
La Plateforme réunionnaise transmet au chef de l’Etat un nouveau manifeste
23 avrilAu cours d’un entretien dans la soirée du 22 avrils entre le Président de la République, Emmanuel Macron et la maire de Saint-Denis, Éricka (…)
27 avril 2007
Aéroport de Pierrefonds, vous décollez à bord d’un ATR 72 de la compagnie nationale malgache, destination l’île Sainte-Marie. Après une escale à l’aéroport de Tamatave afin de régler les dernières formalités administratives, vous vous envolez vers l’aéroport Ravohara de Sainte-Marie. Dans ce dernier quart d’heure de vol, vous apercevez déjà l’île paradisiaque qui baigne tranquillement dans l’eau turquoise d’un paisible lagon. Son jardin tropical luxuriant abrite en son cœur des forêts où vivent plusieurs variétés de lémuriens ainsi qu’une majestueuse orchidée. Pendant la saison des amours, ce paradis devient le nid des baleines mégaptères, magnifiques acrobates des mers. Bienvenue à Sainte-Marie !
Depuis quelques années déjà, la destination Ile Sainte-Marie connaît un engouement particulier. Le côté naturel et authentique de cette île attire de plus en plus de touristes européens, sud-africains, mais depuis peu aussi des Réunionnais. Il est vrai que sur cette île, vous avez l’impression d’être seuls au monde, idéal pour les couples.
Mais il est vrai aussi qu’il faut faire attention aux dérives d’un tourisme de masse. Dans cette optique, le groupe HSM (Hôtels Sainte-Marie) applique à la lettre une ligne conduite très stricte respectueuse de l’environnement. Pour Philippe Barratier, Directeur depuis 2004 de l’hôtel Soanambo du groupe HSM, il est important de préserver le caractère authentique de l’île. « Ce sentiment est d’ailleurs partagé par l’ensemble des établissements, car vous savez, c’est par amour de la nature et de la simplicité qui y règne que l’on vient vivre ici. Mon épouse et moi, nous avons toujours été attirés par les îles. Nous avons fait Mayotte, les Comores, La Réunion et aujourd’hui, nous sommes à Sainte-Marie, c’est un vrai choix de vie ».
A l’opposé, un jeune Saint-marien de 23 ans, Stan, nous dit qu’il souhaite que l’île se développe encore et encore, « et qu’il y ait encore plus de touristes, comme ça, tout le monde aura du travail ».
Allier tourisme et protection de l’environnement
Afin de continuer le développement de l’île en matière touristique, des travaux ont été entrepris afin d’agrandir la piste d’atterrissage de l’aéroport pour, à terme, accueillir de plus gros avions. Autre particularité, la nouvelle piste sera éclairée, des vols de nuit seront donc possibles, ce qui permettra d’augmenter la fréquence des vols.
D’autre part, le Maire de l’île, Désiré Tsivatou, mise sur le Festival des baleines, qu’il a initié depuis 2000, pour attirer les touristes, tout en respectant, bien entendu, ces mammifères qui revêtent ici un caractère sacré. La saison des baleines débute vers le 18 juin et dure qu’à fin septembre. Autant dire que pendant cette période, il est très difficile de trouver des places sur les vols et dans les hôtels. Alors, vaut mieux s’y prendre très à l’avance.
Les forêts vierges de Sainte-Marie sont également bien connues pour sa faune et sa flore. Des espèces de lémuriens et une espèce d’orchidée n’existent nulle part ailleurs. « C’est pour cela que je travaille avec l’ORT (Office Régional du Tourisme) pour qu’il organise des visites guidées. Un tiers de l’île est de la forêt, et nous voulons conserver ce patrimoine », insiste le maire. Pour un développement contrôlé et limité, un plan d’urbanisme prévoit un certain nombre de normes à respecter pour prétendre construire un hôtel. « La municipalité ne délivre de permis de construire que si la personne nous garantie que ce ne sera pas de trop gros bâtiments, d’autre part, il faut que cela soit fait ou habillé par des matériaux locaux, raphia, feuilles coco, etc..., et s’il y a des arbres à l’emplacement prévu, interdiction de les couper. Il faut faire avec la nature », poursuit le premier magistrat de Sainte-Marie. Tout cela pour protéger non seulement les paysages mais aussi les paysans.
Le maire note néanmoins qu’il manque encore des hôtels sur l’île, notamment au Nord, la région la moins développée.
Selon Mme Vavate, depuis 2 ans, le tourisme s’est bien développé, et c’est tant mieux. « Les gens vivent mieux aujourd’hui grâce aux touristes. Ils peuvent faire les guides, vendre des objets artisanaux. Vous savez, ici ce n’est pas comme Tamatave ou Tananarive, il n’y a pas de mendiants. Mais il est vrai qu’il faut quand même faire attention au tourisme de masse ».
Pour certains, les effets d’un tourisme de masse seraient très dangereux pour l’île et ses habitants. D’ailleurs, « depuis quelques années, l’île a changé, la vie n’est plus pareille », disent-ils.
Un nouveau phénomène est apparu sur l’île : le suicide, notamment chez les jeunes. Cela existe comme partout ailleurs, malheureusement. Comment expliquer cela ? Certains disent qu’avec le développement du tourisme, les jeunes voient le luxe qu’ils n’auront jamais et ils se disent qu’ils ne pourront jamais y arriver, jamais réussir. D’autres disent même que certaines personnes préfèrent s’offrir une télévision ou une moto au lieu de mettre des sanitaires dans la maison.
Tourisme, oui, mais il faut faire très attention de ne pas perturber la vie des personnes qui vivent depuis toujours dans une simplicité exemplaire. Les touristes se doivent de prendre conscience et de s’informer des impacts de leurs activités et de leur comportement sur l’environnement naturel et social. De même, il est indispensable de respecter les coutumes et les traditions des gens visités, faire preuve de discrétion, de courtoisie et d’intelligence dans les relations humaines.
