
La Plateforme réunionnaise transmet au chef de l’Etat un nouveau manifeste
23 avrilAu cours d’un entretien dans la soirée du 22 avrils entre le Président de la République, Emmanuel Macron et la maire de Saint-Denis, Éricka (…)
Tourisme et mondialisation :
11 septembre 2008
L’ouverture de La Réunion sur le monde n’est pas un présupposé philosophique abstrait, ni un slogan politique. C’est une nécessité économique autant qu’historique, si nous voulons sortir de l’exclusive post-coloniale pour nous situer de plain-pied dans une logique plus contemporaine.
Quelle que soit par ailleurs la perception que La Réunion économique, les opérateurs institutionnels et privés se feraient des échanges “mondialisés”, continuer à leur tourner le dos ne peut pas être un “choix” défendable.
Or, la réalité que nous prépare le gouvernement actuel, lorsqu’on rapproche le cas de La Réunion des pays qui l’entourent, que ce soit au niveau économique ou du point de vue de la circulation des hommes, a de quoi alerter tous les Réunionnais responsables, rêvant pour leur île d’un autre destin que celui de grangousier des mers du Sud, voire de Suisse de l’océan Indien. Une Suisse de seconde zone, plus difficilement pénétrable par nos voisins de l’océan Indien que ne l’est l’originale par les ressortissants de l’Union Européenne.
Au moment où se préparent les Assisses régionales du tourisme, la problématique des échanges et des flux humains entre pays voisins de l’océan Indien reste une pomme de discorde entre les acteurs du développement réunionnais et l’administration française dans la gestion de ce dossier sensible et incontournable.
La politique de délivrance des visas aux ressortissants des pays d’Afrique australe et des Mascareignes est même qualifiée par la Région Réunion, en dépit du relatif assouplissement de la législation en vigueur, d’« obstacle majeur et rédhibitoire » à l’essor de la coopération régionale dans l’océan Indien et à une meilleure insertion régionale de La Réunion dans son environnement géopolitique.
Ceci, au moment où les pays de la SADC (communauté de l’Afrique australe) sont en train de construire leur union douanière - et sans doute, plus tard, monétaire - dans un but de consolidation et d’essor économique des pays de cette partie du continent africain face aux mouvements de la “mondialisation”.
Trop de restrictions aux Indocéaniques
Mais il ne faudrait pas croire que les effets des restrictions imposées par l’administration n’ont d’importance que dans le champ économique. Elles sont aussi très vivement ressenties par les artistes, les acteurs culturels et sociaux, les chercheurs - bien que des assouplissements aient été consentis -, voire par les citoyens des îles sœurs qui, bien qu’étant quelquefois dans la situation de “touristes affinitaires”, ne bénéficient pas des mêmes facilités faites aux affinitaires provenant de l’Union Européenne (voir plus loin).
Les restrictions mises à l’entrée de nos voisins sont telles qu’elles entrent même en contradiction avec la politique touristique du gouvernement français pour notre île. En effet, celui-ci prétend mettre l’essor touristique de La Réunion dans le sillage du tourisme mauricien, mais ne parvient pas à garantir la réciprocité des flux entre les deux îles.
Les obstacles mis à la délivrance de visas pour les ressortissants de l’océan Indien s’ajoutent à d’autres handicaps (éloignement, enclavement aérien) pour freiner la mise en œuvre de projets touristiques, autant ceux portés par les professionnels de l’île que ceux que pourraient apporter des investisseurs extérieurs.
La levée de ces obstacles est également indissociable d’une politique cohérente des liaisons aériennes, dans l’esprit d’ouverture correspondant aux projets de développement de notre île, d’une part, mais aussi en tenant compte de son rôle de « frontière active de l’Union Européenne » dans l’océan Indien.
Des assouplissements urgents
Devant le constat des déséquilibres actuels, la Région Réunion a proposé des « mesures d’urgence », dont trois permettraient plus particulièrement, selon la collectivité, d’assouplir la réglementation actuelle :
- des délais raccourcis pour les visas, selon la procédure de la délivrance directe, à l’arrivée au port ou à l’aéroport - comme le pratiquent déjà plusieurs états de la zone Océan Indien. On peut assortir cette mesure de toutes sortes de “garde-fous”, mais au fond, si les autorités voulaient vraiment simplifier les choses, la seule présentation d’un billet A/R pourrait suffire, le reste relevant de la liberté de chacun de circuler, qui plus est dans un espace clos.
- l’installation de deux nouveaux consulats, d’Afrique du Sud et de Chine, pour faciliter la construction d’échanges avec une puissance régionale et un grand pays émergent. L’accord franco-chinois pour l’ouverture des Consulats de Chine à La Réunion et de France à Shenyang attend depuis deux ans que soient engagés les préliminaires. Il permettrait aussi de faire aboutir la demande de La Réunion d’être reconnue comme « destination autorisée » pour les Chinois - une formule prenant en compte le fait que La Réunion se situe hors “espace Schengen”. Cela fait maintenant 5 ans que le président de la Région a signalé pour la première fois, au Ministre des Affaires étrangères de l’époque, l’attente exprimée par les associations culturelles réunionnaises d’origine chinoise de voir ouvrir un Consulat de Chine dans l’île.
- la ratification de l’accord franco-mauricien signé le 2 avril 2007 à Port-Louis (voir ci-après).
Ne fermer aucune porte...
Ces mesures sont présentées dans le seul but de permettre aux Réunionnais de relever le défi - car c’en est un - de l’intégration de leur île dans une région en profonde transformation. Pour l’ensemble des acteurs économiques et socioprofessionnels de l’île, ces assouplissements sont un enjeu fondamental pour les échanges économiques dans la zone océanique et d’Afrique australe.
