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Cyclone Chido : un bilan impossible des victimes, comment en est-on arrivé là ? -2-
19 décembre 2024, par
Emmanuel Macron, le président français arrive à Mayotte aujourd’hui. Il y trouvera une terre dévastée. Son administration se dit même incapable de dresser un bilan, évoquant plusieurs centaines voire plusieurs milliers de morts. Dans l’histoire récente, aucun cyclone n’a jamais fait autant de victimes à Madagascar, aux Comores ou à La Réunion. Cette tragédie à Mayotte est le résultat de décisions politiques prises par les gouvernements français qui se sont succédé. Ils ont créé les conditions d’une immigration massive à Mayotte sans que des moyens soient débloqués pour accueillir dignement toutes ces personnes. A cela s’est ajouté un phénomène commun à tous les pays de notre région, la croissance démographique. La conjonction de la démographie et de la politique de Paris à Mayotte a fait passer la population de ce territoire de moins de 50 000 à plus de 320 000 habitants sur 360 kilomètres carrés en moins de 50 ans. Cela a encouragé la prolifération d’un habitat informel vulnérable aux vents cycloniques. Ainsi, des dizaines de milliers de personnes étaient sans protection face à un danger mortel.
Le maintien de l’administration française à Mayotte et les transferts publics de Paris vers cette île ont fait de ce territoire une vitrine de l’Occident dans notre région. Mayotte a notamment un hôpital avec des équipements et des moyens humains important où le coût des soins est pris en charge par la Sécurité sociale. Ceci a entraîné un flux migratoire important en direction de Mayotte. Cela explique pourquoi existent à Mayotte de grandes zones d’habitat précaire. En effet, Paris n’a pas mis les moyens suffisants pour construire rapidement les logements sociaux nécessaires pour accueillir toute cette population.
Ces fragiles maisons ne pouvaient protéger efficacement leurs occupants de vents cycloniques. La catastrophe est si importante que le préfet de Mayotte a indiqué qu’il sera impossible de dresser un bilan des victimes. D’après lui, ce sont plusieurs centaines, voire plusieurs milliers de personnes, qui ont perdu la vie suite au passage du cyclone Chido.
Ce fait dramatique n’est pas uniquement le résultat d’une catastrophe naturelle ou du réchauffement climatique causé par le capitalisme. Il découle surtout de décisions politiques prises par Paris.
Le 12 novembre 1975, les Comores étaient admises comme État membre de l’ONU. Cette admission faisait suite à la déclaration d’indépendance du 6 juillet 1975, prenant appui sur le résultat du référendum organisé par les autorités françaises le 22 décembre 1974 : 99 % pour le retour à l’indépendance.
Ce 12 novembre 1975, Saïd Mohamed Djaffar El Macelie est intervenu à la tribune de l’Assemblée générale de l’ONU à New-York. Voici un extrait de son discours :
« Depuis que nous nous sommes déclarés indépendants, l’ex-puissance administrante a installé sur une partie de notre territoire une administration directe. Celle-ci échappe à l’autorité légitime de notre gouvernement et méconnaît, premièrement, notre souveraineté et, deuxièmement, les acquis du Statut de l’autonomie interne. Les pourparlers engagés par les Gouvernements comorien et français durant la première quinzaine du mois d’octobre dernier sur le transfert des pouvoirs pour l’ensemble de notre pays ont dû être suspendus, par suite d’un désaccord fondamental sur le caractère sacré et non négociable de notre intégrité territoriale et sur le principe de la non-ingérence dans les affaires intérieures des deux États souverains
Depuis cette date, nous assistons, dans notre pays, à un drame politique et humain extrêmement grave. Nous voyons, d’un côté les instances dirigeantes de l’ex-puissance administrante s’efforcer de briser notre unité nationale par des procédés dits institutionnels, mais étrangers et inapplicables à notre jeune État souverain. De l’autre côté, des bandes de fanatiques détruisent systématiquement des villages entiers et organisent la déportation massive d’une population pacifique et sans protection avec la complicité passive et active de la gendarmerie française, de la Légion étrangère et des fusilleurs marins français. »
L’objectif de Paris était de nettoyer Mayotte de tous ses habitants ouvertement favorables au retour à l’indépendance. Le climat de terreur faisait taire toute contestation. Ceci a inauguré une politique de division. Or, Mayotte appartient à l’Afrique australe. C’est une des régions du monde où la croissance de la population est la plus importante. L’argent public venu de France à Mayotte a entraîné l’importation de la société de consommation. A cela s’est ajouté une immigration de fonctionnaires surrémunérés. Cet afflux massif d’argent a mécaniquement attiré des candidats à l’émigration vers Mayotte.
