À Mayotte, le gouvernement va mettre 8 millions d’euros pour la production d’eau potable

26 août 2023

Le nouveau ministre délégué chargé des Outre-mer, Philippe Vigier, a annoncé le 25 août un investissement de 8 millions d’euros pour envoyer un appareil produisant de l’eau potable à Mayotte.

À Mayotte, environ 30% de la population vit dans un logement sans eau courante. Or le 101ème département de France fait face à de nouvelles restrictions d’eau, dans un contexte de grave sécheresse.

Un vaste chantier

« J’ai pris la décision il y a quelques jours de signer pour 8 millions d’euros complémentaires pour avoir un osmoseur qui permet d’avoir une eau en quantité plus importante de manière que dès le mois de novembre on puisse éviter le pire », a déclaré Philippe Vigier, sur la chaîne Cnews.

Le ministre, nommé le 20 juillet, va se rendre la semaine prochaine à La Réunion et à Mayotte, à la demande du président de la République et du ministre de l’Intérieur. « À Mayotte, il y a un sujet dramatique sur l’eau que je vais prendre à bras-le-corps. Quantitativement, en terme de volume, et qualitativement, en terme de qualité, on ne s’en sort pas », a-t-il expliqué.

L’approvisionnement de Mayotte dépend essentiellement des eaux pluviales. Les deux réserves collinaires dont dépend l’approvisionnement en eau potable des habitants sont quasiment vides et la prochaine saison des pluies n’est pas attendue avant la fin de l’année.

La préfecture de Mayotte a annoncé le 24 août de nouvelles restrictions d’eau, deux jours sur trois, avec pour objectif de faire durer les réserves. Suite à cela, le ministre a indiqué qu’il allait « lancer un vrai chantier pluriannuel pour sortir de cette crise (...) dans les prochaines années ».

« C’est un chantier considérable, qui va demander un investissement formidable et l’État sera là avec tous ses services réunis et croyez bien que c’est ce message que je vais porter à Mayotte », a-t-il ajouté.

Les seules mesures d’urgence mises en place sont la régulation du prix des bouteilles d’eau et l’augmentation de leur stock, notamment via des livraisons de La Réunion et de l’île Maurice.

Philippe Vigier a indiqué qu’il retournerait plus tard à Mayotte car il ne ferait la semaine prochaine qu’« un passage rapide d’une journée parce qu’il y a un problème criant sur cette affaire d’eau (...) mais il y a d’autres sujets à Mayotte : éducatifs, de logement et celui de la sécurité ».

L’ONU dénonce la France

En juin 2023, la France a été remit à l’ordre par les nations Unies. Dans un rapport, le Comité des droits de l’enfant a pointé du doigt la gestion de l’eau dans les territoires ultramarins.

L’ONU parle "d’urgence sanitaire". Le Comité des droits de l’enfant de l’ONU déplore "l’accès limité à de l’eau propre à la consommation" dans ces territoires. Les défaillances concernent à la fois la distribution de l’eau et la qualité de la ressource, trop souvent polluée.

Dans son rapport, le Comité liste un certain nombre de recommandations adressées à la France, pointant autant de lacunes à corriger d’urgence. Les experts de l’ONU demandent à Paris "de fournir aux enfants de l’Hexagone et des Outre-mer -en particulier pour les enfants de Mayotte et de manière très urgente pour la population guadeloupéenne- de l’eau potable" en attendant "la réparation des systèmes d’approvisionnement et d’évacuation des eaux".

Le Comité recommande par ailleurs d’"accorder réparation aux enfants lésés par le manque d’eau", en particulier "les enfants touchés par une contamination au chlordécone".


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