La complexité d’un marquage identitaire dans le métissage

18 juin 2008

Dans cette approche non exhaustive du métissage à La Réunion, l’intérêt est d’aborder les faiblesses accumulées par le Réunionnais à "se construire" dans une société soi-disant interculturelle par un enrichissement des cultures des hommes : musique, arts, traditions, littérature, contes et légendes etc...

Il est contraint de se voir accepter une idéologie "négationniste" qui l’emprisonne dans un crépuscule identitaire prônant "le blanchissement de la pensée" pour sa représentation d’être.
Dans la conscience du Réunionnais a été formaté "l’agencement" d’une identité économique, politique, intellectuelle et éducative impulsée par des politiques territorialisées et sociales de servitudes. Elles sont des passerelles d’une vulgarisation de pratique culturelle visant une désintégration de notre soubassement solidarité/identité, notamment pour les Noirs. Cette tromperie qu’est le métissage, présenté à l’homme Réunionnais comme un enrichissement individuel et collectif, comme une valorisation économique et éducative, s’apparente à une acculturation antagoniste, une segmentation où l’égalitarisme devient abstrait.
Le métissage est un bourreau des cultures originelles, de plus en plus contesté. Il n’est autre que "le visage du capitalisme". Pourquoi cette désintégration des valeurs universelles qui assuraient l’existence de chacun de par sa filiation affective et ancestrale ? Le métissage est coupable de l’uniformisation de la pensée planétaire. Et contrairement à notre endoctrinement sociétal et familial reçu, il a facilité à La Réunion la monté d’un "communautarisme de tolérance", c’est-à-dire l’auto-défense des valeurs cultuelles et "culturello-familiales" des groupes divers.

Le métissage : un terme fortement réducteur pour un épanouissement identitaire de l’Homme réunionnais... D’ailleurs, l’homme Réunionnais existe-t-il encore ?
Osons, ayons le courage d’identifier les mécanismes qui légitiment et endoctrinent l’Homme réunionnais dans une nouvelle forme d’entreprise de destruction de son "essence", ce que Frantz Fanon identifie dans son ouvrage, "Pour la révolution africaine", comme « une entreprise de déculturation de la pensée ». Le discours du métissage à l’île de La Réunion s’articule autour d’un rejet et d’abandon de tout un peuple à assumer son patrimoine historique et anthropologique, le berceau qui l’enracine dans son Inter culturalité. Sauf que le Réunionnais ne sera jamais ce blanc d’excellence qu’il souhaite et qui n’accepte pas sa négritude sa "kafritude", l’engagiste. Pourtant, il faut savoir faire des choix pour guider les générations futures.
La société réunionnaise semble avoir honte d’être apparentée à la tragédie d’un passé violenté par la traite négrière autour du XVI siècle, honte de son appartenance à une lignée de civilisation africaine, malgache. Impossible pour elle de construire une unité identitaire. Donc, Elle se façonne une identité culturelle appelée métissage. Sauf que le métissage n’est pas une identité, mais une errance identitaire. Nous sommes à La Réunion dans une combinaison identitaire non agrée. Ce métissage impose une hiérarchisation de couleur, au dernier pallier se trouve le noir "kaf". Le CRAN Région Réunion propose un débat sur ce modèle de société inhibée dans sa morphologie sociale.
Le métissage du Réunionnais abrite une idéologie raciste qui ajuste sa longévité sur la discrimination et l’exclusion...tout comme le nationalisme, le racisme, la xénophobie, l’intégrisme religieux ou toute doctrine fondée sur des gouvernances dominantes, l’aliénation des uns de part la puissance des autres.
A juste titre, je compile tout cela, avec la mondialisation, le capitalisme, le libéralisme, le colonialisme et les génocides comme les mêmes symptômes malsains retrouvés dans le "virus" du métissage.
Le métissage remplace-t-il les valeurs profondes d’un peuple Réunionnais dépossédé de son identité ? Aurions-nous besoin du "nègre fondamental" qu’est Aimé Césaire à cette époque de notre existence ?
Alors, Homme réunionnais, crois en toi et personne n’osera douter de toi et de tes enfants !

Eric Murin
Le Président du CRAN Région Réunion


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