La loi française appliquée à Mayotte considère comme des intrus toute personne qui n’est pas ressortissante d’un État de l’Union européenne. Elle a fait des Grand-Comoriens, des Mohéliens et des Anjouanais des étrangers à Mayotte. L’obligation d’un visa pour entrer à Mayotte pour les résidents des autres îles comoriennes n’a pas freiné cette immigration. Elle a obligé ces candidats à l’immigration à prendre des risques considérables, en ayant recours à des voyages en bateau clandestins de nuit. Ceci a provoqué de nombreux drames, avec des milliers de personnes noyées par le naufrage de leur embarcation entre Anjouan et Mayotte.
Paris a maintenu la politique de déportation inaugurée en 1975, avec en moyenne 20 000 expulsions par an. Ceci n’a pas empêché que la population de Mayotte passe de moins de 50 000 habitants à plus de 320 000 en moins de 50 ans d’administration française.
Les autorités françaises n’avaient pas pour objectif d’accueillir dans de bonnes conditions les immigrés. Bien au contraire, ils sont soumis à la vindicte populaire, jugés comme responsables de tous les maux de la société. C’est pourquoi Paris n’a pas mis en œuvre un plan massif de construction de logements capables de résister aux cyclones.
Ainsi se sont créées de vastes zones d’habitat informel appelés bidonvilles. Des dizaines de milliers de personnes étaient ainsi sans protection face à l’arrivée d’un cyclone.
Les conditions de la catastrophe étaient donc réunies. Le cyclone Chido a montré au monde le résultat du maintien de l’administration française à Mayotte : un nombre de victimes sans équivalent dans notre région à la suite du passage d’un phénomène naturel sur une île tropicale. Paris se dit même incapable de dresser un bilan.
(Fin)
M.M.
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Messages
20 décembre 2024, 11:26, par oscar dudule
beaucoup de choses dans cet article.
Sur le cyclone lui m^me.Il a frappé de plein fouet l’archipel. a été classé cyclone intense. Mais les rafales, les plus violentes ont dépassées le seuil du cyclone très intense. face à un habitat précaire, les dégâts sont immenses. M^me les toits des bâtiments en durs ont été arrachés. M^me Firinga , n’a pas été aussi fort.
De plus Mayotte n’est pas dans la zone géographique, la plus exposée. Le plus souvent les météores se dirigent ,plus au sud, ( La réunion ou Maurice), ou viennent buter sur la cote est de Madagascar.
bien sûr il faut une aide nationale et internationale, pour rebâtir Mayotte. il faut voir la réalité en face ,cela sera long.
si seulement les moyens financiers seraient aussi important que pour Notre Dame,cela irait un peu plus vite.
Les premiers avions ont tout de m^me atterri moins de 24 h après le passage du météore, malgré un aéroport ,en partie dégradé. bien sûr c’est largement insuffisant, mais l’ampleur de la catastrophe est immense.
sur le statut de Mayotte. je ne pense pas que si l’île était comorienne, le gouvernement de cet état , aurait les moyens d’aider les mahorais davantage . je pense m^me moins.
de façon plus générale ; à plusieurs reprises, les mahorais ont exprimé leurs choix de rester français. plus par peur du gouvernement comorien ,que par amour pour La France , d’ailleurs.Mais nous devons respecter leurs choix.
Pour conclure ,je trouve votre article très "orienté". Une fois de plus la politique politicienne fait beaucoup de mal ; d’O%qu ’ vienne d’ailleurs..