
La Plateforme réunionnaise transmet au chef de l’Etat un nouveau manifeste
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2 juin 2008
Samedi soir, à Saint-Louis, les Réunionnais se sont réunis autour de la mémoire de Laurent Vergès. En présence de Françoise et Paul Vergès, le Maire Claude Hoarau, Elie Hoarau, Pierre Vergès et plusieurs personnes ont tenu à témoigner de l’importance de ce militant que fut Laurent Vergès. Avant de revenir dans notre édition de demain sur cet événement qui s’accompagna d’un Kabar, Ary Yee Chong Tchi Kan nous livre ici ’Regards et sentiments sur les voyages de Laurent’, extraits.
Laurent : un voyageur du Temps présent
Comment parler de Laurent à un public qui l’a connu, et à d’autres personnes qui ne l’ont pas connu ? 20 ans après sa disparition, pourquoi éprouvons-nous le besoin de parler de lui ? Dit autrement, est-ce que, par effet miroir, ce n’est pas lui qui nous réunit ? Dans un moment où il n’est pas sujet, mais toujours acteur ? (...)
Pascale David est journaliste à “Témoignages” au moment du décès de Laurent. Elle raconte qu’elle a rencontré Laurent au Nicaragua, pays de l’Amérique centrale qui venait d’être libéré par les Sandinistes. C’était en 1980. Il y avait un gros besoin d’alphabétisation et le gouvernement révolutionnaire avait lancé un appel à l’aide internationale. Avec une autre amie, elle faisait partie du premier groupe de jeunes communistes français envoyés pour participer à une campagne d’alphabétisation.
Laurent venait du Costa Rica et il se dirigeait seul vers le Salvador. Elle souligne qu’il avait « une connaissance précise des luttes des peuples colonisés de l’Amérique du Sud ». Cependant, lors de la rencontre : « les présentations ont vite tourné à la confusion : il nous situait parfaitement, alors que “Témoignages”, le PCR, La Réunion étaient pour nous de franches questions à peine suivies de quelques éléments de réponses confus... ».
Jaquou était journaliste à RTL et il est parti en mission dans les maquis de l’Erythrée en guerre contre l’Ethiopie, soutenue par l’URSS. C’était en 1977. Il était accompagné de Laurent. Il raconte le périple hasardeux, pour des jeunes de leur âge, qui les ont conduit à transiter par le Yémen, puis Djibouti.
Au cours du séjour, ils sont reçus par le Commandant Salah Schoum qui souhaitait parler politique. Jaquou parla de la situation en France, puis Laurent parla de La Réunion. Il écrit : « Le Commandant semblait très intéressé et posait de nombreuses questions à Laurent qui y répondait en anglais avec l’accent créole. Manifestement, La Réunion intéressait plus Salah Schoum que les problèmes français. Laurent était aux anges ! Je le regardais avec Mbug (le guide). Il faisait semblant de ne plus nous voir, plongé qu’il était dans l’Histoire des Réunionnais et du PCR ». A deux reprises, dans son récit, il souligne la tendance qu’avait Laurent de parler cuisine « typiquement réunionnaise », écrit-il.
Ginette est spécialiste de la langue créole. Elle souligne que « l’histoire de notre pays et celle des pays de la région de l’océan Indien le passionnaient. Il lisait avec avidité tout ce qui pouvait s’y rapporter. Il aimait les cours de malgache qu’il suivait à l’Université ». Elle se souvient de toutes les discussions sur la genèse du créole, les structures de la langue malgache et du créole, sur la société réunionnaise... (...)
Témoigner pour exister
De ces 4 regards, nous retiendrons que Laurent partait à la rencontre des autres pour apprendre, comprendre et échanger. Il ne faisait pas de tourisme. On ne “voyage” pas, seul, en Amérique Latine, sans argent, à travers des pays en proie à la guerre civile où on ne maîtrise pas bien l’espagnol. On ne “voyage” pas dans les maquis de l’Erythrée sous les bombes des Mig soviétiques. D’ailleurs, nos amis apprendront, à leur retour, en France, que le groupe de maquisards qui les avaient accueillis étaient tous tués sous un bombardement.
Voyager, c’est témoigner. Témoigner à la face du monde que nous existons. Dire ce que nous sommes ; qui nous sommes ; ce que nous voulons ; où nous en sommes ; c’est aussi témoigner devant les Réunionnais que d’autres peuples existent et, comme nous, ils ont soif de développement et veulent échanger avec nous. Son support préféré était le journal “Témoignages” qu’il qualifiait de « parole réunionnaise au monde ».
Personne d’autre ne peut faire ce travail à notre place. Mais nous devons le faire sur la base de relations de principe, d’Egalité et de Respect, contenues dans le slogan populaire de Laurent : « nou lé pas plus, nou lé pas moins, respect a nou ». (...)
Si notre vision historique est la solidarité entre les peuples, alors les voyages dans cet espace régional sont inséparables des voyages dans le temps. Nous devons renouer avec notre Histoire afin d’extirper en nous les survivances coloniales. La création d’une communauté de destin indocéanique de 40 millions d’habitants est au début de sa concrétisation.
Le développement équilibré et partagé sera au bout de ce travail. Ce rêve peut devenir réalité. Ces 10 dernières années, nous avons assisté à une augmentation d’échanges à un niveau politique élevé, avec le souci commun du développement de nos sociétés. Les récentes visites de ministres mauriciens montrent le potentiel d’échanges et la justesse de convictions de Laurent. Mais nous ne pouvons échanger que si nous avons quelque chose, à nous, pour échanger. C’est normal que là où il était, Laurent parlait systématiquement de La Réunion, du PCR, de “Témoignages”...
En nous rassemblant, aujourd’hui, Laurent fait la démonstration qu’il est un voyageur du Temps présent. C’est un témoin de notre Temps.
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