Comores :

L’Union des Meck : la deuxième banque du pays

8 décembre 2008, par Aliloifa Mohamed

Le président sortant du Conseil d’administration se félicite de l’avancée de son institution « qui bénéficie désormais d’une confiance certaine de la part de la Banque des banques qui lui autorise à remplir certaines missions bancaires ».

L’Union des Meck (Mutuelles d’épargne et de crédit ya Komor) a tenu son Assemblée générale ordinaire dimanche à l’hôtel Moifaka, à Moroni. La grande messe annuelle du réseau des mutuelles a regroupé, conformément aux textes de l’institution, les délégués des Meck de base de Ndzuwani, Mwali et Ngazidja pour l’approbation des rapports d’activités et financiers annuels du Conseil d’administration et procéder au remplacement du tiers des membres des différentes structures. A l’issue des assises de dimanche, Aliloifa Mohamed cède le fauteuil de la présidence de la plus haute instance dirigeante de l’Union des Meck à Ibrahim Ben Omar. Aliloifa, qui devient désormais le président du Comité de contrôle, a été pendant deux ans secrétaire général avant d’occuper, durant trois ans, les fonctions de président du Conseil d’administration de l’Union des Meck.
Selon Aliloifa Mohamed, qui a présenté les rapports de l’exercice 2007, « les choses » ont été appréciées par les membres délégués des onze mutuelles en activité dans les trois îles de l’Union des Comores. Au sujet du rapport d’activités, il a souligné que 2007 a été une année charnière. Il citera principalement deux gros chantiers dont celui de l’informatisation des Meck et celui de la professionnalisation des employés. « Des structures qui prennent de plus en plus des allures d’une banque ». Il est vrai qu’avec une épargne de plus de 10 milliards de francs comoriens déposés par près de 50.000 membres et un encours de crédit de l’ordre de 4 milliards, les mutuelles ne constituent plus des associations communautaires, mais deviennent par leur union la deuxième banque du pays.

Une nouvelle agence bientôt

A cet effet, la professionnalisation s’avérait nécessaire par un renforcement des capacités de l’équipe de la Direction et des salariés des Meck de base avec son volet informatisation des bureaux des mutuelles pour une publication des données financières rapides et fiables en même temps que des outils de traitement et d’analyse au niveau de chaque Meck.
Le processus d’informatisation a débuté en 2006 et s’achèvera cette année au niveau des onze Meck en activité. La Meck de Ntsaweni, toujours confrontée à un problème de détournement, n’est pas opérationnelle. Cependant, une nouvelle agence ouvrira bientôt ses portes à Washili, la première mutuelle qui sera installée par l’Union des Meck, étant donné que les autres relèvent du projet financé par le Fida et l’Afd.
Le président sortant du Conseil d’administration se félicite de l’avancée de son institution qui bénéficie désormais d’une confiance certaine de la part de la Banque des banques qui autorise à remplir certaines missions bancaires. Il a exprimé, au passage, sa gratitude envers les autorités nationales qui ont bien voulu signer les textes réglementaires. Après avoir été autorisée par la Banque centrale à acheter les devises en euros, l’Union des Meck vient d’obtenir le droit également de vendre des euros et a eu un accord de principe pour effectuer des transferts d’argent.

Acheter et vendre en euros

S’agissant de la mésentente concernant les frais de 200 francs que chaque membre doit payer pour assurer le fonctionnement de l’Union et des Meck de base, la décision est suspendue à l’issue de l’assemblée de dimanche. Selon Aliloifa, il a été constaté que « le remboursement à temps des crédits peut générer des fonds pour supporter les charges ». A cet effet, les responsables des différentes Meck ont pris l’engagement de faire campagne pour la survie des structures. Le président sortant a saisi l’occasion pour féliciter particulièrement les Meck de Domoni (Ndzuwani), Fomboni (Mwali), Moroni, Ivembeni et Mitsamiouli (Ngazidja) dont les activités sont satisfaisantes.
Aliloifa a déclaré, également, que la première transition qui consistait depuis 2004 à un retrait progressif des bailleurs pour une prise en charge totale de la gestion par l’Union des Meck s’achèvera « en douceur » l’année prochaine. Et cette année démarre aussi la deuxième transition axée sur une génération de ressources propres par l’Union des Meck. C’est-à-dire que l’Union des Meck doit développer des activités génératrices de fonds pour soutenir les charges et au niveau des mutuelles de base et au niveau de la structure mère. Et face à ce que l’on qualifie d’évolution exponentielle des activités des Meck, Aliloifa a rappelé « qu’il ne suffit pas que chacun exerce scrupuleusement ses fonctions car il y a également une responsabilité collective qui fait que chacun est tenu de veiller à ce que les abus soient dénoncés, et que les malversations soient sanctionnées ».

 M.S.A.

(Source : quotidien Al-Watwan)


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année

La kaz Tikok

23 avril, par Christian Fontaine

Promié tan, la kaz bann Biganbé navé dé piès minm parèy sad bann Maksimin, soman té kouvèr an tol. Malérèzman, siklone 48 la ni, la lèv lo ti (…)


+ Lus