La semaine du développement durable à la médiathèque du Port

2 avril 2008

La médiathèque du Port accueillait hier le public scolaire pour le sensibiliser au développement durable. C’est un événement qui doit être reconduit tous les ans, tellement on peut parler de qualité pédagogique, pour les enfants, mais pas seulement.

La médiatheque du Port contribue à la manifestation en éduquant les jeunes générations sur la nécessité de protéger le récif corallien. (Photo JT)

C’est une action commune, réunissant des secteurs différents. Le Comité des pêches, le laboratoire universitaire ECOMAR, mais aussi l’ILOI et le Village Titan s’associaient pour cette occasion à la Ville du Port, EDF et la médiathèque de la cité maritime réunionnaise pour mettre en avant le développement durable. « Dans le cadre de la Semaine du développement durable, on voulait associer à la fois un projet Corail Réunion, colonisation des récifs artificiels à l’île de La Réunion, c’est-à-dire apporter un moyen de subsistance, des alternatives pour les pêcheurs, mais aussi pour le milieu touristique, la plongée à La Réunion. C’est un projet mené par le Comité des pêches en association avec la Ville du Port et EDF. En même temps, on veut inviter les gens de l’Université et du Parc Marin à présenter le milieu naturel, le récif corallien, et l’importance de ce patrimoine », déclarait David Guyomard, du Comité des pêches. Et de poursuivre, pour nous expliquer le projet : « L’idée, c’est de créer des récifs artificiels avec des poteaux EDF. Cela s’appelle des hexapodes (...), qui seront installés sur des fonds marins qui sont naturellement pauvres, comme les fonds sableux de la baie de Saint-Paul, de la baie de La Possession, le littoral portois. Et aussi, c’est en alternative à la fermeture de certaines zones de pêche dans le cadre de la création du Parc Marin ». En fait, cela permettra de concentrer les petits poissons qui serviront d’appâts aux pêcheurs, pour qu’ils aillent pêcher sur les DCP au large. Tant qu’ils respectent le zonage du Parc Marin.

Protéger n’est pas le seul but du développement durable

Les élèves sont attentifs aux explications. Cahiers et stylos en main, ils relèvent toutes les opportunités techniques pour que notre île soit au summum du développement durable. « Je trouve que c’est très bien expliqué. On a vu des films, il y a l’exposition, on regarde dans le microscope pour mieux comprendre ce qu’est un corail », explique un élève. « Et puis, le professeur veut aussi que l’on fasse des recherches à la médiathèque », continue-t-il. Qu’est-ce que le développement durable ? Les explications fusent. « C’est un moyen de préserver notre patrimoine, parce que certaines ressources commencent à disparaître », explique un autre élève. « Non, c’est faire du progrès, de la modernité, tout en économisant les ressources », déclare un autre. A chacun sa façon de conceptualiser cette notion peu évidente à expliquer par des collégiens. Le but, en fait, est qu’ils soient conscients de l’importance de protéger le milieu marin.
Mais le développement durable, est-ce seulement protéger nos ressources naturelles ? Pour David Guyomard, la protection de l’environnement n’est pas le seul pan du développement durable.
Dans le cadre du projet Corail Réunion, il y a bien évidemment l’aspect protecteur d’un patrimoine naturel. « Mais c’est aussi donner des alternatives à la préservation du milieu naturel, et c’est aussi un projet qui va permettre de l’activité économique par la pêche et les activités sous-marines. On va créer des nouveaux sites de plongée. Et le volet social, outre le fait que l’on maintienne de l’activité, c’est aussi le fait que l’on veut développer avec la Ville du Port et le TCO un chantier d’insertion pour la fabrication de ces récifs artificiels et de leur entretien, leur pose sous l’eau, etc... Donc pour des jeunes en insertion, de l’Ouest, du Port jusqu’à Saint-Leu, qui seraient formés à la fabrication de récifs artificiels, leur installation, leur entretien. Voilà les trois trépieds du développement durable, environnement, économique et social », explique-t-il.
Dehors, sur le parvis de la médiathèque du Port, un hexapode est décoré avec des peintures de poissons, comme pour signaler la future bonne vie de ces récifs artificiels. La colonisation a donc commencé...

Piqûre de rappel

C’est la Semaine du développement durable, et il est nécessaire de rappeler que le milieu marin réunionnais mérite toute notre attention. Sébastien Jaquemet travaille à l’Université de La Réunion, plus précisément au laboratoire d’écologie marine (ECOMAR). Il propose aux élèves visiteurs de voir de plus près le squelette d’un corail. Cette présentation simple et ludique, derrière les microscopes, aide les plus jeunes à comprendre la fragilité des écosystèmes marins, et notamment du corail. « Une des vocations de l’Université, c’est l’enseignement, partager le savoir, pas uniquement aux élèves qui ont un certain âge », déclare-t-il. Sa présence illustre cette volonté de transmission, et notamment aux plus jeunes, pour qu’ils soient sensibilisés à l’environnement en général et qu’ils prennent conscience de la richesse naturelle qui les entoure.
L’Université s’engage dans des programmes de recherches, et notamment sur le développement des récifs artificiels. Juste à côté, le Parc Marin, structure qui gère la Réserve naturelle marine, aide les enfants à comprendre pourquoi défendre ce patrimoine naturel. Comprendre l’importance des coraux dans la création de nos plages, expliquer pourquoi un tel zonage pour protéger la Réserve naturelle marine, bref, le Parc Marin voulait apporter sa contribution. Depuis plus de 10 ans, cette structure se bat pour faire valoir cette impérieuse nécessité de sauvegarde. Faut-il seulement une semaine pour le faire comprendre ? Chaque jour, des contrevenants, pêcheurs occasionnels ou sportifs, s’attaquent volontairement ou pas à la Réserve marine. La Semaine du développement durable devrait être l’affaire de tous les jours, comme le rappelleront les élèves invités pour cette journée de sensibilisation. « Lé bien i fé in journé po sov bann koray. Mé tou lé jour, nou doi fé sa ».

J.T

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