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Des centaines de personnes ont rendu hommage au rassembleur William Séraphin
24 septembre 2024
Samedi après-midi, il fallait patienter pour accéder à l’église de Saint-Gilles les Hauts tant étaient nombreuses les voitures transportant des centaines de personnes souhaitant participer à la messe d’adieu à William Séraphin, décédé jeudi 19 septembre à la tombée du jour.
Le Père Pierre, curé de la paroisse avait donné son accord pour que la famille organise la cérémonie.
Sollicités par Anésie, maman de quatre enfants de William, les choristes, les musiciens et le chef de chœur avaient répondu présent et répétaient en attendant que la foule entre dans la nef en suivant le cercueil et la famille.
D’emblée, la parole fut donnée aux petits-enfants. Tous voulaient dire leur profond amour pour leur Grand-père. Puis ce fut le tour de l’un des fils de William, Cyrille, accompagné de l’un des très nombreux amis du défunt.
L’office terminé, tout le monde s’est rendu au cimetière jouxtant la Chapelle Pointue.
Le bleu du ciel, les arbres et les fleurs ornant le cimetière, les dizaines de gerbes en hommage au défunt, la jeunesse des participants, tout cela faisait d’une cérémonie habituellement mélancolique, un doux et vrai moment d’espoir dans un avenir protégé par le souvenir de William.
Aimé Habib
| La vie sur terre de William SÉRAPHIN a débuté le dimanche 26 mai 1940. Jeudi 19 septembre 2024, à 20 h 05, entouré de ses enfants, il s’est éteint à l’âge de 84 ans. Enfant puis adolescent studieux et courageux, jusqu’à son 18e anniversaire, William participe activement aux travaux des champs sur l’exploitation agricole de ses parents. Depuis novembre 1954, la France mène une guerre coloniale en Algérie. Comme toutes les guerres, celle-ci ayant besoin de toujours plus de soldats, la durée du service militaire passe alors de 12 à 27 mois. C’est ainsi qu’en juillet 1958, âgé de 18 ans, William est appelé à effectuer son service militaire et ce sera à Madagascar. C’est durant cette période que surviennent les bouleversements qui, en moins de 2 années, verront Madagascar passer du statut de colonie à celui de pays souverain. En 1960, libéré de ses obligations militaires, William revient à La Réunion. Bouleversé par la misère qui sévit dans la Grande île, indigné par la persistance des injustices sociales à La Réunion, William s’engagera désormais dans toutes les luttes, syndicales (CGTR), et politiques (PCR) dont il deviendra l’un des référents dans plusieurs quartiers des Hauts de Saint-Paul. Il aidera également au développement du sport à Saint-Gilles les Hauts. William est un rassembleur. Il a toujours fait preuve d’une réelle capacité à dialoguer même avec certains de ses amis devenus des adversaires politiques virulents. Son attitude calme, son courage physique et intellectuel, son refus de recourir à l’invective, inspirent un grand respect. Sa curiosité, sa conscience professionnelle, son souci d’acquérir sans cesse de nouvelles compétences, ont été reconnus par ses employeurs : la société Law-Yat à Saint-Paul, les établissements Gaud et Foucque, puis la société CALTEX comme transporteur de carburants. Âgé de 60 ans, à la retraite, William Séraphin va continuer de s’occuper de politique, toujours avec cette obsession de rassembler, rassembler, rassembler sans cesse. C’est ainsi que William est aux côtés d’Huguette Bello lorsqu’elle est élue Maire de Saint-Paul en 2008 puis 2020. Malgré ses incessantes activités professionnelles et militantes, William a pris le temps d’aimer ses enfants. Alors, ce William Séraphin serait-il pour autant un saint homme ? Non, il est un honnête homme et c’est bien mieux. À ses enfants Dominique, Jean-Charles, Cyrille, Jocya, Raïssa et Giorgino, à tous ses petits-enfants et arrières petits-enfants, ainsi qu’à Anésie, nous présentons nos très sincères condoléances. Enfin, du fait de l’affection de ses enfants et de toutes les amitiés qu’il a inspirées, nous pouvons dire avec certitude que, si la vie sur terre de William est finie, par contre dans nos cœurs William Séraphin est bien vivant et pour longtemps encore. Claudette et Jean |
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