Hommage - Volet 3

1949, il y a 75 ans, Raymond Vergès

30 août 2024, par Paul Dennemont

Nous avons déjà publié 2 volets - Voir Témoignages de lundi 26 et mercredi 28 août - consacrés au combat mené par le Dr Raymond Vergès contre la répression et la fraude électorale à la Réunion, extraits de l’ouvrage d’Eugène Rousse – Raymond Vergès, père fondateur de la Réunion moderne - édité à l’occasion du 50 e anniversaire de la disparition du député réunionnais.

Voici le 3 e volet, les faits se déroulant toujours en 1949 et font suite à l’élection frauduleuse du 20 mars de la même année à Saint-Louis, après la dissolution arbitraire du conseil municipal dirigé par le communiste Hyppolite Piot. Les urnes sont transférées au Palais de Justice de Saint-Denis pour dépouillement, sur ordre du Préfet Paul Demange.

Fraude grossière au Palais de Justice

« …Celui-ci est gardé par des forces de police considérables et son accès n’est autorisé qu’aux porteurs d’un laisser-passer. Raymond Vergès fait partie des personnes autorisées à franchir le portail du Palais, à l’intérieur duquel le dépouillement débute le mardi 22 mars à 14 heures. Il s’achèvera dans la nuit de mercredi à jeudi à 2 heures, en présence notamment des proches collaborateurs du préfet Demange.

Au fil du dépouillement, les résultats sont communiqués à un nombreux public qui se presse devant le tableau d’affichage au siège de la Fédération du PCF à la rue Lucien Gasparin. Peu à peu, il devient de plus en plus évident que le candidat de la droite, Valère Clément, n’a aucune chance de ravir son fauteuil au maire Hyppolite Piot. En effet, l’avance de ce dernier dans les 11 premiers bureaux est de 983 voix, malgré les irrégularités relevées le jour du scrutin.

Le président du 1 er bureau de Saint-Louis, qui a la charge de dépouiller la totalité des urnes des 14 bureaux de la commune, n’hésite alors pas, malgré les protestations du Dr Vergès, à attribuer la quasi-totalité des bulletins de la liste Piot à la liste Valère Clément lors des dépouillements des 13 e et 14 e bureaux. Une fraude grossière.

... Reconnue par le représentant du Préfet…

Le délégué du Préfet est catégorique : dans ces 2 derniers bureaux « … Les bulletins, sans être dépliés, étaient jetés par terre et attribués à Valère Clément…  ». Deux mois plus tard, le Conseil de la Préfecture (l’ancêtre du Tribunal Administratif) annule le scrutin du 20 mars. Cette décision est confirmée par le Conseil d’Etat le 27 juin 1951.. ».

A suivre.
Paul Dennemont


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