Greenpeace

Pour protéger la ressource marine, il faut promouvoir la pêche durable

16 mai 2013

Après une campagne de deux mois dans l’océan Indien, l’“Esperanza”, un des bateaux de la flotte de Greenpeace, a fait escale au Port les 8 et 9 mai 2013. Pendant deux jours, le public était invité à visiter le bateau et à rencontrer les membres de l’organisation écologiste.

L’“Esperanza”.
(photos CF)

La file était longue sur le quai du port Ouest pour cette première visite de l’“Esperanza” à La Réunion.

Le bateau effectue sur deux mois une mission d’enquête sur les problèmes de la surpêche au thon et les méthodes de pêche industrielles dans l’océan Indien. Cette campagne est le prolongement de celles menées auparavant sur le thon rouge. L’océan Indien représente 25% de la pêche mondiale du thon. C’est la 2ème mission menée par Greenpeace dans l’océan Indien après celle du “Rainbow warrior” en 2012.

Les Réunionnais ont répondu présents à l’invitation de Greenpeace.

Observer et documenter

L’“Esperanza”, parti du Sri Lanka, a poursuivi sa route et a pu constater des activités de pêche illégales dans la réserve marine des Chagos. Le but de la mission était d’observer, s’il y a lieu, des activités de pêche illégales et d’en alerter les autorités compétentes. Le voyage s’est poursuivi sur le canal du Mozambique après une brève escale technique à Diego Suarez. Le canal du Mozambique est un de lieu de pêche des thoniers senneurs français et espagnols toujours dans un objectif de documentation. Il existe 18 navires français de cette sorte dans l’océan Indien. C’est difficile de repérer les bateaux de pêche illégale, mais la présence sur site permet de mieux connaitre les pratiques utilisées. Par exemple, sur les navires taïwanais, l’équipage souvent indonésien reste une année en mer sans escale. Le bateau est directement ravitaillé et déchargé en mer.

Ce zodiac peut être mis à l’eau en quelques minutes.

L’“Esperanza” a permis de faire une action sur un navire coréen pêchant illégalement dans les eaux du Libéria. Le navire n’a pas pu décharger sa cargaison aux Seychelles et, grâce à l’action conjuguée des petits pécheurs mauriciens et du navire de Greenpeace, n’a pas pu non plus décharger à Maurice.

Greenpeace a loué cet hélicoptère pour mieux répondre aux besoins de la mission.

La mission a permis de prouver des transbordements en mer. Un gros cargo congélateur demeure en station fixe dans l’océan et des palangriers essentiellement asiatiques viennent transférer le poisson et se ravitailler. C’est une action totalement illégale contre laquelle l’organisation se bat, car elle empêche tout contrôle et traçabilité de la pêche. Elle rend inutile la solution des quotas.

François Chartier, responsable de la communication pour Greenpeace France.

Surcapacité et méthodes destructives de la pêche industrielle

Pour Greenpeace, il faut stopper la pêche industrielle telle qu’elle est pratiquée, car elle est destructive. Les thoniers senneurs installent en mer des DCP dérivants suivis par balises GPS. Si le principe est le même que les DCP côtiers que nous connaissons à La Réunion, la méthode de pêche est totalement différente. Sur nos côtes, les DCP et les méthodes de pêche sont sélectives. Les méthodes industrielles, en utilisant d’énormes filets, ramassent à la fois le thon qu’ils veulent pêcher, mais aussi toutes les espèces de la biodiversité, avec évidemment énormément de perte et de rejets. Un palangrier peut pêcher jusqu’à 700 tonnes de poisson par saison de pêche, quant aux thoniers, ils ont une capacité annuelle de 600 tonnes. Pour un ordre de grandeur, la totalité de la petite pêche annuelle de La Réunion représente 3.000 tonnes. On rencontre le problème inquiétant de la surcapacité à la fois des bateaux, mais aussi de leurs nombres par rapport à la ressource. C’est d’autant plus inquiétant que malgré cette surcapacité effective, les industriels continuent à armer des bateaux. Il faut absolument renverser cette tendance.

Interdire les DCP flottants

Greenpeace préconise une interdiction totale de la pêche avec les DCP dérivants tout en étant conscient que l’on ne peut pas changer cela du jour au lendemain au vu des enjeux techniques et industriels. Mais ce peut être aussi une demande des consommateurs et de l’industrie de transformation comme cela s’est fait en Angleterre où les conserves de thon ne contiennent plus de pêche avec DCP flottants.

La visite de l’“Esperanza” était aussi l’occasion de rencontrer les pêcheurs artisanaux et industriels de La Réunion et de Maurice afin de faire avancer le fond du sujet, les problématiques de la filière pêche. « Nous nous sommes aperçus avec plaisir que les pêcheurs artisanaux qui rencontrent de nombreuses difficultés dues à la baisse de la ressource côtière étaient dans l’ensemble d’accord avec nous », a souligné le responsable de la communication pour Greenpeace France, François Chartier. C’est une ressource qui est en danger si on n’agit pas aujourd’hui. Après La Réunion, le bateau fait une escale à Madagascar.

CF

Un groupe local Greenpeace à La Réunion

L’escale de l’“Esperanza” à La Réunion avait une double importance puisque pour cette occasion, une antenne locale de l’organisation a été créée. C’est une double première puisque c’est la seule de l’océan indien et la première antenne dans un Département d’Outre-mer.

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