Congrès mondial de la Nature de l’UICN

L’UICN et Microsoft établissent un partenariat unique pour lutter contre l’extinction des espèces

13 septembre 2012, par Cinthia Fontaine

Dans un communiqué commun daté du 11 septembre 2012 au Congrès mondial de la nature de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature) qui se tient actuellement en République de Corée, Microsoft et l’UICN ont annoncé la conclusion d’un partenariat entre eux pour étoffer l’information disponible sur la Liste rouge des espèces menacées™ de l’UICN. Par cette collaboration, Microsoft devient la première entreprise à faire partie du Partenariat de la Liste rouge de l’UICN.

« La Liste rouge de l’UICN constitue le point de départ des actions de conservation. De nombreuses espèces ont été sauvées de l’extinction par des programmes de conservation fondés sur une science éprouvée », déclare Jane Smart, Directrice du Programme mondial de l’UICN pour les espèces. Dans le cadre de ce partenariat, Microsoft fournira son savoir scientifique ainsi que ses nouvelles technologies, ce qui permettra de parvenir à une appréciation plus précise des menaces d’extinction actuelles et futures des espèces animales, végétales et fongiques du monde, et de définir ainsi de meilleurs cadres de politique de conservation. Ce nouveau partenariat consacre les perspectives de travail en commun que les deux organisations ont entrepris d’explorer en 2010, Année internationale de la Biodiversité.
« Le siècle présent sera défini, à tout le moins, par notre aptitude à affronter les défis écologiques et environnementaux sans précédent de notre planète », déclare le Professeur Stephen Emmott, Responsable Science informatique de Microsoft. « Cela va impliquer que les ONG, gouvernements, universités et entreprises établissent de nouveaux genres de partenariats, des nouveaux genres de sciences et de scientifiques et des nouveaux genres de technologies. Notre partenariat avec l’UICN, dirigé par le Dr Lucas Joppa, un écologiste renommé basé dans mon laboratoire, est un exemple pionnier de cette combinaison ».
Microsoft a dans la semaine dévoilé une nouvelle application logicielle qui représente le premier fruit de ce partenariat. Grâce à elle, les utilisateurs pourront interroger et cartographier des informations de la Liste rouge de l’UICN, ce qui permettra à cette dernière de saisir une information spatiale sur des menaces à des espèces précises. Développé par le Laboratoire de sciences informatiques de Microsoft à Cambridge avec l’appui graphique de chercheurs à DigiLab à l’Université des Arts décoratifs de Londres, ce nouveau logiciel permettra également au Laboratoire d’utiliser les données générées via l’application pour développer la modélisation de ses profils et processus de biodiversité afin de définir des priorités de conservation et de contribuer à l’élaboration de paramètres de mesure extensibles pour assurer le suivi de la santé des écosystèmes.
« Le fait de disposer d’un laboratoire de recherche combinant les contributions de scientifiques de stature mondiale à celles de développeurs de logiciels rend Microsoft unique. Cette approche a amené l’UICN à solliciter notre expertise et à renforcer les liens entre les deux organisations », déclare Frank McCoster, responsable des comptes mondiaux stratégiques chez Microsoft.
La Liste rouge de l’UICN est la source d’information la plus complète sur la situation des espèces animales, végétales et fongiques du monde au regard de la conservation. À ce jour, plus de 63.000 espèces ont été évaluées et les résultats sont troublants : 41% des amphibiens, 33% des coraux formant des récifs, 25% des mammifères et 13% des oiseaux de la planète sont menacés d’extinction.
« L’UICN est l’intendante d’une grande quantité de connaissances spécialisées et notre collaboration avec Microsoft nous permettra de disposer d’un volume toujours croissant de données à jour et précises dont pourront bénéficier les écologistes et autres spécialistes », déclare Simon Stuart, Président de la Commission de l’UICN sur la survie des espèces. « La qualité des données environnementales revêt une importance capitale et nous pensons que ce partenariat contribuera à la protection d’espèces menacées à travers le globe ».

Les 100 espèces les plus menacées du monde : sont-elles sans prix ou sans valeur ?

Le caméléon de Tarzan, le bécasseau à spatule et le paresseux pygmée à trois doigts se situent tous en tête d’une nouvelle liste des espèces les plus proches de l’extinction, publiée par la Société zoologique de Londres (ZSL) et l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature).

Pour la toute première fois, plus de 8.000 scientifiques appartenant à la Commission de sauvegarde des espèces (CE) de l’UICN se sont rassemblés pour identifier 100 des espèces d’animaux, de plantes et de champignons les plus menacées de la planète. Cependant, les écologistes craignent qu’on ne fasse rien pour empêcher leur extinction parce qu’aucune de ces espèces ne procure des avantages évidents à l’humanité.

« De plus en plus, la communauté des donateurs et le mouvement écologique ont tendance à épouser la thèse de “l’utilité de la nature pour les humains”, selon laquelle les espèces et les habitats sauvages sont appréciés et hiérarchisés en fonction des services qu’ils peuvent rendre aux populations », déclare le Professeur Jonathan Baillie, Directeur de la conservation de la ZSL. « De ce fait, il est devenu toujours plus difficile pour les écologistes de protéger les espèces les plus menacées de la planète. Il nous incombe de prendre une décision morale et éthique importante : Ces espèces ont-elles le droit de survivre, ou pouvons-nous nous permettre de les laisser aller jusqu’à l’extinction » ? Tel est le thème du rapport Priceless or Worthless (“Sans prix ou Sans valeur ?”) présenté mardi au Congrès mondial de la nature de l’UICN, qui se tient actuellement en République de Corée. Cette publication vise à rehausser l’intérêt accordé à la protection de ces créatures « sans valeur » dans les programmes de conservation établis par l’ensemble des ONG actives dans ce domaine.

« Toutes les espèces figurant sur la liste sont uniques et irremplaçables. Si elles disparaissent, aucune somme d’argent ne les fera renaître », déclare Ellen Butcher de ZSL, co-auteur du rapport. « Cependant, si nous prenons des mesures immédiates, nous pouvons leur donner de bonnes chances de survie. Mais pour cela, nous avons besoin d’une société qui souscrive à la position éthique voulant que toutes les espèces aient le droit inhérent d’exister ».

Leur déclin a pour l’essentiel été causé par les humains, mais dans presque tous les cas, la communauté scientifique estime que leur extinction peut encore être évitée si on leur consacre des efforts de conservation bien ciblés. Ces 100 espèces se trouvant dans 48 pays seront les premières à disparaître complètement si rien n’est fait pour les protéger.

SOS - Save Our Species, est un partenariat mondial animé par les principales organisations de la conservation en vue de mobiliser de nouvelles sources de financement pour protéger des espèces menacées, leurs habitats et les populations qui en dépendent. En adhérant à SOS, des gouvernements, des fondations, des entreprises et des particuliers fortunés peuvent unir leurs forces et faire en sorte que les espèces mentionnées dans cet ouvrage puissent prospérer à nouveau.


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année

La kaz Tikok

23 avril, par Christian Fontaine

Promié tan, la kaz bann Biganbé navé dé piès minm parèy sad bann Maksimin, soman té kouvèr an tol. Malérèzman, siklone 48 la ni, la lèv lo ti (…)


+ Lus