Anjouan : présentation du rapport de l’ODEROI sur les Adolescents de l’océan Indien

Un Parlement des jeunes Anjouanais créé

26 décembre 2008

Les jeunes Anjouanais vont être associés aux décisions qui les concernent. La création d’un Parlement en est l’illustration.

Le rapport de l’Observatoire des Droits de l’Enfant de la Région de l’Océan Indien (ODEROI) sur "Les Adolescents dans l’Océan Indien : Nouveau Contexte, Nouveaux Enjeux" a été présenté le 19 décembre 2008 à l’Alliance Française de Mutsamudu à l’Ile comorienne d’Anjouan, après son lancement, le 16 mai à Moroni. La cérémonie, présidée par le ministre de l’Education nationale, en présence, entre autres, du Ministre des Relations extérieures et de la Coopération de l’Union des Comores, du Président de l’île autonome d’Anjouan, de la Commission de l’Océan Indien (COI), de Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) Comores et Madagascar et du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) de Maurice, ainsi que des jeunes, a été l’occasion de revenir sur la situation des adolescents dans la région de l’océan Indien, et en particulier aux Comores.

La jeunesse souffre, écoutez-la

« La jeunesse souffre. Elle appelle au secours. Écoutez-la », a lancé la jeune présentatrice, en vue de manifester son cri d’alarme face aux différents fléaux que rencontrent les jeunes Anjouanais. Des fléaux que l’adolescente Nasma Zaidou a largement énumérés lors de sa présentation du rapport de l’ODEROI. Elle a, en effet, procédé à un tour d’horizon des multiples défis auxquels font face les adolescents de la région, tels qu’évoqués dans le rapport, notamment en matière d’éducation, de formation professionnelle, de travail, de sexualité précoce, des comportements à risques, de santé et du bien-être et des loisirs.
Une présentation saluée par le représentant de l’UNICEF pour Madagascar et Maurice, Bruno Maes, qui a souligné que l’Union des Comores est le pays de la COI ayant la plus forte urbanisation avec un pourcentage urbain qui passerait, comme l’évoque l’étude, de 37% à 51% d’ici 2025. Ce qui susciterait beaucoup d’interrogations sur l’avenir de ces jeunes qui souhaitent devenir, comme l’a déclaré Nasma Zaidou, les dirigeants de demain. « Je pourrai, peut-être, devenir un jour Présidente de la République, pourquoi pas ? », a-t-elle ajouté pour sensibiliser les autorités politiques, les partenaires et les adultes à donner la chance aux jeunes pour mieux préparer leur avenir.

Donner la chance aux jeunes pour mieux préparer l’avenir

Mais, pour ce faire, un certain nombre de défis doit être relevé. Il s’agira d’un défi en termes de services de santé, d’éducation, d’insertion professionnelle, de pauvreté urbaine et de socialisation qui devront suivre le même rythme. « C’est vous, les adolescents et jeunes des Comores, qui devrez vivre avec les conséquences des décisions que nous prenons aujourd’hui », a déclaré le représentant de l’UNICEF. Et d’ajouter : « vous avez le droit de faire entendre votre voix, mais aussi la responsabilité d’agir. Et nous, nous avons le devoir de vous écouter et la responsabilité de vous soutenir ».
Un message qui vient à point nommé, avec la mise en place officielle, lors de la cérémonie, d’un Parlement des jeunes Anjouanais qui sera, comme l’a affirmé son Président, le jeune Edine Hamid, une sorte de rupture avec le passé. En effet, malgré le nombre élevé des jeunes et des enfants à Anjouan, qui constituent une part importante de la population, les jeunes se plaignent de n’être ni associés, ni consultés dans la prise des décisions qui les concernent. Ce Parlement - qui a vu le jour le 25 novembre de cette année - est donc une source d’espoir pour ces derniers, d’autant plus qu’il vise à favoriser l’éducation à la citoyenneté et la participation des jeunes à la prise des décisions les concernant. Il conviendrait de rappeler qu’il est le deuxième du genre, à l’heure actuelle, au niveau de l’océan Indien, après le Conseil des Jeunes de l’île de La Réunion.

Associer les jeunes Anjouanais dans les décisions

Ce Parlement des jeunes regroupe 25 élèves issus des différents établissements scolaires des 25 circonscriptions d’Anjouan. Selon le Président de l’île, Moussa Toybou, cette initiative est une réponse de son gouvernement aux doléances soulevées par les jeunes afin de les associer davantage dans les décisions qui les concernent, en cette année décrétée par l’Union Africaine comme l’année de la jeunesse africaine. A noter que l’Union des Comores attend l’installation du Parlement au niveau de trois îles pour mettre en place le Parlement des jeunes de l’Union, tel que l’a annoncé le Ministre de l’Education nationale, Kamaldine Afraitane, qui lisait le discours du Président de l’Union des Comores, Sem Ahmed Abdallah Mohamed Sambi. Et de poursuivre, pour justifier ses propos, que cela, en vue d’une meilleure prise en compte des avis des jeunes dans les politiques et programmes du développement du pays. « Notre politique de la jeunesse validée en juin 2001 doit être actualisée pour tenir compte des recommandations de l’étude sur les adolescents et des dispositions de la Charte africaine de la Jeunesse », a-t-il souligné.
Cela démontre que le rapport de l’ODEROI sur "Les Adolescents" a commencé à porter ses fruits aux Comores, avec, entre autres, la mise en place de ce Parlement, qui a été également saluée par la représentante du Secrétaire général de la COI, Fatoumia Ali Bazi, avant d’appeler les jeunes Comoriens à participer davantage dans l’émission de télévision "Jeunes 5/5" qui consiste à donner la parole aux jeunes pour s’exprimer, échanger et agir sur différents points les concernant. En tout cas, l’espoir est de mise.

Loulou Alfeine,
Chargée de communication à l’ODEROI


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Messages

  • Oui j’en suis sur que les comores ont bésoin des jeunes pour avancer les îles dans les années avenir.
    Mais est ce qu’on va nous laisser le moyen de nous exprimer ou on aura sans cesse les baâtons dans les roues. je crois c le probleme que nous les jeunes aurons à affronter.


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