
La Plateforme réunionnaise transmet au chef de l’Etat un nouveau manifeste
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4 avril 2006
L’Actualité de ces dernières semaines amène l’ARTIC à s’interroger sur les alternatives au “tout déplacement” qui revient de manière lancinante dans les différents médias comme une sorte de fatalité. Les délais de mise en œuvre des infrastructures nécessaires à cette politique amènent un nombre important de nos entreprises dans une impasse à court ou moyen terme. Or, il existe des solutions qui sont à la portée des entreprises à condition de “penser différent”. En particulier ces solutions permettent, à condition que les infrastructures télécoms soient à niveau et à des coûts raisonnables (mais cette problématique est en rapide évolution et les bases sont déjà là), à chaque chef d’entreprise de mettre en place sa propre solution sans avoir besoin d’attendre une solution politique générale au problème des transports.
En effet, si certains métiers ne peuvent éviter de déplacement des hommes ou des marchandises, la tertiarisation de l’économie permet d’envisager que de plus en plus de prestations internes ou externes aux entreprises puissent se faire via les TIC. On déplace, l’information et les contacts sociaux en utilisant les nouvelles technologies et moins les hommes.
Ainsi, depuis plusieurs années, nous assistons au développement croissant du télétravail signe d’une mutation des formes de travail et d’emploi qu’engendrent l’utilisation et l’avènement des technologies de l’information et de la communication.
Mais qu’est ce que le télétravail exactement ?
Télétravailler signifie littéralement “travail à distance”. C’est le fait de travailler sans être sur son lieu de travail conventionnel et ce, grâce à l’utilisation de l’informatique et des télécommunications. Le lieu peut certes être le domicile de l’employé ou du prestataire qui télétravaille, mais cela peut aussi être des sites de proximité, plus rassurants en termes d’image d’entreprise et qui mettent en commun l’accueil des personnes et fournissent les infrastructures de communication.
Parmi les métiers et professions les plus concernés par le télétravail, on retrouve tous les métiers du service. On peut ainsi donner la liste non exhaustive suivante : les métiers de l’informatique, tous les métiers administratifs et de gestion, la recherche et la conception, les métiers de la communication, de l’information et de la traduction, le graphisme,
le marketing, le conseil et le consulting, les professions de la formation (pour partie).
Au niveau des avantages liés à cette forme de travail, on notera :
o Pour l’entreprise : une augmentation de la productivité, une souplesse certaine qui favorise la réactivité, une facilitation du recrutement, une réduction des coûts d’espace, des absences et des retards liés aux problèmes de déplacement.
o Pour le télétravailleur : une amélioration de la qualité de vie, une diminution du stress, des absences, une réduction du temps perdu dans les déplacements.
D’une manière générale : le télétravail est un moyen de créer des emplois de qualité permettant une meilleure intégration dans l’emploi des personnes handicapées.
Il est par conséquent un moyen de renforcer la capacité d’adaptation de nos économies, ce qui lui donne toute sa place dans les politiques de modernisation de l’organisation du travail développée dans le cadre de la stratégie européenne pour l’emploi.
Par ailleurs, le télétravail lui-même peut s’affranchir des frontières, d’autant plus facilement que le marché unique donne aux entreprises et aux travailleurs la liberté de s’établir et de prester des services dans tout l’espace européen (réf : Mme O. Quintin, Directeur Général de l’Emploi et des Affaires Sociales de la Commission européenne. (www.telecom.gouv.fr/informatique/quintin.htm)
Le télétravail est une des pistes soutenues par l’Union européenne. En 2002, Mme Claudie Haigneré, alors ministre chargée de la Recherche et des nouvelles technologies, fixait quatre axes de travail pour développer le télétravail, consciente du retard pris par la France à l’occasion du 9ème colloque sur le Télétravail en Europe :
"La France se distingue aujourd’hui par son faible taux de télétravailleurs : 2,2% en 2000 et 4% en 2002, contre environ 7% aux Pays-Bas et en Allemagne et 12% au Danemark et aux États-Unis. C’est pourquoi, les pouvoirs publics français vont devoir s’interroger [...] sur les possibilités qu’offre cette nouvelle forme de travail pour un développement harmonieux des entreprises et des territoires".
