Situation politique aux Comores

Un nouveau calendrier électoral sur fond de tension

16 juin 2010, par Aliloifa Mohamed

L’annonce de l’assassinat du Lieutenant-colonel Combo au lendemain de la publication de la proposition du nouveau calendrier électoral par l’Union Africaine inquiète l’opinion publique quant à la normalisation du climat politique.

L’année 2010 n’a pas été du tout apaisée pour les Comoriens. Nourdine Moeva, haut cadre au Ministère des Finances, s’inquiète des conséquences de l’instabilité politique sur les programmes économiques en cours : « parce que l’argent n’aime pas le brut, il sera difficile de conclure les négociations avec le FMI sur l’effacement de la dette publique, mais également d’obtenir une concrétisation rapide des acquis du Forum économique de la mi-janvier à Kuwait City et de la Conférence des donateurs arabes à Doha en mars dernier ».
Il est vrai que l’ajournement du scrutin présidentiel devant confier à un ressortissant de l’île de Mohéli les rênes de l’archipel focalise les énergies de toute la classe politique et avec elle une bonne partie des cadres de l’Administration.
En fait, dans ce pays, on fait des règles écrites, mais c’est comme si tout le monde s’accorde à ne pas les appliquer pour créer des situations où il faudra faire des palabres à n’en plus finir pour trouver un consensus.
C’est ce qui explique les conférences nationales, les tables rondes, les forums de discussions et autres moulins à paroles qui se répètent au fil des années.
Concernant la situation actuelle, après deux mois de vaines discussions entre les parties comoriennes, l’Union Africaine a pris sur elle de proposer une solution de sortie de crise, notamment la gestion de la période transitoire jusqu’aux élections du président de l’Union et des gouverneurs des îles. C’est ce document qui a été présenté samedi dernier par l’envoi spécial de l’UA conforme à l’engagement qu’avait pris M. Ramtane Lamamra, le Commissaire de l’Union Africaine en charge de la Paix et de la Sécurité, lors de sa 2ème visite à Moroni le 3 juin dernier.

L’assassinat de Combo affecte la quiétude du pays

D’ores et déjà, cette proposition qui prévoit les primaires au 7 novembre, le second tour au 26 décembre et un élargissement du gouvernement en faveur des représentants de chaque île a reçu l’assentiment de Mohéli et de Ngazidja.
C’est dans ce contexte d’apaisement qu’est intervenu l’assassinat du Lieutenant-colonel Combo Ayouba, Chef de Corps dans l’armée comorienne. Combo était l’un des plus anciens officiers puisqu’il a servi sous les ordres de Bob Denard dans la Garde présidentielle.
L’annonce de cet assassinat a ému toute la population car jusqu’ici, les Comores étaient habitués à la guerre de la salive et non à la guerre des balles. Un début de manifestation de colère a même semé la panique autour de l’hôpital El-Maarouf où se trouvait le corps. Toutefois, l’armée a pu sortir la dépouille discrètement et l’a transportée à l’aéroport où a eu lieu une cérémonie militaire en hommage à l’illustre disparu.
C’est en fin de journée que l’enterrement a eu lieu à Mirontsi, son village natale, tout près de Mutsamudu, en présence du Chef de l’Etat et des plus hautes autorités civiles et militaires, en communion avec la population.
Selon un journaliste de la place, les balles qui ont tué le Colonel Combo vont affecter durablement la quiétude légendaire du pays.

De notre correspondant
A. Mohamed


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