Enseignement

La F.S.U. dénonce une « mascarade médiatique »

À propos du débat sur l’École

22 novembre 2003

Qui peut croire que le gouvernement soit capable de remettre en cause les mesures qu’il a commencé de mettre en œuvre dès le début de cette année et qui ont été à l’origine du puissant mouvement d’opposition qui a rassemblé tous les partenaires de l’École ?
Ces objectifs de démantèlement de l’Éducation nationale, de désengagement de l’État (en particulier budgétaire) aux dépens des collectivités territoriales, de liquidation des services publics et de privatisation du système scolaire et universitaire se traduisent par une profonde remise en cause des principes d’égalité, de solidarité et de laïcité auxquels tous les usagers de l’École sont profondément attachés.
Les conditions de cette rentrée scolaire, qui a vu le nombre d’adultes devant les élèves diminuer - à l’occasion du remplacement des maîtres d’internat, des surveillants d’externat et des aides-éducateurs par les assistants d’éducation (nouvelle catégorie de personnels précaires) -, le projet de budget 2004 (avec des milliers de suppressions de postes dans l’Éducation nationale), le maintien de la décision de transfert des personnels TOS (et des médecins scolaires ?..), le recours croissant à l’emploi précaire, le refus de mettre en place un plan de rattrapage pour La Réunion, montrent clairement que ce gouvernement n’a nullement l’intention de tenir compte de ce pourquoi des centaines de milliers de citoyens se sont mobilisés.
Qui peut croire que les problèmes de l’École, qui, depuis plusieurs décennies, ont déjà fait l’objet de milliers d’heures de réflexion et de dizaine d’études et de rapports, vont miraculeusement trouver des solutions après quelques heures de débat organisé dans des conditions pour le moins contestables ?
La FSU n’a pas l’habitude de refuser le dialogue et, depuis sa création, fait des propositions concrètes pour améliorer le fonctionnement du système éducatif. Le gouvernement prétend prendre en compte des dizaines de milliers de contributions (forcément contradictoires). Qui déterminera leur degré de représentativité ? Une opinion individuelle exprimée sur le forum du ministère aura-t-elle le même poids que celle d’une organisation de plusieurs centaines de milliers de parents ou de personnels de l’Éducation nationale ?
La vérité, c’est que cette procédure pseudo-démocratique n’est qu’un prétexte et n’a qu’un but : cautionner une politique rétrograde en matière d’éducation.
C’est pourquoi la FSU, conformément à l’opinion très majoritaire des usagers de l’École, appelle les personnels de l’Éducation nationale à ne pas cautionner, par leur présence, cette mascarade médiatique. Ils utiliseront ces lieux de rassemblement pour dénoncer en début de séance les mauvais coups du gouvernement et rappelleront haut et fort leurs attentes quant au devenir du service public d’éducation auquel, comme tous les citoyens de ce pays, ils sont indéfectiblement attachés.
Nous appellerons tous les participants aux réunions le 22 novembre à prendre conscience qu’ils serviront d’alibi à un gouvernement qui ne pense qu’à faire passer en force des réformes déjà décidées, que les modalités même d’organisation de ce débat en altèrent la sincérité, et que le vrai débat ne peut se réduire à deux séances de trois heures ou à un cadre institutionnel unique d’un mois.
Enfin, la FSU appellera à une mobilisation unitaire et massive pour le 6 décembre prochain, par un préavis de grève et des manifestations à Saint-Pierre et à Saint-Denis.


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