Hommage à Paul Vergès à l’occasion de la date anniversaire de sa naissance

« Vive la pensée de Paul Vergès et vive La Réunion »

6 mars 2024, par Manuel Marchal

Ce 5 mars, la salle Rwa Kaf de Sainte-Suzanne a accueilli la conférence de presse présentant la 5e édition de la Marche réunionnaise pour le climat et la biodiversité, suivie d’un hommage à Paul Vergès, militant contre les injustices et de l’action climatique jusqu’à son dernier jour. Maurice Gironcel, membre du secrétariat du PCR et maire de Sainte-Suzanne intervint suivi par Elie Hoarau, président du PCR. Cet hommage se conclut par le vernissage d’une exposition rappelant l’action de Paul Vergès et intitulée « Au nom de la terre, un héritage en lumière ».

Un nombreux public a participé hier à un double événement à la salle Rwa Kaf de Sainte-Suzanne. Ce fut tout d’abord la présentation de la 5e édition de la Marche réunionnaise pour le climat et la biodiversité organisée par la Ville de Sainte-Suzanne et ses partenaires (SIDELEC, CINOR, Département et Région) en présence de son parrain, Danyèl Waro.
Puis un hommage fut rendu à Paul Vergès au travers des interventions de deux dirigeants communistes : Maurice Gironcel, membre du Secrétariat du PCR et Elie Hoarau, président du Parti.

Parmi le public figuraient des représentants de plusieurs Sections PCR venues de différentes régions de l’île, du Secrétariat du PCR, ainsi que des compagnons de route de Paul Vergès comme Raymond Lauret, qui fut son premier adjoint à la Mairie du Port, ou Michel Séraphine, ancien secrétaire général de la CGTR Ports et Docks.

L’action politique de Paul Vergès à La Réunion débuta à Sainte-Suzanne

« Bâtir l’avenir pour Paul Vergès s’était anticiper et prévoir, pour préparer La Réunion du million d’habitants. La démographie était pour lui le déterminant de toutes les politiques publiques à conduire », rappela Maurice Gironcel, « son parcours politique est dès l’origine guidé par la lutte contre les injustices ». Ce parcours à La Réunion commença en 1955, à Sainte-Suzanne, pour la survie de l’usine sucrière de Quartier-Français.
« Dès les années 70, alors que l’écologie importait peu dans le débat politique, il avait instigué la réflexion au niveau du Parti Communiste Réunionnais sur la nécessité de développer les énergies renouvelables », poursuivit-il, « le plan de survie érigé en 1975 place pour la 1ère fois cette question au rang des priorités du développement de l’île ».

Mairie du Port, Région et Sénat terrains de ses actions

Maurice Gironcel revint sur le travail mené par Paul Vergès au Port, plaçant la ville sur « une nouvelle trajectoire en 1971 en transformant la plaine des galets en une ville plus verte, arborée et au confort thermique plus soutenable ». « Ses 2 mandatures à la Région marqueront l’île de projets phares en matière écologique : la création en 2000 de l’ARER, l’agence Régionale pour le développement des Énergies Renouvelables, la mise en œuvre de l’agenda 21, du PRERURE, l’engagement de la route des Tamarins et la plantation de 600 000 pieds endémiques », ajouta le dirigeant PCR. Le tram train et l’autonomie énergétique pour 2025 étaient alors deux projets phares.
Maurice Gironcel évoqua également les actions de Paul Vergès, sénateur : vote à l’unanimité de sa proposition de loi faisant de la lutte contre le réchauffement climatique une priorité nationale, premier président de l’ONERC jusqu’à son décès en 2016.
« Pour ma part je retiendrais surtout de Paul Vergès qu’il nous laisse un héritage inestimable. Grâce à lui nous savons d’où nous venons, qui nous sommes. Il nous a permis de développer une conscience réunionnaise », ajouta Maurice Gironcel avant de conclure : « nous sommes fiers d’être Réunionnais et en tant qu’être humain nous sommes tous égaux et interdépendants avec les autres peuples du monde. Aussi, quand Paul Verges déclare qu’« Il est temps de fonder une civilisation responsable », c’est par ces mots d’une très grande profondeur que je conclurai mon intervention ».

« Paul Vergès est arrivé et a dit soyons fier d’être un peuple réunionnais »

Elie Hoarau indiqua tout d’abord que le 5 mars est la date anniversaire de la naissance de Paul Vergès, et de deux autres grands militants : Roland Robert et Eugène Rousse.
« Nous sommes redevables des combats de Paul Vergès », déclara le président du PCR, car l’ancien dirigeant permit « l’éveil des esprits sur la gravité de changement climatique ». Elie Hoarau invita à tirer des leçons au travers de l’exposition consacrée à Paul Vergès.
La crise climatique nécessite d’adapter ses comportements, mais surtout de « dénoncer les modes de production destinés à enrichir quelques sociétés » au lieu de viser au progrès de l’humanité.
Elie Hoarau insista sur « une chose essentielle » de l’action de Paul Vergès. « L’essentiel de notre histoire, c’était l’esclavage, le colonialisme, l’engagisme, autant de crimes contre l’humanité », rappela-t-il, « on était rien ». Le Réunionnais était en effet constamment rabaissé, sa langue niée et sa culture méprisée.
« Paul Vergès est arrivé et a dit soyons fier d’être un peuple réunionnais. A partir de là, tout a changé ». C’est là que se situe un apport fondamental de Paul Vergès qu’il appartient de faire fructifier.

Se mettre d’accord sur un projet global pour La Réunion

Pour cela, Elie Hoarau rappela l’importance pour les Réunionnais de se mettre d’accord sur un projet global, base de la négociation d’une loi programme avec le gouvernement. La Martinique, la Guadeloupe, la Guyane et Mayotte sont déjà arrivés à cette étape. Elle est illustrée par un projet de « Loi Mayotte » par exemple.
Il incombe donc aux Réunionnais d’« être responsable et de passer à l’action pour respecter le message de Paul Vergès ».
« Paul Vergès n’appartient pas à un parti ou à un clan, Paul Vergès appartient à La Réunion et à son histoire », souligna le président du PCR qui conclut : « soyons fidèles à l’esprit de Paul Vergès. Vive la pensée de Paul Vergès et vive La Réunion ».
Ces deux interventions furent suivies par une minute de silence pour saluer la mémoire de Paul Vergès.

Vint ensuite une performance des jeunes du centre aéré de l’ancienne école Emile Bertin. Avec Danyèl Waro, ils interprétèrent « Petit escargot ».
Un film fut ensuite projeté, il rappela l’action de Paul Vergès dans la lutte anti-coloniale et contre la crise climatique.

La conclusion fut l’inauguration de l’exposition « Au nom de la terre, un héritage en lumière » par les représentants des organisateurs de la 5e Marche réunionnaise pour le climat et la biodiversité et son parrain, Danyèl Waro, aux côtés d’Elie Hoarau, président du PCR.

M.M.

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