La présidente de l’Assemblée nationale française Yaël Braun-Pivet en visite à Lofis la lang Kréol La Rényon au Port : un jour à marquer d’une pierre blanche pour notre identité réunionnaise…

La présidente de l’Assemblée nationale reconnaît officiellement l’importance du créole à La Réunion

10 janvier 2024, par Georges Gauvin

Ce 9 janvier 2023, Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, s’est rendue officiellement à Lofis la lang Kréol au Port. Pour ce haut personnage de l’État, le créole n’est pas un obstacle à l’emploi du français et le français n’empêche pas que l’on puisse utiliser le créole — l’un et l’autre, mais jamais l’un contre l’autre — une grande nouveauté dans le vocabulaire officiel. Il est fini le temps où les officiels réclamaient que le créole soit fusillé…

La cause de la langue créole de La Réunion et d’ailleurs a beaucoup avancé ces dernières années. Il y a eu des décisions fortes de l’État concernant l’enseignement et particulièrement l’entrée du créole dans les écoles, collèges et lycées. Après les CAPES de créole, il y a eu l’agrégation et La Réunion peut s’enorgueillir de voir deux des siens réussir à ce diplôme important.

De leur côté les associations, les militants, les artistes et les écrivains n’ont pas cessé de pousser à la roue. Nombre de politiques aussi y ont contribué… Lofis la lang kréol a souvent pris des initiatives de grande importance pour l’avancée de notre langue créole de La Réunion. Le rôle moteur de lofis doit être souligné : il a proposé des conventions aux communes et aux assemblées pour le bilinguisme dans les institutions. C’est ainsi que 11 communes sur 24 ont signé la convention bilingue. On notera que la signature des conventions a été suivie d’un accompagnement linguistique et pédagogique par lofis. De leur côté, le Conseil régional et le Conseil départemental, la CINOR et la CIREST ont aussi signé la convention. Lofis et son conseil d’administration ont toutes les raisons de se louer de ces partenariats gagnant-gagnant.

Axel Gauvin, le président de lofis, note dans ses interventions que certaines réactions anti-créoles relèvent d’une attitude passéiste de plus en plus minoritaire, même s’il reste encore des progrès à accomplir. Lofis est, comme on sait, résolument pour le bilinguisme dans l’apprentissage des langues française et créole, mais également pour le bilinguisme dans la formation et l’acquisition des connaissances. On notera la sagesse de cet office de la langue qui s’est toujours appuyé sur les sondages pour suivre avec soin l’état de l’opinion par rapport à l’acceptation de la langue maternelle d’un très grand pourcentage des réunionnais. L’évolution de l’opinion dans un sens favorable au créole a suffi, bien souvent, à conforter lofis dans ses objectifs.

En ce qui concerne la visite de la présidente de l’Assemblée nationale française, on notera sa volonté d’intégrer le créole dans le patrimoine national et le constat qu’elle fait que le créole n’est pas un obstacle à l’emploi du français et le français n’empêche pas que l’on puisse utiliser le créole — l’un et l’autre, mais jamais l’un contre l’autre — une grande nouveauté dans le vocabulaire officiel. La présidente s’est dite contente de sa visite, nous aussi Réunionnais serons contents si cette visite est suivie par d’autres et si les progrès que l’on attend sont au rendez-vous.

Il est fini le temps où les officiels réclamaient que le créole soit fusillé… il est désormais d’actualité de donner sa place qu’il mérite au créole mais rien n’est définitivement acquis sans pour autant mettre le français en danger. Mais il y a encore loin de la coupe aux lèvres sans doute encore loin de l’apprentissage du créole au créole langue d’enseignement. Encore bien des étapes à accomplir.
A bon entendeur.

Georges Gauvin

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