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19 mai 2012
De l’Église catholique, le grand public a surtout entendu parler de ses positions en matière de morale sexuelle — la contraception, le Sida, le divorce… —, et plus récemment de la triste histoire de pédophilie qui l’éclabousse gravement, mais il serait bien étonné de savoir qu’elle a une position assez en pointe sur la pensée sociale, notamment sur la crise financière qui ébranle nos sociétés en jetant des milliers de personnes sur le carreau.
L’Église n’a pas attendu la crise financière et économique qui frappe durement un certain nombre de pays depuis 2008 pour entamer une réflexion en profondeur sur les effets sociétaux d’une économie mondialisée dominée par la finance. Le texte du Conseil pontifical “Justice et Paix”, intitulé “Le développement moderne des activités financières au regard des exigences éthiques du christianisme”, publié en 1994, ouvre la voie à une série de travaux sur les questions financières — les effets systémiques de l’intégration des marchés financiers, les effets sociétaux d’une finance qui se prend pour sa propre fin… —, tout en avançant certaines propositions pour sortir progressivement de la crise.
Au cours de l’année 2011, son discours s’est enrichi d’un nouveau document du Conseil pontifical “Justice et Paix” d’octobre 2011. Ce document, dont nous souhaitons rendre compte dans cet article, a été rédigé avec la collaboration d’experts extérieurs issus du monde de la finance et de l’économie.
Réformer le système financier mondial
Le texte du Conseil pontifical “Justice et Paix” plaide d’emblée « Pour une réforme du système financier et monétaire international dans la perspective d’une autorité politique à compétence universelle ». Tel est d’ailleurs l’intitulé de ce document d’une vingtaine de pages.
La situation actuelle, jugée intenable, est analysée sans aucune complaisance pour ceux qui gouvernent la finance mondiale. « L’actuelle crise économique et financière a révélé des comportements égoïstes, marqués par la cupidité collective et l’accaparement des biens à grande échelle ». En question, selon le document, un certain nombre de causes : « un libéralisme économique sans règles, ni contrôles », « l’existence de marchés monétaires et financiers à caractère principalement spéculatif, dangereux pour l’économie réelle, surtout celle des pays faibles » et « la domination de l’utilitarisme et du matérialisme, de l’individualisme et de l’idéologie technocratique ».
Pour bien prendre la mesure de la situation en vue de trouver des solutions qui ne pénalisent pas les plus pauvres, il convient pour le Conseil pontifical de “Justice et Paix” de sortir de « l’idéologie néolibérale » en réaffirmant la primauté de l’éthique et de la politique sur l’économie et la finance. Car, ce qui est aujourd’hui en jeu, ce sont « les bases mêmes des institutions démocratiques, celles qui sont également considérées comme les plus solides et les plus sûres ».
D’où l’invitation lancée aux uns et aux autres d’« assumer une éthique de la solidarité » en mettant au centre « la logique du bien commun qui transcende le simple intérêt contingent et particulier ». Trois mesures sont alors proposées :
- une taxation des transactions financières*, dont le produit pourrait « promouvoir le développement mondial et durable » ;
- la recapitalisation des banques, non à la manière dont cela fut fait à la fin de 2008, mais sous réserve de « comportement vertueux » en vue du financement de l’économie réelle et non la spéculation ;
- la séparation des activités entre banque de crédit aux particuliers et banques d’investissement.
Au-delà de ces mesures, le Conseil pontifical, en prenant acte de l’échec du FMI « qui a perdu sa capacité de garantir la stabilité des finances mondiales », plaide pour la construction d’une « Autorité publique à compétence universelle ». Une Autorité qui, tout en créant « les conditions indispensables à l’exercice de marchés efficaces », doit favoriser « une solidarité fiscale globale » en vue d’« une distribution équitable de la richesse mondiale ». La mise en œuvre de cette Autorité, souligne le document, n’est possible que progressivement et dans le respect des corps intermédiaires — les divers groupes situés entre l’individu et l’État.
Le texte n’a pas rencontré l’adhésion de tous et continue à susciter le débat. Certains déplorent la mise en cause de l’orthodoxie libérale qui a dominé les vingt dernières années du XXème siècle et l’intrusion de l’Église dans les questions de la finance. D’autres, tout en saluant les mesures préconisées pour sortir de la crise, regrettent que les conditions politiques qui permettraient leurs mises en œuvre ne soient pas évoquées : est-ce possible, par exemple, d’imposer aux banques un « comportement vertueux » sans prise de participation de l’État dans leur capital ? Et pour ceux qui pensent que l’élimination des « paradis fiscaux » est une des conditions essentielles de la « réforme du système financier et monétaire international », le silence du document sur ce point est fort regrettable. Néanmoins, cette contribution de l’Église à la réflexion pour sortir de la crise doit être saluée comme extrêmement précieuse. Elle fait prévaloir le « bien commun universel » sur les intérêts particuliers, tout en offrant des points de repère et des pistes de solution.
Reynolds Michel
* Les évêques européens, dans une Déclaration en date du 12 janvier 2012, se déclarent également favorables à une taxe sur les transactions financières appliquée en Europe, ou au moins aux 17 États de la zone euro.
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