Visite du président français à Mayotte

Les milliers de morts de Chido : conséquence du maintien de l’administration française en territoire comorien

21 avril, par Manuel Marchal

Le président français vient à Mayotte dans le cadre d’une tournée dans notre région à l’occasion de la participation du président français au sommet de la Commission de l’océan Indien le 24 avril à Antananarivo, Madagascar.

Comme toute visite d’un membre du gouvernement français celle du chef de l’État à Mayotte est une opération médiatique il s’agira sans doute de le montrer au chevet de victimes du cyclone Chido avec dans ses bagages de l’argent pour la reconstruction. Or, il est important de rappeler que le bilan de cette catastrophe est principalement la conséquence du maintien de l’administration française dans ce territoire des Comores depuis 1975 voici pourquoi.

Ce n’est pas la création d’une nouvelle base militaire française en terre comorienne à Mayotte qui améliorera la situation. Ce projet ne peut que satisfaire une classe dominante qui est une caricature d’une classe dominante dans une société coloniale avec comme caractéristique une corruption endémique entretenue par le système. C’est ce que rappellent les soupçons de détournement de l’aide humanitaire française destinée aux victimes de Chido.

Depuis que ces soupçons ont été révélés, les maires ont refusé de gérer cette aide humanitaire française. Ce sont les mosquées qui remplissent cette mission.

Le cyclone Chido a frappé Mayotte le 14 décembre 2024, laissant derrière lui un bilan indéterminé et des défis majeurs. Quelles sont les raisons de cette situation et perspectives pour la reconstruction et la résilience future de l’île ?

Le cyclone Chido a touché Mayotte le 14 décembre 2024, provoquant des dégâts considérables et un bilan humain encore indéterminé. Comment expliquer cette situation ? Quelles sont les perspectives pour Mayotte ?

Approche culturelle

Mayotte est intégrée à l’aire culturelle swahilie, une région riche en diversité linguistique et religieuse. Avant la colonisation, les langues parlées étaient d’origine africaine, similaires à celles du Nord de Madagascar. La religion dominante est l’islam, mais les habitants pratiquent également le antsa ny tromba (rombo).

1. Aire culturelle swahilie

L’aire culturelle swahilie est marquée par des lieux emblématiques tels que la mosquée de Mamoudzou et celle de Diego, ainsi que les marchés animés de ces villes.

2. Bilan indéterminé : les raisons

Le bilan indéterminé du cyclone Chido peut être attribué à deux raisons principales : la décolonisation inachevée et l’inadaptation à la menace cyclonique.

  • Décolonisation inachevée

La décolonisation inachevée de Mayotte est un facteur clé de la crise actuelle. En 1841, la France a acheté Mayotte et ses habitants au roi déchu du Boeny qui avait usurpé la fonctionde sultan. En 1975, les Comores ont obtenu leur indépendance, mais la France a maintenu son administration àMayotte. Depuis 1995, un visa est imposé aux Comoriens souhaitant se rendre à Mayotte, ce qui a entraîné des milliers de morts et une explosion démographique sur l’île.

  • Fortes inégalités selon le lieu de naissance

Emploi : selon une étude de l’INSEE datée de 2019 sur la base du recensement de 2017

  • 78 % des résidents de nationalité française nés en France, à La Réunion, en Guadeloupe, en Guyane ou en Martinique avaient un emploi
  • 42 % des Mahorais de nationalité française avaient un emploi
  • 12 % des habitants de Mayotte n’ayant pas la nationalité française avaient un emploi

Interprétation : L’économie informelle difficilement recensable est très importante mais ne procure pas de revenus suffisants selon la norme française

  • tendance structurelle à l’augmentation des constructions précaires

Logement : Selon une étude de l’INSEE datée de 2019 sur la base du recensement de 2017, et le rapport annuel de l’IEDOM publié en 2021.

  • 63100 résidences principales pour 256500 habitants
  • 2500 logements appartenant au bailleur social SIM
  • 25240 maisons en tôle pour plus de 100 000 habitants
  • Près de 50 % de maisons en tôle à Mamoudzou et Koungou (agglomération de plus de 100 000 habitants)
  • 65 % des habitants des cases en tôle n’ont pas la nationalité française
  • 25 % des Mahorais de nationalité française vivent dans une case en tôle
  • 3 % des ressortissants français non-Mahorais vivent dans une case en tôle

Inadaptation à la menace cyclonique : L’inadaptation des infrastructures de Mayotte à la menace cyclonique est une autre raison majeure de la crise. Contrairement aux logements traditionnels adaptés aux cyclones, les maisons en tôle sont particulièrement vulnérables.

La crise climatique exacerbe les problèmes à Mayotte. La sécheresse, les tours d’eau et les coupures d’eau sont des défis quotidiens. De plus, le changement climatique pourrait augmenter la fréquence et l’intensité des cyclones dans la région.

À cela s’ajoute un manque de culture liée aux cyclones. La référence équivalente pour Mayotte datait des années 1930, et le dernier cyclone ayant fait des dégâts date de 1984. La plupart des habitants de Mayotte n’étaient pas nés en 1984.

3. Dégâts du cyclone Chido

Le cyclone Chido a causé des dégâts considérables à Mayotte. Les maisons en tôle ont été particulièrement touchées, 100 000 personnes au moins étaient en danger de mort. Les infrastructures en dur, comme les maisons en béton, ont mieux résisté.

4. Perspectives pour la reconstruction

n’est pas la création d’une nouvelle base militaire française en terre comorienne à Mayotte qui améliorera la situation .ce projet ne peut que satisfaire une classe dominante qui est une caricature d’une classe dominante dans une colonie avec comme caractéristique une corruption endémique entretenue par le système. Cest ce Qu rappellent les soupçons de détournement de laide humanitaire française destinée aux victimes de Chido

  • Pour reconstruire Mayotte, plusieurs actions sont nécessaires :

Rétablir la libre-circulation entre Mayotte et les autres îles des Comores. Ceci limitera la pression démographique car les voisins des autres îles pourront aller et venir librement au lieu de se fixer à demeure par crainte de ne pas avoir de visa pour revenir à Mayotte.

  • Solliciter l’aide internationale pour « Mayotte résiliente ».

Utiliser des alternatives au modèle occidental, comme les maisons traditionnelles renforcées pour résister aux cyclones.

Impliquer tous les résidents dans la reconstruction pour créer des emplois mieux rémunérés et favoriser la paix sociale.

5. Conclusion

Le cyclone Chido a mis en lumière les défis structurels et historiques de Mayotte. En tirant les leçons de cette crise, Mayotte peut devenir un modèle de résilience pour d’autres régions, y compris La Réunion.

M.M.


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