Il ne s’agit que d’accentuer l’ouverture de notre île sur son environnement, sans préjudice pour les échanges déjà bien installés en direction de l’Union Européenne - même si ces derniers peuvent eux aussi être améliorés, comme l’ont révélé des échecs occasionnels de notre ouverture à tel ou tel ressortissant européen.
Le but à atteindre est toujours le même : ne s’enfermer dans aucune exclusive, ne fermer aucune porte dans la recherche des échanges nécessaires au développement de l’île.
P. David
Certificat d’hébergement exigé : anticonstitutionnel ?
A la veille de la tenue des Assises régionales du tourisme qui doivent s’ouvrir vendredi en présence du Secrétaire d’Etat au Tourisme et, en principe, de représentants des gouvernements voisins, la tension est palpable chez les voisins mauriciens. Au Consulat mauricien de Saint-Denis de La Réunion, on laisse entendre que le ministre mauricien du Tourisme pourrait ne pas venir, en raison du silence des autorités françaises devant les propositions faites par le ministre mauricien du Tourisme pour assouplir les échanges entre nos îles. Les Mauriciens ont demandé des assouplissements et fait des propositions pour l’organisation d’un “package” touristique Paris/Maurice/Réunion, restées sans réponse.
Les Mauriciens sont les seuls, dans l’océan Indien, à ne pas être obligés de faire leur demande de visa à l’Ambassade de France avant le départ. Si le séjour n’excède pas 15 jours, ils reçoivent leur visa touristique dans les aéroports de La Réunion, à leur arrivée, moyennant certaines conditions très strictes. Ils doivent présenter un billet aller/retour, un certificat d’hébergement, une attestation d’assurance - et pas n’importe laquelle : « l’assurance exigée coûte ici au moins 1 million de roupies », nous déclare un correspondant mauricien. Les visiteurs doivent également faire la preuve qu’ils ont avec eux une somme de 30 à 40 euros par jour passé dans notre île.
Les représentants de l’île Maurice à La Réunion s’insurgent contre trop de restrictions et demandent au Préfet la tenue d’une table ronde rassemblant les autorités des deux îles.
« Le certificat d’hébergement, est-ce obligatoire ? », se demandent nos voisins. D’après le Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (CESEDA), appelé aussi Code des étrangers, entré en vigueur le 1er mars 2005, les dispositions visées par les articles L. 211-1 et L. 211-3 sur l’attestation d’accueil concernent les pays de l’espace Schengen, dont La Réunion ne fait pas partie. D’où la colère de nos voisins, qui estiment que cette condition « n’a pas lieu d’être » entre La Réunion et Maurice. En privé, ils la qualifient « d’anticonstitutionnelle » et envisagent de tout faire pour mettre en place des conditions plus faciles d’échange entre les deux îles.
La demande des Mauriciens s’appuie sur l’accord franco-mauricien du 2 avril 2007, signé, mais non ratifié, qui prévoit un assouplissement des formalités pour l’entrée des Mauriciens à La Réunion.
A Maurice, aucun visa n’est exigé pour l’entrée des ressortissants de la zone, ni aux Indiens ou Chinois qui veulent entrer dans l’île sœur.
Au final, le constat est que l’essor d’une véritable coopération régionale et le développement du tourisme appellent d’autres dispositifs.
P. D
Racisme ?
Il y a “affinitaire” et “affinitaire”
« Les Mauriciens sont très en colère », confie un journaliste de l’île sœur en évoquant les règlements qui leur sont imposés lorsque nos voisins veulent se rendre à La Réunion. « Beaucoup de Mauriciens récriminent contre le certificat d’hébergement », poursuit notre confrère, qui signale plusieurs cas récents - « deux ou trois », nous dit-il - de refoulement de touristes mauriciens à l’aéroport de Gillot pour défaut de certificat. Cette condition est aussi vivement dénoncée au Consulat mauricien de La Réunion (voir par ailleurs).
Il y a même eu plus tatillon encore. Il y a environ quinze jours, un Mauricien débarque à Gillot avec la photocopie de son certificat d’hébergement. L’original était en possession de sa mère, qui l’attendait dans le hall, de l’autre côté de la barrière. Le voyageur a été refoulé par un fonctionnaire “zélé” et a dû payer un billet de retour supplémentaire.
Pour les Mauriciens, il y a « de la tracasserie » et même « de la brimade » et « du racisme », dans de tels obstacles mis à leur entrée à La Réunion. « On nous parle de la Commission de l’Océan Indien et de coopération régionale ; on nous dit que les flux vont être facilités. C’est zéro », estime ce journaliste mauricien, qui note dans le même temps que, d’après les statistiques de l’île sœur, la fréquentation des Réunionnais à l’île Maurice a augmenté dernièrement de 17%.
Une procédure stricte
Parmi les assouplissements consentis par l’administration figurent les demandes collectives de visas motivées par une manifestation ponctuelle. On ne saurait être plus frileux...
Ces jours-ci se déroule la première rencontre internationale de bryologie vers laquelle a convergé une quinzaine de chercheurs étrangers (voir p. 8).
Selon les organisateurs de cette rencontre, qui ont suivi à la lettre la procédure soumise par le service d’accueil des étrangers, ces chercheurs - malgache et sud-africain compris - n’ont pas eu à subir de tracasseries.
La procédure veut que les invités reçoivent de l’organisme qui les fait venir une lettre d’invitation précisant les dates du séjour, les déplacements et transports prévus, les frais prévisibles (pris en charge, dans le cas d’espèce par l’université, pour les étudiants malgaches, kenyans et sud-africains).
Ils avaient également reçu une attestation de l’hôtel qui les attendait.
Le programme des activités avait été transmis par l’Université.
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