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Devoir de mémoire : Dépôt de gerbe au cimetière dit ’des païens’ à La Rivière des Pluies
4 mai 2004
Vendredi dernier, la veille de la fête du Travail, le GRAHTER organisait avec l’association Rasine Kaf un dépôt de gerbe de fleurs dans le cimetière dit ’des païens’, nettoyé et rénové pour l’occasion par les services techniques de la Mairie de Sainte-Marie.
Marc Kichenapanaïdou, président du Groupe de recherches sur l’archéologie et l’Histoire de la terre réunionnaise (GRAHTER), et Rasine Kaf ont souhaité rendre "hommage au travail des esclaves, des travailleurs qui n’ont pas été reconnus", en accomplissant un geste symbolique la veille du jour de la fête du Travail, par un dépôt de gerbe dans le cimetière d’esclaves situé à La Rivière des Pluies. Le responsable du GRAHTER se dit heureux d’avoir contribué à ce travail "vers" la réhabilitation d’un lieu de mémoire lié à l’esclavage. Pour autant faudrait-il tous les réhabiliter.
Le cimetière, après l’implication de l’association Rasine Kaf, sous l’égide de Ghislaine Bessière et d’Ida Latchimy notamment, a été rénové et nettoyé par les services municipaux. Une plaque indique maintenant la présence du cimetière. "Nou la été antandù par la méri. Nou doi avoué ke là le travay lé bien fé", déclare Ghislaine Bessière, qui ne souhaite pas pour autant s’arrêter à là. En collaboration avec le GRAHTER, elle veut pouvoir étendre la recherche sur les sites patrimoniaux liés à l’Histoire de l’esclavage, en présence d’archéologue.
M. Trulès, secrétaire général de la Mairie de Sainte-Marie, était présent lors de ce dépôt de gerbe. Il a notifié la volonté de la Mairie de réhabiliter ce lieu, à plus forte raison s’il s’agit d’un site historique. Sur la plaque ne figure pour l’instant pas la présence d’esclaves dans l’ossuaire. Aucune mention n’y est faite pour le signifier. Et pour cause...
Ghislaine Bessière rappelle que seule l’observation d’un archéologue pourra le certifier avec précision. Marc Kichenapanaïdou, par ailleurs membre du Comité gouvernemental qui étudie la loi sur l’archéologie préventive, insiste sur le rôle de la recherche, et particulièrement l’archéologie. "On n’a jamais questionné la terre réunionnaise", dit-il. Aujourd’hui, il est plus que temps de "réconcilier l’Histoire et l’archéologie, l’historien et l’archéologue", ajoute-t-il, exhortant les scientifiques à rendre "toute sa force" à un passé lourd, à une partie intégrante de l’Histoire réunionnaise et de tous les Réunionnais.
Selon Marc Kichenapanaïdou, "ce cimetière a été mis en place presqu’en même temps que le cimetière dit "des chrétiens", dans les années 1840. La route qui passait près du cimetière s’appelait "Route des Charrettes" ; elle a été transformée en "Route des Orchidées". Sur la carte de 1950, le tournant du cimetière s’appelait "le Tournant du Sacré-Cœur" ; il a été remplacé par "le Tournant de Saint-Expédit". Ce cimetière, d’après le Père Louis Rigolet, ancien curé de la Rivière des Pluies, a fait l’objet pour sa part d’une plainte au Tribunal administratif contre la construction du magasin Skal. Malgré la condamnation de cette construction par le tribunal, le magasin a obtenu le permis de construire le 6 novembre 1994".
Le président du GRAHTER déplore le saccage délibéré de notre Histoire. Il semblerait, selon l’ancien curé de La Rivière des Pluies, que le parking de 73 places de ce commerce empiète sur le cimetière. Chose que veut vérifier Marc Kichenapanaïdou.
La Mairie de Sainte-Marie autorise quant à elle toutes fouilles coordonnées par un archéologue sur le vestige, puisqu’elle en est le propriétaire. Par ailleurs, elle a fait stopper les travaux de construction entrepris par Dominique Fontaine (voir nos éditions des 24 et 25 avril derniers). Le président du GRAHTER rappelle que cette mesure ne cherche pas à compromettre les projets de ce Sainte-Marien. Il s’agit seulement de vérifier la valeur historique de ce site et sa réelle superficie. Les travaux pourront reprendre dès lors qu’un spécialiste aura effectué l’authentification du site.
Une telle action a déjà été entreprise à Sainte-Rose, au Petit Brûlé. 700 objets, qui ont été trouvés sur le site d’étude, sont actuellement identifiés à Paris. Cela parce que certaines techniques de datation, dont le carbone 14, sont d’un coût trop élevé pour une association comme le GRAHTER. Ce sont donc des scientifiques parisiens qui travaillent à constater ces pièces de notre Histoire. Ce travail devrait être pérennisé. Notamment sur le tracé de la future Route des Tamarins. Marc Kichenapanaïdou propose qu’un archéologue soit présent durant sa construction.
"Arèt lèss bulldozèr pass sù nout mémoir, nout listoir lesklavaj", nous confiait Ghislaine Bessière lors d’une précédente entrevue. Il importe dès lors de lutter contre le pillage de notre Histoire. Dans le cas du cimetière "des païens", il semble, selon le père Rigolet, qu’une partie du parking de Skal soit sur "les restes" des esclaves.
Dans un communiqué, le GRAHTER tenait à faire entendre, qu’il "compte bien avec d’autres associations servant pour la défense du patrimoine, de l’État, et des Collectivités, rendre à l’Histoire ce qui appartient à l’Histoire".
Et de poursuivre, "lorsqu’un peuple n’a pas de mémoire, il ne peut avoir de vision pour l’avenir. Afin de marquer notre solidarité aux victimes de l’intolérance et de l’injustice, le GRAHTER a rendu hommage le vendredi 30 avril 2004 à 18 heures, par le dépôt symbolique d’une gerbe au "cimetière des païens" de La Rivière des Pluies. D’autant plus que nous avons appris par le Père Louis Rigolet qu’une mère allait régulièrement prier dans ce cimetière, où le dernier enfant mort sans baptême a été enterré en 1939".
Bbj
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