Le FFEM pour la promotion de l’écotourisme baleinier
Le FFEM (Fonds Français pour l’Environnement Mondial) est un fonds public qui a été créé en 1994 par le Gouvernement français à la suite du Sommet de Rio.
Il a pour objectif de favoriser la protection de l’environnement mondial dans des projets de développement durable dans les pays en développement et en transition. Fin décembre 2005, 139 projets ont été évalués et engagés pour un montant de 146,15 millions d’euros.
C’est ainsi qu’en janvier dernier, le FFEM a financé un projet d’écotourisme communautaire à Sainte-Marie avec l’association Megaptera. Megaptera est une association française dédiée à l’observation, la connaissance et la protection des mammifères marins de l’Océan Indien, et plus particulièrement les baleines.
L’écotourisme baleinier s’est développé sur l’île Sainte-Marie depuis une vingtaine d’années. C’est l’activité la plus importante de l’île en termes de revenus et de bénéfices.
Pourtant, les communautés locales ne se sont pas appropriées cet écotourisme faute d’accès, de formation et du fait de différences culturelles. Elles ont très peu bénéficié de l’assistance scientifique faute d’infrastructures et de communication. Les retombées économiques directes ne sont pas assez importantes pour ces communautés, alors que cette activité devrait être un facteur de développement communautaire durable. La situation est encore plus grave au Nord de l’île du fait de la faiblesse des infrastructures et des réseaux de communication.
L’objectif global du projet est d’appuyer le développement et la promotion d’un écotourisme baleinier durable, géré par les petites structures et les communautés locales.
Les objectifs spécifiques du projet sont de développer, appuyer et promouvoir l’écotourisme baleinier durable auprès des petites structures locales et des communautés locales, de développer et promouvoir un artisanat “éco-touristique baleinier” durable qui procurera des retombées économiques directes pour les communautés, de promouvoir localement et nationalement l’écotourisme à Sainte-Marie, de réintégrer la baleine en tant que patrimoine culturel de Sainte-Marie et de favoriser la création d’une organisation locale dans le Nord de l’île.
Les principales activités et résultats attendus sont la formation de 390 personnes et la production de 2.100 documents (codes de bonne conduite, information sur les baleines, dépliants sécurité et vulgarisation) ; la formation de 120 artisans en produits éco-touristiques et mise en place de points de vente, l’organisation d’un festival, de conférences, d’animations dans les écoles et au centre culturel, la création d’une organisation locale d’appui à l’écotourisme baleinier durable. Le projet sera mis en œuvre par l’ONG Megaptera.
Nous le voyons bien, le développement de l’île Sainte-Marie en matière touristique a encore un bel avenir devant lui, mais tous les acteurs doivent jouer le jeu d’un écotourisme, pour préserver l’authenticité de l’île, de ses habitants et de tout ce qui fait qu’on s’y sent bien.
(Source : site du FFEM et Megaptera)
Sophie Périabe
Témoignages
• Régine, gérante de l’hôtel “Chez Régine” sur l’île aux Nattes
Je suis originaire de Sainte-Marie et je dois dire que depuis 1998, l’île ne cesse de se développer. Beaucoup de structures hôtelières se sont installées, ça construit de partout et cela nous fait peur. On se demande ce que Sainte-Marie va devenir si on laisse aller comme ça. Sur l’île aux Nattes, il y a 10 ans, ce n’était pas comme ça, il y avait 5 ou 6 hôtels tout au plus. Aujourd’hui, il y a plus d’une dizaine. En 10 ans, le nombre d’hôtels a doublé. Toute la côte est occupée par les hôtels.
Il y a pas mal de Français qui construisent des maisons de vacances, mais attention, il ne faut pas dénaturer les sites. Pour garder toute l’authenticité, il faut utiliser des matériaux naturels, comme les feuilles de Ravenala. Il est nécessaire d’instaurer certaines normes de construction.
• Florent le piroguier
C’est comme cela qu’on l’appelle. Florent est depuis 1 an guide botanique. Après des études d’informatique à Tananarive, il n’a pas trouvé de boulot. « L’informatique n’est pas un secteur très développé ici ». Alors, il a décidé de suivre une formation de guide botanique. Aujourd’hui, il travaille avec son père dans l’hôtel familial. Ses journées, il les passe à faire visiter aux touristes les magnifiques plages de la région d’Ampanihy, mais aussi à faire des balades en pirogue à la découverte de la mangrove et de ses secrets.
Florent est ravi de recevoir des visiteurs, d’ailleurs, il fait une différence entre visiteur et touriste. « Les visiteurs, eux, viennent réellement pour découvrir notre île. Ils s’intéressent à notre culture, à notre vie. A l’inverse, les touristes viennent pour profiter de la plage. C’est bien aussi, mais je trouve dommage qu’ils ne cherchent pas davantage à nous connaître, la population de Sainte-Marie ».
• Henri Amel, fabricant d’objets en bois de raphia
Depuis l’âge de 17 ans, Henri construit ses objets en bois qui rencontrent toujours un vif succès auprès des touristes de passage sur l’île aux Nattes. Il a aujourd’hui 37 ans, est père de 4 enfants, et c’est grâce à cette activité qu’il arrive à faire vivre sa famille.
Il construit des avions, des hélicoptères, des motos, et tout cela seulement en observant. « Personne ne m’a appris, tout se passe dans ma tête. J’ai bien regardé les avions et les hélicos qui atterrissaient. Et c’est un bon bisness ». Il souhaite bien évidemment voir davantage de touristes pour continuer son activité.
Propos recueillis par Sophie Périabe
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