Des territoires du grand bassin de l’océan Indien aux territoires d’Europe continentale.

La Réunion, une destination ouverte pour un tourisme durable

1er juillet 2009

En réponse à un article paru dans ’Le Quotidien’ d’hier concernant un rapport du Bureau d’Études TEC selon lequel La Réunion aurait un bilan carbone très élevé et préconise que l’île devrait « baisser sa clientèle d’agrément venant d’Europe, pour s’orienter vers une clientèle de proximité », Pierre Vergès, Président de l’IRT (Ile de La Réunion Tourisme), a adressé une lettre à la secrétaire d’État à l’Outre-mer lui faisant part ce « ses réserves sur cette analyse ».

Madame la Secrétaire d’État,
J’ai pris connaissance dans la presse locale “Le Quotidien de La Réunion” du compte-rendu de la conférence organisée par l’Agence Française de Développement et le Secrétaire d’État à l’Outre-mer sur le thème “Du vent dans l’Outre-Mer” à laquelle je n’ai pas pu participer et où j’étais excusé.
À la lecture de l’article du “Quotidien”, il apparaît que selon le Bureau d’Études TEC, La Réunion aurait un bilan carbone très élevé, trois fois supérieur à celui relevé dans l’Hexagone.
Cette analyse justifie les préconisations du Bureau d’Études, selon lesquelles La Réunion devrait baisser sa clientèle d’agrément venant d’Europe, pour s’orienter vers une clientèle de proximité. Cela a suscité le commentaire hâtif du journaliste qui, dans un raccourci, pensait y trouver motif de satisfaction pour l’Ile de La Réunion Tourisme (IRT), organisme en charge de la promotion touristique de l’île.
Je voudrais exprimer mes plus vives réserves sur une telle analyse.
En effet, toutes les orientations issues des différents documents de référence (le Schéma de Développement et d’Aménagement Touristique, le Plan de Relance du Tourisme, la Charte du Tourisme de la destination Ile de La Réunion qui fait l’objet d’une négociation entre l’État, la Région et le Département) reconnaissent l’indispensable lien de La Réunion, région européenne située le plus au Sud de son territoire national, avec les territoires d’Europe continentale.
Cela s’explique par un fort potentiel de touristes affinitaires (197.840 personnes) et une clientèle d’agrément à la recherche d’une région qui s’engage dans un tourisme durable.
La nécessaire solidarité nationale a, me semble-t-il, inspiré le Président de la République, M. Nicolas Sarkozy, qui, dans son discours en Martinique lors de l’inauguration de l’aéroport Aimé Césaire, a parlé de l’égalité des Outre-mer avec les autres territoires.
Cette solidarité ne devrait-elle pas conduire à une péréquation entre les régions de France continentale et d’Outre-mer pour ainsi atténuer le bilan carbone dans le coefficient appliqué, évitant ainsi de pénaliser la France d’Outre-mer ?
Toutefois, conscients de cet enjeu environnemental pour la planète et de la nécessaire prise en compte du coût du transport aérien sur les longues distances, nous nous attachons, notamment à l’IRT, à ouvrir la destination Réunion aux territoires du grand bassin de l’océan Indien. Comme vous le savez, cela ne peut être envisagé que par l’allègement des contraintes administratives dans la délivrance de visas.
De plus, et je me permets de le rappeler, l’État français et l’Union Européenne, suite à un rapport d’initiative du Parlement européen, ont consacré le concept d’ultra-périphéricité. Celui-ci ancre ainsi le devenir de La Réunion dans la prise en compte de ses handicaps permanents que constituent l’isolement, l’insularité, l’éloignement…
À l’heure des États-Généraux de l’Outre-mer qui attestent de la volonté du Président de la République de tenir compte des revendications responsables émises par les acteurs locaux d’Outre-mer, j’ai tenu à vous faire part des éléments ci-dessus.
Je vous prie de croire, Madame la Secrétaire d’État, à l’assurance de ma haute considération.

Le président,
Pierre Vergès


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