Suite à ce colloque, un accord-cadre européen sur le télétravail a été mis en place en 2002. Et depuis a débouché sur un accord interprofessionnel sur le télétravail en France mi-2005 pour respecter le délai de trois ans fixé par la commission européenne de sa mise en œuvre dans les pays de l’Union.
Anil Cassam Chenai (président de l’ARTIC et directeur de la Société M.I. Technologies) répond aux questions de Christine Niox-Château (Chargée de mission ARTIC) sur les enjeux d’un développement du télétravail sur notre île.
CNC : Avez-vous quelques statistiques concernant l’utilisation du télétravail sur notre île ?
- ACC : Non, nous ne disposons pas à ma connaissance de ce type de chiffre, mais cela serait intéressant de collecter ces données pour disposer d’un tableau de bord sur l’usage du télétravail au niveau de l’île. Un tel tableau de bord permettrait la mise en place d’une stratégie de promotion du télétravail et un suivi de son impact sur le terrain. Mais là on se projette encore un peu loin... Attendons pour l’instant simplement que les individus se posent la question de savoir si leurs déplacements sont vraiment nécessaires et que l’organisation des entreprises et de la société leur permette de mettre en œuvre toutes les optimisations de leur temps de travail qui leur semble dans leur intérêt et celui de leur métier.
CNC : Quels sont les secteurs d’activité les plus concernés par le télétravail (c’est à dire pouvant bénéficier d’un gain accru en temps, productivité... grâce à la mise en place du télétravail) ?
- ACC : Tous les métiers sont concernés. Même dans les métiers fortement basés sur de la fabrication où des flux de produits manufacturés, la capitalisation et la circulation de l’information sont des éléments stratégiques à notre époque de forte compétition entre entreprises. Or l’avènement des technologies Internet, et de leur déclinaison dans les entreprises avec les intranets et les extranets, donne potentiellement une très grande souplesse à la gestion de l’information par les individus. En respectant un certain nombre de règles (sécurisation des échanges, respect des standards,...) ce système d’information et les outils de communication associés (visioconférence, voix sur IP, messagerie instantanée) peuvent être accessibles depuis n’importe quel site. Le travail n’est alors plus au niveau des technologies mais de la réorganisation des processus métiers pour permettre à l’entreprise de garder son unité malgré l’éclatement spatial de certaines de ses équipes. C’est réalisable, mais on doit avoir en parallèle une forte évolution de l’image que l’entreprise a d’elle-même, de ses interactions en internes et avec son environnement.
CNC : Quels sont les facteurs en mesure de favoriser le développement du télétravail sur notre île ?
- ACC : Je liste dans le désordre :
- Une forte pression liée a des évènements extraordinaires (cyclone, coupure de la route du littoral... ) et le quotidien déprimant des embouteillages.
- Finir la mise en place des infrastructures de communication haut débit sur l’île, mais de mon point de vue on peut déjà commencer à télétravailler si on n’abuse pas des outils demandant des forts débits.
- La volonté du chef d’entreprise et de son personnel.
- L’implication et la qualité des prestataires de service TIC. Les réorganisations liées à cet usage avancé des TIC demande une relation de confiance entre le chef d’entreprise et son prestataire. L’ARTIC va s’impliquer dans la mise en place de cette relation de confiance, probablement par la mise en place d’un label qualité, premier pas vers une démarche qualité de type ISO 9001.
- Peut-être une volonté politique pour aider la mise en place de structure de proximité sur l’ensemble des communes de l’île, afin de sortir cette image du télétravailleur enfermé chez lui qui doit bloquer de nombreux entrepreneurs dans leur démarche vers le télétravail. Mais plusieurs chefs d’entreprise peuvent très bien s’allier pour créer ces centres de proximité. L’aide publique n’est pas essentielle... Son absence ne doit pas bloquer les projets surtout si nous assistons a une réduction des budgets européens sur La Réunion avec le prochain DOCUP 2007- 2013.
CNC : À votre niveau, est-ce une forme de travail que vous utilisez en qualité de chef d’entreprise ?
