Tribune libre de Rémy Massain

Pour une économie sociale et solidaire

16 avril 2009

Durant ces derniers mois de lutte pour la baisse des prix, nous avons pu exprimer notre ras-le-bol général quant à la situation actuelle.
Mais, en réalité, quel est ce ras-le-bol ? Celui contre les prix excessifs ? Ou plutôt celui d’une révolte contre les modèles et valeurs que nous impose la grande distribution : celui de l’avoir, mais sans l’être. En effet, face à quelques sociétés qui tiennent le monopole de la grande distribution avec tous les privilèges de la logique d’un système, la population réunionnaise a le devoir civique de se révolter pour imposer ses propres valeurs et critères.

Même en ce qui concerne les produits de première nécessité, ce que veulent nous faire acheter et consommer les grandes surfaces n’est autre qu’un modèle occidental qui a pris ses racines dans le modèle américain. L’avoir et donc le paraître priment sur l’être. Cela conduit forcément à un individualisme exacerbé.

Dans ces conditions, comment créer dans le conscient et l’inconscient du Réunionnais un sentiment de responsabilité, capable de renforcer sa dignité et sa solidarité ? Seule une économie sociale et solidaire peut nous y amener. Une réflexion critique doit s’imposer à nous pour tendre vers davantage de responsabilités.
Pour ce faire, il faudra, tôt ou tard, mettre un terme à un système qui tire son origine du passé colonial et bloque l’émergence d’une véritable économie basée sur une concurrence vraie.

Aujourd’hui plus que jamais, la relance de l’économie locale, qui se réduit comme peau de chagrin, doit être le sujet principal de notre attention. De nos jours, les grandes enseignes ne sont-elles pas les résurgences de comptoirs coloniaux qui ont su se moderniser et trouver dans la mondialisation chaussures à leurs pieds ?
Nous devons cesser d’être les consommateurs passifs, clients obligés des marchands exogènes, et devenir les acteurs de notre avenir.

Aujourd’hui, les Réunionnais ne se révoltent donc pas seulement contre la baisse des prix ou du pouvoir d’achat. Ils se révoltent aussi et surtout contre des modèles éculés. Ils aspirent à un nouveau modèle qui redonnera à notre île les moyens économiques mais également humains pour arracher la victoire de la responsabilité dans la dignité réunionnaise.

Lutter contre la vie chère

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