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Inauguration de la fresque « Les Marrons ».
26 avril 2023, par
Dimanche 23 avril 2023, la municipalité de Saint Denis a inauguré la fresque consacré au livre « Les Marrons », de Louis Timagène Houat, visible sur le boulevard sud. Dans son discours, la Maire Ericka Bareigts a soulevé divers aspects de cette réalisation exceptionnelle.
Elle a interrogé notre responsabilité devant les legs du passé et leurs résonnances contemporaines ; elle a rendu hommage à l’artiste Stéphanie Lebon pour ses prouesses artistiques, réalisées dans des conditions difficiles. Elle a souligné le travail de Raoul Lucas qui a « débusqué » cet ouvage enfoui dans l’oubli durant 180 ans. Elle a remercié la présidente de Région d’avoir accepté de projeter le texte sur le boulevard. Enfin, à plusieurs reprises, elle a pris à témoin le public présent, sans lequel il n’y aurait pas eu consécration.
Nous publierons le discours d’Ericka Bareigts en 4 parties. Dans une 5e partie, nous allons vous révéler comment « Témoignages » a consacré 66 éditions et 2 années, à la publication entière du livre « les Marrons ». (les intertitres sont de Témoignages).
Ary YEE-CHONG-TCHI-KAN
3) Un point de départ
Mais, poser une œuvre sur un mur, pour la faire connaître, ne suffit pas. Nous ne sommes pas là à un point d’arrivée, mais bien à un point de départ : quelle énergie allons-nous, à notre tour, déployer pour nous raconter, dans ce qui est notre lieu de vie commun, l’espace public. Comment allons-nous accompagner les parents ou les enseignants à prendre connaissance de ce texte fondateur, de ce qu’il porte de témoignages de notre histoire et de rêve pour demain ?
Afin qu’à leur tour ils puissent les faire connaître aux plus jeunes ? Maintenant que cette œuvre léguée est posée là, à la vue de toutes et tous, comment faire en sorte que toutes et tous ne passent pas à côté, et ne la laissent pas à nouveau sombrer dans l’oubli et l’ignorance ? Parce que cela relève bien également de choix et de volonté : comme tout être humain, nous ne naissons pas hors-sol, mais nous sommes bien le fruit d’une longue construction sociale.
Siècle après siècle, geste après geste, mais malheureusement aussi, oubli après oubli, nous nous construisons. Notre mémoire collective est faite de choix : de ce qu’il nous a été invité à retenir, tout autant de ce qu’il nous a été invité à oublier…
Nous pouvons choisir de ne plus oublier. Et nous pouvons le faire parce que l’espace public même devient un lieu d’évidences : révéler l’existence de la tombe de Toinette Atis-Rilo dans le cimetière de l’Est, tout autant que rendre à nouveau visible les traces des anciens camps d’esclaves et d’engagés qui ont existé relève d’un seul et même chantier de valorisation de l’Histoire. L’objectif étant de la rendre à nouveau visible, là où elle avait été effacée.
C’est, assumons-le comme bien d’autres le font à travers le monde, un travail affirmé de décolonisation des mémoires qui passe par un rééquilibrage des narrations présentes dans l’espace public. C’est là tout le sens de ce Musée à ciel ouvert que nous sommes, ensemble, en train de bâtir, œuvre après œuvre. Alors non, nous ne transformons ni ne changeons rien : nous repositionnons simplement les choses à leurs justes places. Nous donnons à nouveau à lire et à comprendre là où des traces d’Histoire, des balises et des repères patrimoniaux, avaient été supprimées.
Parce qu’une partie de la mémoire collective, du fait d’actes délibérés, a été rendu amnésique : nous ne nous sommes pas souvenus des « Marrons » de Louis Timagène Houat durant près de 150 ans parce que le roman avait été enfoui. A l’inverse, au moment de l’enfouissement de ce roman abolitionniste et de ses idéaux, d’autres symboles – et ceux sont là aussi des choix délibérés – avaient été érigés : par exemple deux ans après la publication du roman de Louis Timagène Houat, est lancée par la même société qui condamne Louis Timagène Houat, une souscription pour ériger un gigantesque monument à la gloire d’un colonialiste…
L’œuvre pour laquelle la souscription est lancée ne sera érigée qu’une dizaine d’année plus tard, juste après l’abolition de l’esclavage. Alors, je ne dis pas qu’il y a une concordance entre les dates, entre la souscription lancée pour réaliser le portrait en pieds d’un colonialiste et l’inhumation du premier roman réunionnais, non, je ne dis pas cela.
Je dis en revanche que, dans une même période, entre 1844 et 1846, à la veille de l’abolition de l’esclavage dans l’île, des choix qui ont conditionné sur plusieurs générations la mémoire collective des Réunionnaises et des Réunionnais, ont été fait en même temps : pendant que l’un est jeté dans l’oubli (l’abolitionniste), l’autre est monté sur un piédestal (le colonialiste). L’un est banni de son île (et de l’Histoire de son île) pour « complot ayant pour but d’excister la guerre civile » (c’est le chef d’accusation de son procès à La Réunion), l’autre est glorifié d’un bronze monumental à l’épreuve du temps « pour les services rendus à la Colonie ».
(suite dans notre édition de demain)
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