Jour de solidarité

Touch pa nout 20 Désanm !

5 mai 2004

L’année dernière, l’absence de dispositif de prévention et de soins pour affronter la canicule a fait des milliers de victimes en France chez les personnes âgées. Pour éviter que cela ne se répète, le gouvernement a élaboré un projet de loi de solidarité avec les personnes âgées et handicapées. Ce texte est examiné par les députés depuis hier. Il propose la mise en place d’un "jour de solidarité" qui financera les mesures du projet de loi. Le choix du gouvernement au titre de cette “journée de solidarité” s’était arrêté sur le “lundi de Pentecôte”.
La proposition est mal accueillie par une opinion publique qui doute de son efficacité. Un sondage IFOP publié hier par "Le Parisien/Aujourd’hui en France", indique que 42% des Français n’approuvent "pas du tout" la suppression d’un jour férié et 18% "plutôt pas", soit un total de 60% de personnes défavorables à cette mesure, contre 45% en août 2003.
L’opposition parlementaire (PS, PCF) craint que, par le biais de cette mesure, le gouvernement ne remette en cause la loi sur les 35 heures.
Même au sein de l’UMP, des critiques se sont faites jour. Le parti de la majorité ne conteste pas la mesure en elle-même mais demande une plus grande souplesse dans sa mise en application.
Lundi dernier, après une rencontre avec Hubert Falco, ministre délégué aux Personnes âgées, le groupe UMP de l’Assemblée nationale a obtenu satisfaction. Les deux parties sont convenues que la date de ce "jour de solidarité" serait négociée dans le privé comme dans le public. S’il n’y a pas d’accord chaque année avant le 31 décembre, le "jour de solidarité" sera le lundi de Pentecôte.
Les négociations dans le secteur public ou para-public laissent une marge de manœuvre aux partenaires locaux. Si, dans la fonction publique d’Etat, les discussions se feront dans les ministères, pour l’Éducation nationale, elles auront lieu rectorat par rectorat. Dans la fonction publique hospitalière, il y aura discussion avec les commissions techniques paritaires. Enfin, pour la fonction territoriale, les négociations se feront au niveau des Conseils généraux, des Conseils régionaux ou des municipalités.
Dans le privé, il devra y avoir un accord au niveau des branches professionnelles ou des entreprises.
Cela signifierait que les négocations se feraient tant au niveau national - par branches - qu’au niveau local, par entreprises.
Chez nous, c’est dans le secteur du Commerce qu’il y aura lieu d’être vigilant. Arguant du fait que le 20 décembre se trouve en pleine période de forte consommation des fêtes de fin d’année, plusieurs commerçants de l’île souhaitent récupérer ce jour férié pour faire travailler leurs employés. Le choix du “jour de solidarité” dans leur secteur d’activité pour La Réunion pourrait les voir tenter de revenir à la charge. Leur conception l’emporterait-elle ? La célébration d’un événement à très fort contenu culturel et historique reconnu comme l’est le 20 décembre sera-t-elle sacrifiée au tout-consommation ? Les Réunionnais peuvent compter sur sur la vigilance des organisations syndicales de travailleurs pour s’opposer à une telle remise en cause.


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