RANT DAN’D RON

Le deba

Coutume de Mayotte

11 mai 2013, par Jean Fabrice Nativel

Au chemin de la Cure, non loin de l’école des Lilas (Sainte-Clotilde), de jeunes Mahoraises se retrouvent pour le deba samedi après-midi depuis une année.

Précisions. Debaa vient du nom d’Abdurahmân ibn’Alî al-Dayba ou al-Dayba’î. C’est un historien, écrivain, traditionniste ( relatif au traditionalisme, tendance à se référer à la tradition plutôt qu’à l’explication des raisons de telle ou telle chose). Il est né au Yémen le 4 muharram 866 de l’Hégire (le 8 octobre 1461 de l’ère chrétienne). Il est surtout connu dans l’océan Indien comme compilateur et auteur de mawlid, c’est-à-dire les récits mystiques liés à la naissance du prophète et les évènements connexes. Le terme debaa (ou deba) est synonyme de quasîda au sein des îles des Comores et signifie “poème mystique chanté”.

Les récits mystiques

Fillettes, les Mahoraises se familiarisent avec cette tradition dans la cour de l’école, au contact d’une parente. Des aînées étaient présentes lorsqu’on les a rencontrées pour leur délivrer des astuces quant aux clameurs, à la gestuelle et la rythmique.

D’un côté, on trouve un chœur de chanteurs et danseuses debout et, de l’autre, les percussionnistes assises. Elles caressent les tambours sur cadre tari ou les cymbalettes et/ou tambours à cymbalettes kashakasha.

Le deba est une danse quasi statique. Les pieds se meuvent peu. Le haut du corps (le buste, les bras, la tête) accompagne les gestes élémentaires. Tantôt le rythme est lent, tantôt il devient rapide, telle une vague.

L’harmonie entre sœurs

Cette danse-chant se joue dans un cadre décoré : le bandra . Les femmes de générations mêlées se font belles, revêtent un salouva blanc et se parent de bijoux.

Une “imam” mène la chorégraphie et le gospel chante la naissance du prophète, les heures du soleil et de la lune, l’amour, loue les saints hommes, rappelle à l’éthique…

En fait, toute occasion est bonne pour le deba  : le retour d’un pèlerinage à la Mecque (hadj), les anniversaires, la célébration d’un mariage, les fêtes de l’Aïd, la réussite à un examen… Vous voilà informés maintenant.

Et que le deba continue !

Reportage de Jean-Fabrice Nativel

Association Caritatif

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