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Notre Histoire
L’Université de La Réunion et Océan Éditons publient le dernier ouvrage de Prosper Ève
26 décembre 2003
En 1998, le sang de Prosper Ève, professeur d’Histoire à l’Université de La Réunion, n’a fait qu’un tour lorsque celui-ci est tombé sur un passage de la préface de la réédition du célèbre roman de Louis Timagène Houat, ’Les Marrons’, publié une première fois en 1844, soit quatre ans avant l’abolition de l’esclavage à La Réunion. Dans ce texte, l’auteur de la préface « s’est érigé en donneur de leçons aux historiens » de La Réunion, affirme Prosper Ève.
En particulier, l’auteur de ’l’Île à Peur’ n’a pas accepté que ce « donneur de leçons », accuse les historiens réunionnais de se contenter d’écrire « une histoire en miettes, enrobée de propos convenus oscillant entre incantation et lamentation, vidés de toute historicité ». Quand on connaît la somme de travail déjà accomplie par ce chercheur et par un grand nombre de ses collègues, souvent passionnés et infatigables, on comprend sa réaction.
Il a donc décidé de répliquer et de dénoncer ces propos dans la préface de son dernier ouvrage, que vient de faire paraître le CRESOI (Université de La Réunion) chez Océan Éditions, avec le soutien du Conseil régional. Ce livre est intitulé ’De l’Ancien ou du Neuf’. Sur près de 400 pages et à travers une vingtaine de thèmes très divers (voir ’An plis ke sa’), il tend à démontrer que les Historiens réunionnais sont au contraire sans cesse en quête de connaissances nouvelles sur notre passé.
Évoquant les très nombreux ouvrages d’histoire déjà publiés sur notre pays, Prosper Ève reconnaît que « beaucoup reste encore à dire ». Mais il souligne que « notre connaissance du passé dépend dans une large mesure de ce qui s’est trouvé préservé, de ce qui a échappé aux pertes et aux destructions, aux intempéries et au feu ». Par conséquent, « ce que l’on sera amené à dire ne représentera toujours qu’une partie infime de la réalité » [1]. Une œuvre à se procurer ou à offrir en cette période de fêtes et de vacances, pour les amoureux de notre Histoire. Nous publions ci-après de larges extraits de l’introduction, où Prosper Ève répond à « ce procureur qui a été bien fier de postuler dans son île natale ». Les inter-titres sont de ’Témoignages’.
Depuis les travaux pionniers du chanoine Herbert Mondon ("L’esclavage et le clergé à La Réunion", 1938), de Jean Barassin ("Histoire religieuse de Bourbon". "Naissance d’une chrétienté". "Bourbon des origines jusqu’à 1714", 1953), et d’Albert Lougnon ("Correspondance du Conseil Supérieur de Bourbon et de la Compagnie des Indes (1724-1750)", "Recueil trimestriel de documents et travaux inédits pour servir à l’histoire des Mascareignes françaises (1932-1949)", "L’île Bourbon pendant la régence : Desforges Boucher, les débuts du café" (1956), la connaissance historique à La Réunion a bien progressé.
Elle a connu un troisième souffle [2], à partir des années 1970, après l’installation d’un département d’Histoire au Centre universitaire de La Réunion et a été alors totalement renouvelée. Elle ne s’intéresse plus seulement aux administrateurs et à la vie des grands. Elle se démocratise. Les champs les plus divers - politique, économie, société, mentalités, les groupes généralement perçus avec suspicion (esclaves, engagés, syndiqués, criminels, prisonniers...) - trouvent enfin leurs chercheurs. Cependant, l’ampleur des défrichements est telle que des secteurs entiers restent en friche. Personne ne peut espérer qu’il en soit autrement en si peu de temps.
(...) Qui sont ces historiens qui racontent des « petites histoires misérabilistes ou paternalistes »...? Apparemment, tous les auteurs sans exception, puisque l’auteur de la préface du roman "Les Marrons" a pris soin de ne citer aucun nom. Est-il crédible quand il accuse l’historien de La Réunion de répéter des antiennes, et par conséquent, de passer son temps à plagier ?
Par ce raisonnement excessif, il parvient à un résultat inespéré. Il apporte naïvement la preuve, qu’à La Réunion, même les censeurs ne font pas l’effort de lire. En effet, la seule et simple lecture des titres des ouvrages parus ces quarante dernières années suffit déjà à saisir que les thèmes d’étude d’aujourd’hui n’ont strictement rien à voir avec les anciens.
Qui s’était déjà penché sur le sort des affranchis de 1848 et leur difficile insertion dans le moule réunionnais avant Sudel Fuma ? Qui avant lui avait osé aborder la question du racisme dans cette petite colonie française ? Qui s’était vraiment soucié des conditions d’existence et de travail des engagés ?
