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Nouvelle illustration de la crise profonde dans notre pays
24 juillet 2024, par
Selon une étude du service statistique du ministère de l’Agriculture, 42 % des agriculteurs réunionnais vivaient sous le seuil de pauvreté en 2020, une proportion plus importante que pour la population générale, 38 %. Or, ces 38 % sont un indicateur social « hors-norme ». C’est encore plus grave dans l’agriculture où ce taux de pauvreté concerne uniquement des actifs : plus de 42 % des chefs d’entreprise vivent sous le seuil de pauvreté.
Si rien ne change, le monde agricole va dans le mur à La Réunion. Les agriculteurs continueront d’abandonner cette activité, et l’objectif de souveraineté alimentaire de La Réunion ne pourra être atteint faute de paysans.
Selon une étude de AGRESTE, service statistique de la Direction de l’Agriculture à La Réunion, plus de 42 % des agriculteurs réunionnais vivaient sous le seuil de pauvreté en 2020. Voici l’introduction de l’étude présentée sous le titre « Une pauvreté monétaire des ménages agricoles plus importante à La Réunion », datée du 16 juillet
« Les informations des exploitations agricoles répertoriées lors du recensement agricole 2020 ont été enrichies avec les données fiscales et sociales. Le revenu disponible des ménages agricoles est issu à 31 % des bénéfices agricoles et à 46 % d’autres revenus d’activité. Le taux de pauvreté monétaire s’établit à La Réunion à 42,7 % contre 16,2 % seulement dans l’ensemble des ménages agricoles de l’Hexagone (la France — NDLR). Cette situation est très variable selon la composition du ménage : 62,1 % des personnes vivent sous le seuil de pauvreté quand l’exploitant agricole est seul contre 41,8 % quand au moins une personne est non exploitante. Le niveau de vie croît avec la taille économique de l’exploitation : limité à 17 000 euros dans les microexploitations, il peut atteindre 62 800 euros dans les grandes. Les situations sont très variées en fonction de l’orientation technicoéconomique de l’exploitation. Le niveau de vie des canniers et des maraîchers, qui représentent près de 60 % des ménages, est inférieur à la moyenne des ménages agricoles de l’île ».
Dans cette étude, il est notamment indiqué :
« Les revenus d’activité hors bénéfices agricoles sont ainsi la principale source de revenus des ménages agricoles, à La Réunion (…) où ils représentent 45 % du revenu disponible ».
« Au sein des ménages agricoles réunionnais, la moitié des personnes ont un niveau de vie inférieur à 15 100 euros en 2020 ».
Les agriculteurs ont la responsabilité de nourrir la population. Mais ils tirent si peu de revenu de leur activité que le revenu d’une famille d’agriculteurs est assuré majoritairement par le salaire du conjoint qui n’est pas agriculteur.
A La Réunion, la dernière évaluation du pourcentage de Réunionnais vivant sous le seuil de pauvreté est de 38 %. L’étude du service AGRESTE de la DAAF évalue ce pourcentage à plus de 42 %. Elle indique également que 60 % des exploitations de cannes à sucre et de maraîchage ont un niveau de vie inférieur à la moyenne, alors qu’ils constituent le principal pilier de notre agriculture.
Il est également à noter, cela ne figure pas dans l’étude, que le revenu agricole est largement composé d’aides publiques. Elles sont majoritaires dans celui des planteurs de canne à sucre. C’est l’État qui a pris en charge l’augmentation du coût de production, pas Tereos, le seul client des planteurs, qui bénéficie d’un prix de la canne à sucre quasiment inchangé depuis au moins 30 ans.
Tous ces éléments rappellent l’ampleur de la crise à La Réunion. Un de ses caractéristiques principales est la pauvreté. Le chômage n’en est pas la seule cause. L’étude de la DAAF concerne en effet uniquement les chefs d’entreprise dans l’agriculture. Ces dirigeants de société ont un taux de pauvreté plus important que la population générale, et ils ne sont pas au chômage.
L’agriculture est un secteur stratégique à La Réunion. C’est ce secteur qui nourrit la population. Il permet aussi à notre île d’avoir sur son territoire un or vert, la canne à sucre. Cette plante est la source de centaines de produits industrialisables. Ses racines protègent également la population des glissements de terrain, car elles retiennent la terre dans les nombreuses zones montagneuses de notre île.
Cette faiblesse des revenus explique le recul de la superficie des plantations de cannes à sucre, expliquait une autre étude de la DAAF, chiffrant à près de 10 % en 4 ans la baisse. Cela a pour conséquence d’arriver à une prévision de récolte de 1,4 million de tonnes de cannes à sucre contre 1,7 million en moyenne habituellement, et loin des plus de 2 millions de tonnes qui étaient la norme avant que le planteur soit dépossédé de la propriété de la canne et de tous ses produits par l’Accord de 1969.
A La Réunion, l’État via la SAFER a piloté une réforme agraire transformant les grandes plantations en microexploitations de 5 hectares en moyenne. Il était estimé que cela permettait à une famille d’agriculteurs de vivre dignement. Selon l’étude de la DAAF, le niveau de vie maximum y correspond au SMIC. Ce modèle n’est plus tenable. Il oblige le conjoint de l’agriculteur à chercher un travail en dehors de l’exploitation pour maintenir son activité.
Le résultat de cette étude est un argument supplémentaire pour une remise à plat de ce secteur. Car si rien ne change, le monde agricole va dans le mur à La Réunion. Les agriculteurs continueront d’abandonner cette activité, et l’objectif de souveraineté alimentaire de La Réunion ne pourra être atteint faute de paysans.
Ceci aura pour effet de maintenir La Réunion sous dépendance toujours plus grande des importations de nourriture venant d’Europe. Autrement dit, cela renforcera la domination du néocolonialisme sur l’économie de notre pays.
M.M.
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