Journée mondiale de la Santé

Protéger la santé face au changement climatique

25 avril 2008

C’était le mot d’ordre de la Journée mondiale de la Santé 2008, le 7 avril dernier. En effet, de très nombreuses données montrent que l’activité humaine influe sur le climat mondial, avec de graves répercussions pour la santé publique. Les phénomènes météorologiques catastrophiques, les variations du climat qui perturbent l’approvisionnement en nourriture et en eau, les caractéristiques nouvelles des flambées de maladies infectieuses et les maladies émergentes liées à la modification des écosystèmes sont autant d’éléments associés au réchauffement de la planète, qui engendrent des risques pour la santé. Nous assistons déjà aujourd’hui aux émeutes de la faim partout dans le monde et notamment dans les pays les plus pauvres. Ce sont ces populations fragiles qui sont les premières touchées par ce fléau mondial. Des moyens existent aujourd’hui pour atténuer ce phénomène, mais il est primordial de réagir vite.

Le changement climatique a déjà de fortes répercussions sur la santé, telles que l’augmentation du nombre de décès dus aux vagues de chaleur et aux catastrophes naturelles, comme les inondations, ou la modification les caractéristiques des maladies à transmission vectorielle parfois mortelles, comme le paludisme.
Selon le Directeur général de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), le Dr Margaret Chan, le changement climatique aura une incidence, d’une manière extrêmement négative, sur certains des déterminants de la santé qui revêtent le plus d’importance, comme la nourriture, l’air et l’eau. Ce sont les régions dans lesquelles l’infrastructure sanitaire est insuffisante, pour l’essentiel dans les pays en développement, qui auront le plus de mal à se préparer et faire face sans assistance à la situation.

Ce sont les pauvres qui seront le plus durement touchés

Les êtres humains sont déjà exposés aux effets de maladies sur lesquelles le climat a une influence et qui provoquent déjà des millions de décès. Ainsi, la malnutrition provoque plus de 3,5 millions de décès par an, les maladies diarrhéiques plus de 1,8 million et le paludisme près de 1 million.
Les exemples qui suivent nous donnent un aperçu de ce que sera notre avenir :

- Canicule en Europe en 2003 : Les estimations semblent indiquer que la canicule de l’été 2003 a provoqué le décès d’environ 70.000 personnes de plus que la normale.

- Fièvre de la Vallée du Rift en Afrique : Les flambées importantes de cette maladie sont généralement associées aux pluies, dont la fréquence devrait augmenter sous l’effet du changement climatique.

- Ouragan Katrina en 2005 : Cet ouragan a fait plus de 1.800 morts et a entraîné le déplacement de milliers d’autres personnes. L’infrastructure sanitaire a aussi été sévèrement touchée ; en effet, plusieurs établissements ont été détruits dans la région.

- Paludisme sur les hauts plateaux de l’Est africain : Ces 30 dernières années, l’augmentation des températures a également créé des conditions plus propices à la présence de populations de moustiques dans la région, et donc à la transmission du paludisme.

- Épidémies de choléra au Bangladesh : Ces épidémies sont étroitement liées aux inondations et à l’insalubrité de l’eau.
Les effets du climat sur la santé humaine ne seront pas également ressentis sur toute la planète. Les populations des pays en développement, notamment celles des petits États insulaires, des zones arides ou de haute montagne, et des zones côtières densément peuplées sont considérées comme particulièrement vulnérables.

Il faut agir dès à présent

Sur le plan scientifique, des incertitudes persistent quant au risque et à la date d’apparition d’un changement climatique brusque et catastrophique si les températures continuent à augmenter. Il est donc urgent de commencer à agir dès maintenant pour stabiliser le climat en prenant des mesures énergiques d’atténuation en même temps que des mesures d’adaptation pour éviter tout accroissement des maladies que pourra provoquer le changement climatique. Il est indispensable que le secteur de la santé participe pleinement aux processus nationaux et internationaux d’atténuation et d’adaptation.
Même s’il sera difficile d’inverser les conséquences sanitaires du changement climatique en quelques années ou en quelques décennies. On peut cependant éviter ou limiter nombre d’entre elles. Il existe des mesures connues pour réduire l’exposition au changement climatique ainsi que les effets de celui-ci. Par exemple, la lutte anti-vectorielle, la diminution de la pollution due aux transports, l’utilisation efficace des terres et la gestion de l’eau sont autant de mesures bien connues qui ont fait leur preuve et sont utiles.
De plus, nombre des mesures nécessaires pour éviter le changement climatique ont des effets bénéfiques pour la santé. Par exemple, l’utilisation croissante des bicyclettes et des transports publics au lieu des voitures particulières dans les pays industrialisés réduira les émissions de gaz à effet de serre. Avec l’amélioration de la qualité de l’air qui en résultera, il y aura une diminution des problèmes respiratoires et une réduction des décès prématurés. L’augmentation de l’activité physique, due à la marche et à l’usage du vélo, peut faire diminuer l’obésité et les maladies qui y sont liées.