Qui a décrit avant Jean-François Géraud les premières entreprises sucrières ? Qui avant moi a osé évoquer la première manifestation des ouvriers saint-paulois le dimanche 3 mars 1912 dans les rues dionysiennes et a daigné présenter les conditions d’apparition des syndicats ?
Qui a étudié les cultures de la nuit, l’histoire des cultes populaires, de la peur, de l’amour, de la mort ?
La question de l’esclavage, habilement évacuée par la première génération d’historiens, a trouvé véritablement ses lettres de noblesse ces dernières années grâce aux travaux de Sudel Fuma, de Hubert Gerbeau, de Claude Prudhomme, de Claude Wanquet et de moi-même. Le terrain étant à peine défriché, il était tout de même assez difficile d’emprunter tout aux anciens.
En fait, l’étude de ce dernier thème n’a jamais vraiment plu. Il ne serait pas étonnant que le label peu recommandable de « misérabiliste » s’applique à lui. Chaque parution est accueillie par un "encore" qui en dit long sur l’effet de saturation et l’impression de répétition ; mais en l’occurence, il s’agit bien d’une impression virtuelle, personne ne pouvant s’enorgueillir d’avoir tout dit sur la moindre question.
Cette façon d’accuser sans nommer donne à penser qu’en dehors de l’histoire écrite par ce censeur, le reste est nul. Il est le seul à détenir les canons de la bonne histoire.
Il semble aussi qu’il reste attaché à une conception idéalisée du passé ; c’est l’âge d’or, le temps exemplaire d’innocence et de vertus, l’époque des grands ancêtres. Dès lors, celui qui a le malheur de ne pas aller à la recherche des mythes fondateurs - de dire qu’il n’existe pas de temps béni, car la vie politique, économique sociale, culturelle... n’est pas "un long fleuve tranquille" et qu’à côté des rares héros se faufilent des peureux, des discourtois, des intolérants qui sont dignes d’étude - ne peut être que vilipendé.
Pour apporter à mon humble place la preuve que ces accusations sont inciviles, incongrues, infondées et injurieuses, je publie ici quelques leçons d’histoire sociale et des mentalités présentées devant les étudiants de D.E.A. d’Histoire à l’Université de La Réunion. Je prends par le choix de mon titre le lecteur à témoin. À lui de juger sur pièces, si mes thèmes d’étude sont aujourd’hui neufs ou si je m’amuse à répéter à l’excès ce qui a déjà été bien dit par les autres. Je signale à toutes fins utiles, qu’au départ, ce texte devait s’intituler tout simplement "Leçons d’histoire des îles Mascareignes" (même si, je le reconnais, la part belle est faite à La Réunion).
An plis ke sa |
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L’auteur
Prosper Ève, professeur d’Histoire Moderne à l’Université de La Réunion, est à la fois chercheur et auteur de nombreux ouvrages : - sur les mentalités : "Île à peur. La peur redoutée ou récupérée à La Réunion des origines à nos jours", "Variations sur le thème de l’amour à Bourbon à l’époque de l’esclavage" ; - sur la religion : "La religion populaire à La Réunion" - "Du torchis à la pierre. La congrégation des Filles de Marie (1849-1999)" - "Le triomphe de l’amour - Mère Marie Magdeleine de la Croix (1810-1889)" - "L’Église en terre réunionnaise (1830-1960)" - "L’engagement de l’abbé Alexandre Monnet dans l’océan Indien (1840-1849)" ; - sur la fête : "Le 20 décembre 1848 et sa célébration à La Réunion : du déni à la réhabilitation (1848-1980)". - Analyse de quatre traditions orales - Étude onomastique des esclaves de Bourbon - Stratégies matrimoniales à travers les dispenses civiles de mariage. - Les métiers artisanaux des Blancs au XVIIIème siècle à Bourbon - Malfrats et criminels de l’Île de France en appel de 1723 à 1735 - Les affranchis ont bon dos - Les affres du recrutement des travailleurs africains pour La Réunion à la fin du - Un exemple de solidarité : les écoles maronnes - Propos sur le corps médical bourbonnais au XVIIIe siècle - La tuberculose jusqu’à la veille de la Seconde Guerre mondiale - L’entrée dans la vie - Gustave Houpiart : un journaliste opportuniste - Aux origines de "Témoignages" - "Évolution" : la voix d’un mouvement planteur indépendant - L’Église face aux réalités de la société esclavagiste bourbonnaise - L’Église et la Franc-Maçonnerie de 1870 à 1914 - Robert le Coat de K/Veguen : un gros propriétaire dans l’Église |
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