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Habitants des Chagos
13 juillet 2013, par
Pour raison géopolitique, on chasse les Chagossiens de leur archipel de l’océan Indien au temps de l’indépendance de Maurice. Depuis plus de 40 ans, ces îliens militent pour leur retour. Cette histoire méconnue et vécue comme un déchirement, le Groupe Réfugiés Chagos (GRC) a décidé de la faire connaître au monde. Début juillet, certains de leurs porte-parole étaient dans l’île pour cet objectif.
Avant leur expulsion de leur archipel à la fin des années 1960 et au début 1970, qui a entendu parler des Chagossiens ? Le gouvernement anglais les a déracinés de leurs atolls pour l’implantation d’une base militaire américaine sur l’une de ses îles : Diego Garcia. Il n’a fallu que quelques rotations pour les vider de leurs âmes.
Ce drame de la décolonisation, le Groupe Réfugiés Chagos — fondé dans les années 90 — a décidé de la dévoiler dans un tour du monde. L’une des toutes premières escales est notre île. En juillet à Saint-Denis, Saint-André, Saint-Paul et au Port, ils ont accueilli leurs frères et sœurs réunionnais et réunionnaises et les touristes pour un exposé illustré de photos sur ce déracinement. Olivier Bancoult, figure connue de ce mouvement et âgé de 4 ans au moment de cet exil forcé, et Sharon Sakir, entre autres, étaient leurs guides.
Nettoyées des habitants en quelques rotations
Les Chagos, ce sont une soixantaine d’îles coralliennes unies sur 60 km carrés. Toutes baignent dans le bleu azur de l’océan Indien à l’extrême Sud des îles Maldives et à 2.200 km de la République de Maurice. Les plus importantes d’entre elles sont Diego Garcia, Peros Banhos et les îles Salomon.
Ces îles découvertes par les Portugais au XVIème siècle accueillent les lépreux indésirables de l’île Maurice au XVIIIème siècle. En 1815, les Anglais les rattachent à l’île Maurice, et pendant plus d’un siècle, ces descendants d’Africains, de Maldiviens, d’Européens, d’Indiens vivent dans l’oubli absolu.
150 ans plus tard, on est à l’heure de l’indépendance de Maurice, colonie de la couronne britannique. Celle-ci se réveille et prend alors conscience de l’existence des Chagos, surtout de sa position géographique, donc stratégique dans l’océan Indien. On est en pleine Guerre froide et à la fin de celle du Vietnam.
Une stratégie géopolitique
Les États-Unis et la Grande-Bretagne s’allient pour contrer l’influence grandissante de l’URSS dans l’océan Indien et préserver leurs intérêts économiques et politiques. Cette puissance de l’Est dispose de nouvelles bases au Mozambique et en Somalie, tandis que l’Angleterre perd des points d’appui comme Aden, une du Yémen.
En 1965, une manœuvre de l’Angleterre auprès du 1er ministre mauricien Sir Seewoosagur Ramgoolam l’amène à renoncer à l’archipel des Chagos en échange de l’indépendance de Maurice et d’une compensation financière. L’affaire est conclue dans le silence. Cette même année, le 1er ministre anglais Harold Wilson crée les territoires britanniques de l’océan Indien (BOIT), formés entre autres des Chagos.
Dès cet instant et jusqu’en 1973, ce pays européen orchestre l’enlèvement des Chagossiens en quelques rotations de leur terre de naissance via la voisine Maurice — peu vers les Seychelles. L’Angleterre prend l’engagement de les reloger et de les indemniser. Au sein de la nouvelle république, dépaysés, ils se retrouvent dans les bidonvilles de la capitale, Port-Louis, au sein de la Cite-la-Cure et Roche.
Une base armée majeure
Dans les témoignages recueillis, force est d’observer qu’ils y mènent une vie de misère. L’adaptation y est difficile, et même jusqu’à ce jour. Certains se suicident ne supportant pas la séparation forcée. Le gouvernement mauricien les délaisse, la compensation, qui aurait dû servir à leur insertion, est vouée à d’autres projets.
L’archipel vidé de ses natifs, l’Angleterre loue en CDI aux États-Unis l’île de Diego Garcia. Sur ce paradis, ils élèvent une base militaire. Opérationnel, officiellement en 1973, “ce pied-à-terre” voit l’allongement de la piste d’atterrissage pour l’arrivée des bombardiers B52 et l’aménagement de la baie pour l’accueil des porte-avions et sous-marins. On agrandit l’entrepôt pour stocker plus de combustibles et d’armes. Aujourd’hui, on veut faire de cette zone un espace protégé, quel paradoxe ! Quelle mascarade ! Enfin…
“Confortablement” installée, l’armée de l’Oncle Sam bénéficie d’une base majeure pour intervenir lors des troubles en Iran, de la guerre Iran-Irak, prise des otages américains à l’Ambassade de Téhéran, guerre du Golf, la guerre en Afghanistan, et de l’arrestation de Ben Laden (?), etc.
Quel mépris !
Vous l’avez compris, on a déraciné des êtres humains pour ça ! Comme quoi la fin justifie les moyens. Pourtant, les Chagossiens ne se laissent pas faire. Regroupés en associations, dont le GRC, ils mènent des actions pacifiques (manifestations, grèves de la faim, signatures de pétitions, etc.) pour leur retour aux atolls avec des hauts et des bas, et des débats. En 2000, la Haute Cour de Londres leur donne raison et ordonne leur retour.
Vous connaissez la suite… rien ne change bien que Maurice revendique cet archipel. On tâtonne, on avance, on recule pour mieux préserver ses propres intérêts. Et celui des Chagossiens, vous y pensez, les chefs du monde ? Certes, ils ont eu un droit de visite de leur île — le comble —, à l’exception de Diego Garcia bien entendu.
Quel déchirement pour un groupe d’exilés de voir leur terre méconnaissable ! Vous vous rendez compte du mépris que vous avez envers eux, de l’humiliation que vous leur faites ! Et vous osez même en faire une zone marine ! C’est tout simplement une nouvelle mesure leur interdisant un éventuel retour ! Vous êtes cruels !
Reportage JFN
Une opération simple Selon le journal mauricien “Le Militant” du 20 octobre 1975, « la procédure d’expulsion fut simple : le capitaine du bateau qui ravitaillait les îles chaque trois mois n’apporta plus de ravitaillement et les habitants n’eurent pas d’autres choix que d’obéir aux ordres d’évacuation donnés par le capitaine du bateau ». • Source : http://ww.cairn.info/revue-politique-africaine-20051-page-151.htm |
Le mot de la Rédac’
Un archipel vidé de ses âmes
Les atolls des Chagos dans l’océan Indien ont été vidés de leurs îliens par l’Angleterre afin d’implanter une base armée américaine à la fin des années 1960, début 1970. Destination pour les exilés, les bidonvilles de Port-Louis, la capitale de Maurice devenue indépendante le 12 mars 1968. Ce drame de la décolonisation, le Groupe Réfugiés Chagos a décidé de le clamer au monde. Et depuis une quarantaine d’années, ils réclament leur retour sur l’archipel.
Deux adresses pour nous transmettre vos invitations, photos, livres, CD, etc. : [email protected] ou Rogar 6 rue du général Émile Rolland B.P. 1016 – 97828 Le Port Cedex
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