Mener des politiques de santé publique contre les changements climatiques

Heureusement, une grande partie de ces risques pour la santé peut être évitée grâce aux programmes et interventions sanitaires existants. En ce sens, l’OMS soutient les Etats membres dans leur action visant à protéger la santé publique contre les effets du changement climatique et est le porte-parole du secteur de la santé dans la riposte globale du système des Nations Unies à ce défi planétaire.
Ainsi, pour tenter de faire face à cette situation, l’OMS coordonne et soutient des travaux de recherche et des évaluations sur les mesures les plus efficaces pour protéger la santé face au changement climatique, notamment pour les populations vulnérables telles que les femmes et les enfants vivant dans les pays en développement, et conseille ses Etats membres sur les modifications à apporter à leur système de santé pour protéger leur population.
L’OMS et ses partenaires, dont le Programme des Nations Unies pour l’Environnement, l’Organisation pour l’Alimentation et l’Agriculture et l’Organisation météorologique mondiale, conçoivent actuellement un plan de travail et un programme de recherche pour mieux estimer l’ampleur et la nature de la vulnérabilité en matière sanitaire et recenser des stratégies et des outils pour préserver la santé. L’OMS reconnaît la nécessité urgente qu’il y a à soutenir les pays pour qu’ils trouvent les moyens de surmonter les difficultés. L’amélioration des systèmes de surveillance et de prévision et le renforcement des services de santé élémentaires peuvent permettre de protéger la santé. Dans les années à venir, l’OMS collaborera étroitement avec ses Etats membres pour trouver des moyens efficaces d’adaptation au changement climatique et d’atténuation de ses effets sur la santé.

Sophie Périabe


Les pays riches doivent assumer les coûts sanitaires du changement climatique

Chaque année, environ 800.000 personnes meurent de causes attribuables à la pollution de l’air en milieu urbain. Les dernières décennies du 20ème siècle ont également été marquées par la réémergence et la propagation régionale de nombreuses infections liées au climat, telles que le choléra ou la fièvre de la Vallée du Rift en Afrique, et la fièvre dengue en Amérique latine et en Asie du Sud, selon le rapport de l’OMS. Ces épidémies peuvent causer d’importantes pertes économiques. Par exemple, l’épidémie de choléra qui s’est déclarée au Pérou, en 1991, a coûté environ 770 millions de dollars, et l’épidémie de peste de 1994 en Inde, 1,7 milliard de dollars.
Les pays, essentiellement ceux en voie de développement, pourraient dépenser entre 6 et 18 milliards de dollars par an d’ici à l’an 2030 pour couvrir les coûts supplémentaires des services de santé, occasionnés par le changement climatique, selon des recherches indépendantes citées par un responsable de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). C’est pourquoi, les pays riches, responsables du réchauffement climatique, devraient contribuer à couvrir ces frais de santé supplémentaires.


Voici ce que le Président de l’ONERC déclarait dans son discours d’ouverture de la conférence sur le Climat en Martinique le 11 décembre 2006 :

« La dérive du climat annonce des désordres colossaux (..) La question du réchauffement climatique n’est plus une stricte question environnementale. Elle est devenue une question de sécurité, de sécurité collective qui au même titre que le terrorisme conditionnera la stabilité mondiale(..) A-t-on bien conscience que les graves fléaux qui affectent déjà la planète comme les guerres, la pauvreté, l’accès à l’eau et aux ressources risquent de s’en trouver aggravés ? (..) Comment ne pas être interpellé par les chiffres du FAO qui annoncent des famines ? Les chiffres donnent le vertige : il faudra avant 2050 doubler la production agricole pour nourrir la population de la planète, soit un milliard de tonnes de céréales de plus par an c’est-à-dire 50% de plus que la production actuelle. »Paul Vergès

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