L’Ile de La Réunion Tourisme (IRT) et l’Insee ont mené en partenariat une étude sur la fréquentation touristique en 2008. Premier constat, La Réunion continue à remonter la pente après la crise du chikungunya. Plus de 396.400 visiteurs ont découvert ou redécouvert l’île l’année dernière, soit une progression de 4%.
Manque encore 30.000 touristes pour atteindre le niveau le plus élevé de fréquentation d’avant la crise du chik, en 2003. Mais faut-il rappeler que La Réunion revient de loin. En 2006, la fréquentation avait chuté à 270.000 visiteurs. Et sur le plan international, l’année 2008 n’est pas florissante, avec à peine 2% de progression de l’activité touristique. Nos voisins ne font pas mieux : + 2,6% à Maurice, - 1,4% aux Seychelles, et une fréquentation en chute à Madagascar, on le comprend, à cause de la crise politique.
Dans ce contexte, on peut dire que « La Réunion a bien tiré son épingle du jeu », insiste Pierre Vergès, président de l’IRT. Difficile cependant de faire des pronostics pour l’année 2009, tant le contexte économique est perturbé. Mais l’IRT continue à miser sur la communication avec un budget global de 7 millions d’euros et compte sur la Charte de destination en cours d’élaboration pour élargir la clientèle et mieux définir l’implication des institutions pour le développement touristique. En 2008, le tourisme a rapporté 343,5 millions d’euros de recettes et reste le « premier produit export de La Réunion ».

Tourisme affinitaire et d’agrément en hausse

D’où viennent ces touristes ? Pourquoi ont-ils choisi la destination Réunion ? Combien dépensent-ils en moyenne ? Pour répondre, l’Insee a mené son enquête auprès des touristes arrivés aux aéroports de Roland Garros et Pierrefonds, et à Port Réunion, à l’exception des croisiéristes, sur un échantillon de 25.000 visiteurs. Le plus élevé de toutes les études menées jusqu’à maintenant.
Sans surprise, la majeure partie des touristes vient de France. Elle représente 8 visiteurs sur 10, soit 11% de plus qu’en 2007. Comment expliquer cette reprise ? L’IRT l’associe aux actions de promotion et communication menées dans l’année. Deux campagnes publicitaires, des émissions télé (“Des racines et des ailes”, “Thalassa”, etc…), la réception de journalistes, de tour-opérateurs, une trentaine de participations aux Salons de professionnels. Cette clientèle a encore des marges de progrès, selon l’IRT. La preuve, en haute saison, les compagnies aériennes n’ont pas pu répondre à toutes les demandes.
Pour sa part, la clientèle européenne a progressé de 6,3%, soit 24.024 touristes. L’IRT a mené des actions (campagnes de pub, éductours, Salons, etc…) de promotion en Allemagne, Suisse et Belgique pour tenter de diversifier la clientèle.

771 euros de dépense par visiteur

La moitié des visiteurs viennent à La Réunion pour la famille ou les amis. Une part qui ne cesse d’augmenter, avec + 6,9% par rapport à 2007. Le tourisme d’agrément, uniquement pour découvrir l’île, ne représente que 35% de la fréquentation (136.063 touristes). Mais on note une progression de 9,2%. Le reste correspond au tourisme d’affaire, les déplacements dans le cadre du travail. En baisse de 3% par rapport à 2007.
Seulement 108.975 touristes choisissent le mode d’hébergement en hôtel (plus 5,3% en 2008). Les touristes sont en majorité des personnes qui voyagent seules ou en couple et restent environ 17 jours pour une dépense de 771 euros en moyenne (hébergement, location de voiture, achats de cadeaux, loisirs). Les touristes d’agrément dépensent plus par jour (57 euros) que les affinitaires (35 euros), mais ces derniers demeurent plus longtemps.
Enfin, 7% des touristes déclarent avoir été séduits par les reportages ou les brochures sur l’île. 16% n’ont pas répondu. Les autres sont originaires de La Réunion (17%) ou ont été conseillés par les amis ou la famille.

EP