- ACC : Oui, c’est un des objectifs que j’ai fixé à M.I. Technologies à sa création. Cette entreprise édite des logiciels avec comme objectif la vente de sa production sur Internet. Pour nous la vitrine Internet est plus importante que l’emplacement physique. Les locaux de M.I. Technologies sont quasiment inexistants nous avons organisé l’entreprise, autour d’un extranet d’où je peux accéder de n’importe quel point du monde et qui me permet de coordonner les différents projets sur lesquels je travaille avec mon équipe.
Mais là, c’est mon métier qui me permet de travailler ainsi. Il existe un fort potentiel de réorganisation des entreprises avec le télétravail sans aller aussi loin. Un des apports immédiat est d’ailleurs un fort gain de productivité qui l’on observe de façon nette partout dans le monde et de manière très forte aux États-Unis et en Australie, ces deux pays ayant particulièrement intégré les TIC dans toutes leurs branches productives.
CNC : Quelles sont les exigences à avoir dans la mise en place du télétravail ?
- ACC : Déjà, comme dans tout les projets intranet, être sûr que la volonté vient de la direction. Il s’agit de réorganisation importante de l’entreprise et celle-ci doit être intégrée dans la stratégie globale de développement de celle-ci. Il faut :
- Planifier la mise en œuvre du projet, en vérifiant que les outils permettant de travailler à distance en étant aussi productif que dans le cadre l’entreprise sont en place. Un pré requis est généralement un projet intranet ou extranet déjà avancé. L’ouverture des canaux de communication avec l’extérieur ne doit venir qu’après la mise en place de ces outils internes.
- Expérimenter sur un projet pilote à petite échelle, ensuite appliquer les bonnes pratiques dégagées à un projet plus ambitieux.
- Trouver le ou les prestataires capables d’assister l’entreprise dans sa démarche.
- Mettre en place des indicateurs et évaluer les résultats.
CNC : Comment imaginez vous l’avenir de cette forme de travail sur notre île ?
- Le cadre technologique et juridique est maintenant posé. Il revient aux Réunionnais de trouver un usage qui leur est propre à cet outil. On peut imaginer des étapes successives du développement du télétravail chacune s’appuyant sur l’expérience des étapes précédentes :
o Locales : résolution de nos problèmes d’infrastructure routière et augmentation de notre productivité et compétitivité.
o Au niveau de la COI pour le développement des échanges professionnels inter-île : création d’une zone économique dynamique avec nos propres voisins en stimulant les échanges de service dans une logique gagnant-gagnant.
o Et plus généralement à l’export vers l’Europe ou d’autres pays dans une logique de vente prestation d’externalisation de services (BPO) pour nos prestataires de service locaux. Mais pour cela, je crois plus à un package de services Réunion-Maurice-Madagascar impliquant que l’étape précédente de collaboration soit maîtrisée.
Dans ce modèle, je ne m’étendrai pas sur les petits conflits d’intérêt qui ont rythmé l’histoire des relations entre nos îles. On doit maintenant passer au-delà. C’est, je le crois, une question de survie à long terme pour nos entreprises. N’oublions pas que l’ouverture des canaux de communication vers le reste du monde (le fameux SAFE dont le débit devrait continuer à croître dans les années qui viennent) nous permet de rompre notre isolement, nous rend accessible pour les prestataires de services venant de métropole et du reste du monde. Or ces pays travaillent beaucoup sur l’hébergement complet de plates-formes applicatrices et les offres packagées de services à des tarifs très compétitifs.
Si on veut que la balance commerciale des échanges de service, encore faible actuellement au niveau mondial (20% du commerce mondial du fait en particulier des barrières réglementaires mais en très rapide développement), ne joue pas contre nous à long terme, je pense que la maîtrise des outils de télétravail à l’échelle de notre île nous permettra à long terme de devenir prestataire et non pas seul consommateur de service. Mais il faudra en parallèle offrir des services de qualités en nous différenciant. Là aux chefs d’entreprises de trouver les opportunités dans l’avenir. Pour l’instant nous mettons en place les fondamentaux de cette nouvelle société de l’information.
source : ARTIC
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