Les Réunionnais paient les conséquences du sabotage du plan d’autonomie énergétique pour 2025

Hausse des prix des carburants : le prix de la dépendance énergétique

2 septembre 2023, par Manuel Marchal

Si le projet d’autonomie énergétique pour 2025 n’avait pas été démoli par les alliés de certains transporteurs et du lobby du tout-automobile, les Réunionnais ne seraient quasiment plus concernés par les augmentations inévitables des prix des carburants découlant de la spéculation sur celui du pétrole.

Dans moins de deux ans, La Réunion n’importera plus une goutte de carburant pour les transports. C’était l’objectif du plan d’autonomie énergétique lancé en 1998 par la Région Réunion alors présidée par Paul Vergès. Ce projet s’est poursuivi jusqu’en 2010, faisant alors dire à un ministre de l’Environnement en visite, Jean-Louis Borloo, que La Réunion avait un siècle d’avance. La Réunion était en effet une terre d’expérimentation de solutions visant à se passer du pétrole et du charbon. Le point de bascule décisif vers la mise en œuvre de la civilisation décartonnée à La Réunion était la mise en service du tram-train alors en construction.

Conséquence d’une simple élection de Conseil régional

Mais en 2010, une simple élection au Conseil régional allait remettre en cause toute cette dynamique et faire passer La Réunion du peloton de tête à l’arrière-garde. Manifestement au service des intérêts particuliers de quelques transporteurs et acteurs du lobby du tout-automobile, le pouvoir a décidé de démolir tous les projets en cours, en commençant par stopper le chantier du tram-train.
Au bout de 11 ans de ce pouvoir, la dépendance énergétique de La Réunion a atteint des records. A peine 15 % de l’énergie consommée à La Réunion est produite à partir d’énergies renouvelables locales, donc 85 % de la matière première de l’électricité et des transports est importée.

Comment développer le pays sans autonomie énergétique ?

Ce bilan catastrophique est lourdement payé par les Réunionnais à chaque augmentation des prix des carburants. Devant une telle situation, le seul moyen de faire baisser les prix de ces carburants importés ne repose que sur des manifestations massives. C’est ce qu’avait montré le COSPAR en 2009 : des dizaines de milliers de personnes dans les rues de Saint-Denis et de Saint-Pierre avaient obligé l’État à baisser les prix et à les geler pendant 6 mois.
Mais une telle mobilisation ne résoudrait pas le problème de fond, qui est celui de la dépendance énergétique. Comment construire le développement d’un pays si le prix de son énergie est fixé par d’autres ?
Ceci rappelle la nécessité de retrouver au plus vite la dynamique nécessaire pour rattraper 11 années d’immobilisme et faire de l’autonomie énergétique de La Réunion une réalité au bénéfice de tous les Réunionnais.

M.M.

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Messages

  • TB rappel historique, hélas vrai. Mais il n’est jamais trop tard pour bien faire, mieux faire même vu le saccage auquel on assiste. Tout est lié, des pieds à la tête comme pour le corps humain, celui de nos amis les animaux, et bien sur la planète. Changeons de cap, c’est urgent. Quitte à pour une fois, contrarier les lobbies, les décideurs qui ne pensent qu’à eux, au court terme, au lucre. Osons montrer un autre exemple, car tout le monde sensé, sait que la situation actuelle n’est pas, plus raisonnable, il n’y a qu’à voir les sempiternels bouchons routiers, les accidents, les gaz toxiques, la perte de temps, moteur tournant, quel gâchis ! C’est sur que pour les individualistes, nantis et/ou ignorants, tout va bien, certains osent même se vanter en affirmant fièrement : " après moi le déluge, je me fiche de tout ça, le réchauffement climatique, je n’ai pas d’enfant ! " Quelle honte ! Révélatrice attitude du "moi d’abord", mais comment faire société avec de tels mots ? Vive le train, des téléphériques et la géothermie comme déjà, et c’est nouveau là bas, en Guadeloupe, renseignez-vous, c’est possible. Les pays comme la Nouvelle-Zélande, le Japon, l’Islande, îles volcaniques aussi, l’on déjà adopté, depuis longtemps. Arthur qui attend le train pour les marchandises aussi entre St Joseph et Ste Anne, enfin. Voilà un bon changement de paradigme, non ? Urgence ! ! !


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