Proposer aux collectivités réunionnaises de participer à l’installation de 280000 centrales électriques photovoltaïques principalement dans les quartiers pauvres en 7 ans. Cette proposition de la Section PCR de Saint-Denis a été présentée hier aux médias.
Elle fait suite à l’assemblée générale de la Section, rappelle Julie Pontalba. A Saint-Denis, les communistes ont « un thème qui tient à cœur : la lutte contre la grande pauvreté ». Aux dernières municipales, la participation du PCR à l’union s’est notamment faite sur cette base.
L’évolution technologique donne un outil pour lutter contre les augmentations successives du prix de l’électricité à La Réunion décidée par les pouvoirs publics : +45 % en 2 ans.

Quand le pouvoir politique augmente considérablement le prix d’un produit de première nécessité

Ary Yée Chong Tchi Kan rappelle que les prix des marchandises dans le privé découlent d’un marché. Mais « l’autre aspect ce sont les décideurs politiques élus par le peuple. Ils décident et le peuple paie les conséquences des décisions », souligne-t-il avant de soulever une contradiction : « parler de lutter contre la vie chère et en même temps augmenter les prix de l’électricité, de l’eau, du traitement des déchets, du transport, des logements et donner la possibilité de spéculer sur le foncier avec les déclassements de terrain. C’est une réflexion qui dépasse Saint-Denis et concerne tous les Réunionnais ».

Les collectivités interpellées

L’an dernier, la section avait lancé une campagne contre l’augmentation du prix de l’électricité. La Section PCR de Saint-Denis avait indiqué que l’autoconsommation protège des augmentations. « Selon EDF, 4100 centrales photovoltaïques étaient installées en août dernier. C’est possible et cela rapporte ».
« Comment tous les abonnés pourraient bénéficier d’un tel coup de main ? Soleil i lève pour tout le monde tout le monde peut en profiter », rappelle Ary Yée Chong Tchi Kan
Les collectivités ont été interpellées pour participer à la réduction de la facture d’électricité en utilisant la technologie solaire chaque jour moins chère. La proposition était d’inscrire cette question dans les orientations budgétaires 2024, un débat sans vote à partir duquel sera construit le budget primitif. Mais aucune collectivité de ne l’a fait.
Les hausses successives de ces deux dernières années ont ensuite été rappelées :
4 % février 2022 (décision prise en décembre 2023 avant la guerre en Ukraine) ;
15 % en février 2023 ;
10 % en août 2023 et
10 % en février 2023.
C’est une hausse cumulée de 45 %, les collectivités peuvent-elles spectatrices de l’aggravation de la situation subie par les Réunionnais ?

Le précédent succès du fonds de soutien à l’équipement en chauffe-eau solaires

Cette situation rend crédible la possibilité d’aller vers l’autoconsommation d’électricité solaire. Ceci permet une alimentation sécurisée, notamment lors des cyclones, et baisse de 80 % de la facture d’électricité d’après les publicités de différentes opérateurs. Autrement dit, « nous pouvons produire de l’électricité et n’allons pas nous en priver ».
Ary Yée Chong Tchi Kan rappelle comment l’usage des chauffe-eau solaires s’est développé à La Réunion. Sous la présidence de Paul Vergès, la Région Réunion avait créé un fonds pour aider les familles nécessiteuses à s’équiper. Le bénéficiaire devait seulement s’acquitter de 10 euros de reste à charge par mois en attendant d’être propriétaire de l’installation. La Réunion se couvrit alors rapidement de plus de 100 000 chauffe-eau solaire. C’était un nombre plus important qu’en France.
Pourquoi ne pas s’inspirer d’un tel dispositif pour les centrales photovoltaïques ?

Réaliser l’ODD 1 : éradiquer la grande pauvreté à La Réunion

La Section PCR de Saint-Denis rappelle que l’éradication de la grande pauvreté d’ici 2030 est l’objectif de développement durable numéro 1. La proposition de la Section de Saint-Denis vise à faire entrer les pauvres dans une production de richesse : grâce au soleil, ils pourront devenir producteurs d’électricité.
Pour les 7 années à venir, les communistes dionysiens proposent aux pouvoirs publics de soutenir 280000 installations soit 40000 par an. Afin d’atteindre cet objectif, un GIE regroupant les installateurs pourra être créé. C’est un gisement d’emplois dans un pays gravement touché par le chômage.
L’installation sera la propriété d’un particulier ou d’une coopérative d’habitants qui deviendront ainsi des producteurs d’électricité.

Les habitants des quartiers pauvres deviendront producteurs d’électricité

Cette opération pourra être géographiquement ciblée sur les quartiers pauvres identifiés par l’INSEE. « Les factures vont baisser et les habitants participent à la production ».
D’ailleurs la loi évolue pour obliger les sociétés privées à couvrir les parkings. Pourquoi ne pas équiper les parkings des établissements scolaires appartenant à la Région, au Département et aux communes ? La richesse produite sera gérée en lien avec les habitants voisins qui pourront se connecter à un parking équipé d’ombrières photovoltaïques.

« La population va s’emparer du débat »

24 maires, ainsi que les présidents du Département et de la Région sont des décideurs dans ce domaine. « 26 personnes peuvent se mettre d’accord pour examiner la faisabilité » de cette proposition.
En attendant, la Section PCR de Saint-Denis alimentera une campagne d’explication en donnant la parole à ceux qui ont une centrale solaire. Et Ary Yée Chong Tchi Kan de conclure : « Nous nous approchons du moment où la population va s’emparer du débat et cela va devenir électoral ».

M.M.