En France, mettre des familles à la rue est désormais qualifié de « Réussite ».

29 juin 2023, par Julie Pontalba

M. Darmanin a été accueilli à Mayotte, ce week-end. Il a annoncé que son opération "Uwambushu" était une réussite. Ah bon ? Ne parlons pas de l’échec diplomatique flagrante ni du désastre humain tout aussi manifeste, mais enfin, Est-ce que détruire 1 000 logements, mettre des milliers de famille dans la rue sans la moindre perspective de solution de relogement est une réussite ? Qui peut croire cela ?

A La Réunion, comme à Mayotte actuellement, il y a eu des logements qui ne correspondaient pas aux normes françaises en vigueur. Jusqu’à très récemment, il y avait encore, ici, des cases en paille et parquets « taiye bèf ». Oui, pour une personne n’ayant jamais vécu dans ces conditions, c’était un logement insalubre, mais les occupants de ces cases, vous diront qu’ils avaient un toit et le minimum pour vivre. C’était la vie à une certaine époque.

Les normes sociales ayant changé avec le statut de Département, on pouvait éradiquer ces habitats pour les remplacer par des logements mieux adaptés, modernes. Cette politique de relogement s’est faite sans expulsions massives, ni mise à la rue de familles, qu’elles soient réunionnaises ou non. Des logements ont été construits, puis les familles ont été relogées. Les terrains libérés ont servi pour des lotissements.

Actuellement, à Mayotte, il n’y a rien de tout cela. Le ministre français ne parle que de destruction. Jamais le relogement pérenne n’est évoqué. Pire, dans une émission télédiffusée, le journaliste a demandé à la députée Mme YOUSSOUFA, comment vont pouvoir faire les mamans et les enfants, qui sont jetés à la rue ? Dans un aplomb déconcertant, la députée a répondu « ils se démerdent ». Des propos indignes, inhumains et inacceptables d’une députée de la France.

Quand les rares relogements se font, cela se passe dans les conditions tout aussi indignes et inhumaines. En effet, les familles sont relogées dans des structures modulaires (containers aménagés) avec une seule pièce ! La cuisine et les autres commodités sont communes.

À Talus 2, l’un des plus grands centres d’habitats détruits, 162 cases ont été rasées. Et, sur 96 familles expulsées, seulement 44 ont trouvé refuge dans ces conditions. Les témoignages relayés dans la presse démontrent des méthodes de « parquages » plutôt que de relogement.

Comment obliger un couple et plusieurs enfants à vivre dans une boîte avec une unique pièce ? Sous la chaleur des tropiques ? Dans la promiscuité ? Cette opération est sinistre.

Non, Mr DARMANIN, c’est une honte ! C’est une honte pour la France et une abomination pour la population mahoraise victime.


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