tout-automobile. Elle pourrait viser le bien-être, la réduction des inégalités, l’harmonie sociale, la qualité de l’environnement, la fin du chômage de masse.
Le changement de demain résidera dans cette capacité des habitants de La Réunion à croire véritablement en leur futur, en leur île. Il se fondera sur leur volonté de se donner les moyens nécessaires pour créer un présent et un futur conformes à leurs aspirations. Il se fondera sur un projet de développement en accord avec ce qui humainement nous paraît le plus important. L’économique, le politique, le sociétal, les médias et le Droit sont des outils à notre disposition pour apporter un mieux. Pour que ce mieux se réalise, il nous faudra donner du sens à nos actions. Donner toute sa place au rêve, aux valeurs universelles du respect de la vie.
19 mars 1946… 19 mars 2009, le cheminement d’un rêve collectif pour La Réunion, avec ces réussites et ces échecs. La crise d’aujourd’hui montre que nous avons besoin d’un nouveau modèle, d’une base nouvelle. L’enjeu de demain consistera à dessiner ces fondations qui feront de La Réunion un modèle de société unique où l’harmonie, la justice et le respect de l’Homme et de la vie comptent bien plus que l’argent, la technique et le pouvoir.
Eric et Julien Magamootoo
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