En décembre 2007, le concept “C.I.VI.S., Communauté Solaire” a été adopté. Il s’agit, pour la CIVIS de s’engager et de renforcer sa dynamique en faveur de la maîtrise de l’énergie et de l’utilisation des énergies renouvelables sur l’ensemble du territoire Grand Sud.
Il s’agit d’apporter une réponse à l’augmentation du besoin de consommation d’énergie tout en diminuant le recours à l’énergie fossile. Le secteur de l’énergie représente en effet un impact important dans la production de gaz à effet de serre, tout comme les activités liées à la gestion des déchets, c’est pourquoi, la C.I.VI.S. s’est fixée comme objectif de participer activement à la lutte contre le changement climatique en diminuant la production de gaz à effet de serre. Pas moins de 5 projets ont été présentés.

Des bâtiments moins consommateurs d’énergie

L’absence d’une réglementation thermique dans le domaine de la construction des bâtiments à La Réunion est à elle seule un élément important de la forte consommation d’énergie sur l’île. En effet, le secteur du bâtiment consomme, à lui tout seul, 46% de l’énergie réunionnaise. La CIVIS a donc décidé de mettre en place une stratégie visant à diminuer cette consommation d’énergie. Pour ce faire, la communauté de communes se dit prête à financer 200 logements, à hauteur de 10.000 euros par logement, qui respecteront un certain nombre de règles. Gestion et tri des déchets, gestion de l’eau, de l’énergie solaire, l’idée est que le bâtiment consomme le moins d’énergie possible. Par cette action, « nous souhaitons aussi sensibiliser et fédérer les constructeurs de l’île autour du développement durable », explique Cédric Fulmar de l’ARER. A terme, ces 200 logements “moins énergivores” pourraient permettre d’économiser 26.000 MWh soit 160 tonnes de CO2 en moins rejetées dans l’atmosphère.

Faire la chasse aux Watt inutiles

« Une lampe à économie d’énergie consomme 5 fois moins qu’une ampoule à incandescence. Pour 2008, nous allons mener une campagne de distribution de lampes à économie d’énergie auprès des personnes de plus de 60 ans et bénéficiant de la CMU », indique Willy Araboux de l’ARER. A travers ce dispositif, dont le coût s’élève à 80.000 euros, « nous voulons diminuer les inégalités sociales au sein de la population et aussi expliquer à ce public comment maîtriser sa consommation d’énergie. Il ne s’agit pas que de distribuer, mais nous allons les accompagner dans cette démarche dans leur vie quotidienne ». D’autre part, ces lampes seront aussi distribuées dans les quartiers les plus “énergivores” du territoire de la CIVIS. En collaboration avec l’EDF, il s’agira de voir l’impact de cette action sur la consommation d’électricité. L’objectif est, à terme, de modifier les comportements et tendre vers un modèle plus respectueux de l’environnement.

Atteindre l’autonomie énergétique

Pour aller vers une autonomie énergétique, la CIVIS installera sur la toiture du centre de tri 928 panneaux photovoltaïques d’une capacité de 200 Wc chacun, soit une puissance installée de 185.600 Wc. L’opération sera menée par le partenaire de la CIVIS : l’entreprise TENESOL.
La production annuelle estimative d’énergie est de 250.560 KWh par an. Cela représente environ la consommation de 13 foyers.
En moyenne, en 2006, toutes énergies confondues (y compris le bois) la consommation unitaire d’une résidence principale est de 18.880 kWh par an pour une superficie moyenne de 90 m2. Cette action ne coûtera rien à la collectivité. Au contraire, dans un premier temps, elle rapportera 2.784 euros HT par an pendant 14 ans, puis 50% de la recette annuelle hors taxe (nette des coûts d’exploitation, d’entretien et d’assurances), au titre de l’électricité produite par l’équipement et achetée par EDF pour les années suivantes ; soit environ 37.120 euros HT par an pendant 6 ans. Au total 262.000 euros seront reversés à la CIVIS sur cette opération.

Responsabiliser la nouvelle génération

Le centre de tri de Pierrefonds accueille quotidiennement des jeunes scolaires qui découvrent l’intérêt du tri et du recyclage des déchets. Le message est alors transmis aux adultes de demain, pour qu’ils s’imprègnent de cette protection nécessaire de notre environnement.
Les visites sont accessibles à tous, gratuites, et se déroulent sur rendez-vous. Chaque année, 2.500 à 3.000 visiteurs sont accueillis par deux animateurs. Dorénavant, une nouvelle scénographie est proposée aux visiteurs. « A travers cette visite plus complète, interactive et pédagogique, la CIVIS souhaite présenter l’activité du Centre de Tri au grand public, les informer sur les bons gestes et les inciter à trier les déchets en mettant les éléments appropriés dans la poubelle jaune et aussi à faciliter et sécuriser le travail des agents du centre de tri », explique Isabelle Guillaume de la CIVIS. De nouveaux outils ont donc été créés pour rendre le parcours plus convivial. Des codes de couleurs, des dépliants, des panneaux étapes, des marquages au sol et enfin un support pédagogique (CD-Rom avec des fiches pratiques, des petits jeux) pour poursuivre le travail en classe ou chez soi. Rappelons que la CIVIS met des bus à disposition des écoles de son territoire pour des visites du centre de tri ; l’objectif est que toutes les classes de CM1 et CM2 du territoire aient visité le site au moins une fois.

Arrêtons le “tout voiture”

La CIVIS, ce n’est pas que la gestion des déchets, elle est aussi responsable du transport en commun sur son territoire. Le transport en commun a pour mission le désenclavement des populations des écarts, être une alternative à la voiture et aussi permettre une économie d’énergie, de temps et d’argent par rapport à la voiture.
Plusieurs projets sont en cours de finalisation ou de réalisation. Le PDU (plan de déplacement urbain) se traduit par la mise en place d’actions en faveur des modes de transports alternatifs à la voiture particulière (VP) : les transports publics (TP), les deux roues, la marche...
Le Schéma Directeur Vélo (SDV) va aussi permettre de faciliter ce mode de déplacement.
La collectivité s’est engagée à renouveler partiellement son parc automobile. « Dès cette année, les véhicules achetés devront répondre aux normes en vigueur en matière de respect de l’environnement (Norme Euro IV : filtre à particules, émissions réduites de CO2) », souligne Yoguesh Kichenin de la CIVIS.
Dans le cadre de son plan de renouvellement du parc d’autobus, la collectivité veillera à ce que les véhicules soient équipés de dispositifs (planchers bas...) permettant de faciliter l’accès aux personnes à mobilité réduite (P.M.R).
Enfin, une carte nommée “Mieux Vivre” donnera l’accès gratuit à l’ensemble du réseau de Transport en commun de la CIVIS à tous les handicapés et les personnes âgés de plus de 70 ans.

Durant cette semaine consacrée au Développement Durable, de nombreux projets sont présentés à la population : espérons qu’ils seront, tous, menés à terme. Malheureusement, toutes ces actions ne suffisent pas. Même si nous avons tous conscience qu’il faut changer nos comportements, dans notre quotidien, trop peu sont ceux qui concrétisent cette prise de conscience. Il est clair que si nous ne modifions pas nos comportements, les conséquences risquent d’être désastreuses pour nos enfants. Et cela arrive plus vite qu’on ne le croit !

Sophie Périabe